Simone disait « on ne naît pas femme, on le devient » et moi, je dis « on ne naît pas juriste, on le devient ».
Rassurez vous, je ne me prends pas pour la nouvelle De Beauvoir et je ne vais pas me lancer dans un post philosophique.
C’est juste qu’en ce moment, entre refontes du CV et entretiens en cabinets de recrutements (eh oui, pauvre de moi, je viens gonfler les statistiques du chômage et des licenciés économiques. Faudra que je vous compte un de ces jours les derniers jours d’une entreprise, c’est édifiant … mais je m’égare), je me penche sur mes expériences passées (je parle comme une senior) et sur mon parcours.
Comme je vous le disais, on ne naît pas juriste, on le devient et parfois, la chrysalide se transforme en papillon dans la douleur. C’est ainsi que parfois, le futur juriste d’entreprise, jeune diplômé, se doit d’intégrer un cabinet d’avocats. Et là, horreur, malheur, notre petit jeune tout fiérot d’avoir réussi ses études, comprend ce que veux dire « bosser » et « détester ». Tout ça en même temps.
Attention, c’est là que je me mets toute une profession à dos !!!
Oui, c’est vrai, j’aurais du me méfier lorsqu’en entretien Monsieur a affirmé qu’il pensait que j’avais mauvais caractère !! Mais non, naïve et heureuse d’intégrer un cabinet d’avocats, j’ai signé.
J’aurais dû partir en courant lorsqu’on m’a montré ma place : un petit bureau dans un couloir, sans lumière du jour,
J’aurais dû partir lorsque j’ai compris que tous mes prédécesseurs n’étaient restés que quelques semaines …
J’aurais dû partir lorsque je me suis aperçue que la cuisine n’était qu’un cagibi sans lumière et sans … rien et que point de café ou de thé me serait accordé dans la journée,
J’aurais dû partir lorsque Monsieur a jeté la bouteille d’eau que j’avais posé sur mon bureau car cela risquait de faire des « marques »,
Ou encore lorsque j’ai compris que le papier toilette servait aussi de sèche mains et que c’était donc normal que des bouts de papier jonchaient la moquette du couloir,
A moins que le moment idéal pour partir aurait été celui où il a refusé de m’accorder un jour férié en prétextant que lui travaillait tous les jours,
Ou encore lorsqu’il me faisait faire ses courriers pour la construction de sa nouvelle maison et me faisait recommencer 5 fois de suite pour une virgule …
Mais c’était trop tard …et je suis restée, en serrant les dents souvent, en retenant mes larmes parfois, en me maudissant d’être incapable de l’envoyer ballader et tous les jours en ayant envie de lui mettre un coup de genou dans les c…..
Mais quand on est jeune, on est con (ce n’est pas Saez qui me contredira) et on n’ose pas.
J’ai finalement réussi à partir après 9 mois pour de nouvelles aventures, moins douloureuses mais tout aussi « particulières ». On y reviendra peut être …ou pas.
PS1 : la photo n’a rien à voir avec le truc mais la photo d’un code civil, c’est pas vendeur
PS2 : cette expérience n’engage que moi et je ne mets pas tous les avocats dans le même sac
Votre blog est top, très appréciable d’avoir un retour d’expérience. Pour ma part j’ai enchaîné deux stages en cabinet comme élève avocate qui m’ont totalement détruite, pas de formation, critiques, hurlements bref énorme remise en question de mes compétences. Moi qui me suis toujours battue j’ai obtenu mon CAPA ( diplôme d’avocat) il y a trois mois et je n’ose toujours pas postuler .. pétrifiée de retomber sur un fou et de ne pas être à la hauteur après un stage quasi administratif! ( beaucoup de facturation et envoi aucunes conclusions). J’hésite à passer directement juriste je suis perdue.
Il ne faut pas baisser les bras surtout !! J’ai moi aussi eu une très mauvaise expérience dans un cabinet d’avocats mais tous ne sont pas des tyrans 🙂
Il serait dommage de ne pas tenter d’exercer votre métier … la question de la confiance en soi est difficile à retrouver mais pas impossible.
