Merci-pour-ce-moment

Valérie ou la haine d’une femme trompée

Impossible de passer à côté de l’info, la toile s’est enflammée il y a plusieurs semaines, Valérie T. travaillerai – et pas en secret – sur l’adaptation de son livre Merci pour ce moment.

Je ne vous fais pas l’affront du pitch mais pour celles qui vivent recluses avec les loups – ne sait’on jamais – petit rafraîchissement de mémoire : Merci pour ce moment retrace l’histoire de Valérie, première Dame de France non mariée – shocking – à François et dont la rupture sur fond d’infidélité de Monsieur, fit couler beaucoup, beaucoup trop d’encre.

Non contente d’avoir couché sur papier glaçant son histoire et conter par le détail les défauts de son ex-amoureux, non contente d’être désormais millionnaire, Valérie envisage sa reconversion dans le cinéma. On ne sait jamais, si la France n’avait pas encore compris que François est un goujat et qu’elle est la victime de cet homme sans cœur, prêt à toutes les humiliations et à toutes les audaces pour couvrir sa maîtresse.

D’ailleurs mais c’est étrange, cette histoire sonne en peu comme toutes les histoires d’adultère non ?
Bref, un film c’est bien, personne ne passera à travers les mailles du filet de Valérie, araignée aimante et blessée qui tisse sa toile de venin.

Que cette femme ait été blessée, humiliée et violentée – la trahison est une forme de violence, surtout si elle s’accompagne de publicité – je ne le nie pas. Mais je ne comprends plus son cheminement intellectuel. Quel est le déclic qui a poussé cette femme à devenir haineuse au point de prendre le risque de se perdre elle-même ? A faire publier son histoire, à en parler ici et sur toutes les télévisions étrangères, et maintenant à envisager un film ?

Même si j’ai été surprise du succès de cette caricature de littérature, je conçois la curiosité de certains se retranchant le soir sous leur couette, espérant apprendre des détails croustillants sur notre Président. Par contre, je doute fortement, dans la situation folle où un tel film verrait le jour – que