Bon courage !!
Bon et bien je suis sur le point d’accepter une offre de Juriste dans un cab d’avocats et ton poste (et certains commentaires) me font un peu douter… ! #Help !
Si c’est ce que tu veux faire, fonce ! Tu auras tout le temps de te rendre compte si finalement, cela te convient ou non.
bon courage 🙂
tiens une juriste 😉
Perso, j’ai une licence de droit et j’ai bossé comme assistante juridique pendant plusieurs années. J’aimais beaucoup le droit mais je quitte cette branche car je me suis fait harcelée dans un job par une chef complètement névrosée qui a été jusqu’à me harceler sur mon mail perso pendant mon préavis (genre n’a rien d’autres à foutre de sa vie….). Mon boss n’a pas apprécié mon départ car pensait que « l’esclave »n’oserait pas partir et donc a bavé sur mon dos quand j’ai postulé ailleurs et m’a fait raté des embauches.
Donc pour me protéger j’ai décidé de quitter cette branche et même si c’est dur je ne regrette pas mon choix car dans cette branche le job est intéressant mais les gens sont des malades.
Je pense pour ma part que c’est vraiment lié au milieu car je vois régulièrement des témoignages sur la branche juridique dans laquelle j’ai bossée et ils témoignent souvent dans mon sens (beaucoup de cas de salariés harcelés ou en arrêt pour dépression) cette branche du droit est craignos. Je n’ai pas l’habitude de faire des généralités mais beaucoup de personnes qui l’ont fréquentée pensent pareil que moi.
Des expériences malheureuses, j’en ai également vécues et dans des secteurs d’activité très divers. Le plus récent est l’an passé. Après plus d’un an au chômage, à la suite d’un licenciement économique, j’ai intégré la société Autogrill pour un Cdd en tant que juriste droit social. J’étais folle de joie de retravailler. Néanmoins, dès le 1er jour, j’ai compris que j’avais signé un contrat avec une malade mentale. Elle n’avait absolument aucun travail à me donner, et hurlait comme une hystérique. J’avais peur d’elle honnêtement, et peur de perdre mon travail. Je passais mes journées, à lire des magazines, et chaque bruit dans le bureau de cette folle, me faisait frémir. J’ai donc fait le pari de rester au moins 2 mois pour combler le trou de mon cv et de partir. Pendant cette période, j’espérais toujours que la situation allait s’améliorer. Je lui ai réclamé des dossiers, elle m’a répondu de lire les liaisons sociales. Je n’avais donc absolument rien à faire depuis le 1er jour. Après quelques tentatives, j’ai abandonné. Un soir, elle est venue me voir à 18h, en me demandant de partir et de ne jamais revenir. Là, je lui ai dit tout ce que j’avais sur le coeur. J’étais fière de moi. Je crois que j’aurais pu me battre avec elle ! Trois mois plus tard, j’ai retrouvé un emploi en Cdd. J’avais peur de franchir la porte. J’étais traumatisée. Là surprise. Mes collègues ( tous juristes) sont venus m’accueillir et dès le 1er instant, je me suis sentie heureuse dans cette entreprise. A la suite de ce Cdd, j’ai travaillé dans deux autres entreprises en Cdd. Les gens étaient très plaisants. Depuis, je suis en recherche d’emploi, mais je sais, que je n’accepterai plus jamais une telle situation.
Quelle histoire !! Ce sont des expériences pareilles qui poussent au burn-out et au dégoût de son métier. Je te souhaite de retrouver un poste épanouissant et merci pour ton commentaire.
[…] bien beau de vous amuser avec mes expériences malheureuses, de vous emmener en voyage ou au restaurant, de vous faire lire, que serait ma conscience […]
[…] un CDI. Quelques semaines de recherche puis j’ai intégré, la mort dans l’âme, un cabinet d’avocats. Je vous en ai déjà parlé, la cata au niveau personnel mais niveau professionnel, un vrai plus […]
Merci pour ces témoignages, je vois parfaitement votre parcours si encourageant, je tiens à confirmer que rien n’est facile, comme le confirme Simone de Beauvoir, »on ne naît pas femme,on le devient » et ‘juriste , on le devient’de ça se construit le chemin par nous mêmes,bon courage
Bonsoir
Tout d’abord, je trouve ton post très bien écrit parce que tu dédramatises une situation pourtant très pénible…
Je suis juriste également mais pas dans un cabinet d’avocat mais dans un service contentieux et je vais te dire que c’est pratiquement la même ambiance…
Entre l’équipe d’encadrement incompétente, un ancien chef de service (sui va redevenir mon chef de service en fevrier) qui pratiquait le harcèlement moral et qui a envoyé 6 personnes sur une equipe de 11 en arrêt maladie (moi compris), une charge de travail impossible à gérer et des chiffres à respecter, une ambiance détestable… Je comprends ce que tu as pu vivre!
Je te souhaite bonne continuation pour la suite de ta carrière.
ah oui, c’est du lourd là !! et en tant que juriste, tu as des obligations chiffrées ?? c’est du n’importe quoi ça …
Bon courage
ou on arrête de l’être et on vend du sport…
J’ai bossé dans un cabinet de droit social. Mon patron était HYPER sympa. Je suis tombée sur une perle! Par contre sa robe était à chier (mais ce n’est pas très grave).
Sa collaboratrice était assez sympa aussi, mais un peu « p’tit chef » alors que ça n’était pas ma patronne, mais bon.
Mais elle m’avait raconté avoir travaillé dans d’autres cabinets, où les avocats traitaient leurs employés et collaborateurs comme de la merde. Un peu comme le tien. Et ça fait froid dans le dos tout ce harcellement moral impuni quand même!
Et c’est très difficile de partir une fois qu’on est dans la spirale…
Je ne parlerai pas de harcèlement moral dans mon cas, juste d’un avocat un peu trop prétentieux …
A bientôt
Tu me diras un jour pourquoi la mite orange ? ça m’intrigue 🙂
Comme je comprends! J’ai parfois l’impression que les employeurs se servent du Code du travail (surtout les parties genre respect du salarié et hygiène) comme de papier toilette (désolée pour l’image) ou de cale-meuble.
De manière plus joyeuse, il y a aussi des employeurs qui sont respectueux et sympathiques 🙂
Dans certains cas, il ne s’agit même pas de Code du travail mais bien de respect tout simplement … Mais j’ai eu l’occasion de croiser moi aussi des patrons d’une extrême courtoisie.
Ma pauvre (excuse cette injonction familière) (le vouvoiement par écrit c’est diffcile) j’ai vécu la même chose que toi :
– en entreprise
– avec une expérience antéieure dans différentes entreprises de 8 ans (qd même !)
– avec tous les indices je me dis aussi je n’aurai jamais du signer
– j’ai signé et je suis partie aussi au bout de 9 mois ( le temps que le vase déborde, de prendre conscience que le problème ce n’est pas nous et de trouver ailleurs !)
les Boss pervers, radins et tordus y en a partout !
Tu vois, j’ai fait 9 mois aussi, le temps de digérer et de chercher ailleurs … comme le temps d’une grossesse.
Un psy nous analyserait sans doute ça très bien 🙂
[…] bien beau de vous amuser avec mes expériences malheureuses, de vous emmener en voyage ou au restaurant, de vous faire lire, que serait ma conscience […]
Et ben moi je suis Avocate, dans un cabinet …Et je n’ai jamais vécu une telle expérience. En revanche, j’ai bossé en tant que juriste, dans une boite qui faisait du conseil (donc avec QUE des juristes) et là c’était encore pire que ce que tu décris.
J’ai donc comme un doute quant au fait que ce soit lié à la profession, y’a des cabinets sympa, d’autres non, comme partout, dans tous les métiers, et y’a pas lieu de se « méfier » des Avocats. Paye ton cliché.
@Lornifouin : je me doutais bien que j’allais « heurter » certains représentants de cette profession. Je voulais juste retranscrire une expérience et je t’assure connaître des Avocats formidables.
Par contre, des Juristes d’entreprise pas sympas, ça n’existe pas !! Je paye mon cliché une seconde fois 😉
A bientôt
Je ne suis pas « heurtée » je pense juste que c’est jamais utile de stigmatiser. Et justement je te disais j’ai bossé six mois avec des juristes, c’était l’enfer sur terre. Je le reproche au fonctionnement de la boite en général, pas au métier en particulier.
Comme disait Georges, « quand on est con, on est con » et je suis d’accord, ça vaut pour toutes les professions 🙂
Le problème c’est que c’est dur de décrocher un premier emploi en tant que juriste (quand il te manque la sacro-sainte expérience), alors finir dans un cabinet comme celui-là, je ne pense pas que ce soit rare car à force de refus tu es prêt à tout accepter tant qu’on te permet de travailler dans ta branche. Et c’est dommage si au final, tu perds ton « amour du droit »…
Tu fais bien de t’accrocher et de mettre ça sur le compte d’une mauvaise expérience, et non pas de généraliser! J’espère que tu vas retrouver un travail rapidement !
Autrement, j’adore ta citation ! Me permets- tu de te l’emprunter pour la scotcher au dessus de mon bureau ?
Je te prête ma citation sans souci, j’suis pas bégueule 🙂
merci 🙂
Hello, je suis juriste comme toi mais dans une collectivité territoriale, donc fonctionnaire (et oui nobody’s perfect ;)), je ne suis pas payée bien cher mais je m’y plais et pour rien au monde je n’aurais voulu travailler chez un avocat, je les côtoie au quotidien et je m’en méfie…
Je te souhaite bonne chance dans ta recherche de travail!! Bien à toi, Graziella.
Merci Graziella !
C’est vraiment pas de chance ! Ce qui est dommage, c’est que certaines mauvaises expériences comme celles-là peuvent te dégouter du métier…
Avant de travailler dans le Cabinet où je suis actuellement, j’avais fait un stage dans un cabinet qui avait profondément remis en cause mon avenir. Je n’étais plus sûre de vouloir exercer la profession d’avocat. Heureusement j’ai un peu persévéré et suis aujourd’hui épanouie dans ce que je fais 🙂 J’espère que tu trouveras très vite un nouveau job ! Bon courage !
Merci de tes encouragements. Je suis contente de trouver sur ma route une Avocate épanouie, sympa et qui sait cuisiner de bons plats qui plus est 😉
Mon article est un peu caricatural, j’en connais plein des avocats sympas ! Mais j’en côtoie aussi qui ne se prennent pas pour de la m….. et c’est dommage.
Beau billet et témoignage lucide de quelqu’un qui va de l’avant. J’ai écrit quelque chose un peu comme ça, un jour, moi aussi. On se forge une maturité et la carapace avec ce genre d’expérience. Bon weekend et on attend la suite !
Merci Armelle !!
Bon week end toi aussi.
Une mauvaise expérience au goût amer, mais qui t’a donné de la maturité. C’est au moins ça de gagné. Je crois que nous sommes beaucoup à avoir un jour connu un supérieur peu compétant, mais apte à dénigrer autrui et à jouer au chefaillon (cela rassure !). Heureusement, à côté, il y a aussi les belles expériences qui font réellement avancer et qui donnent le sourire. J’espère que cette suite positive va très rapidement arriver pour toi.
Nathalie
oh oui, des chefaillons, il y en a partout. Et rassures toi, depuis cette expérience, j’en ai connu d’autres avec des gens formidables !
A bientôt
C’est qui Simone????
Simone De Beauvoir ma belle
Bisous
Je vois que quel que soit le corps de métier on est tous logé à la même enseigne !
Bon courage pour la suite à toi aussi !
Les cons sont partout 🙂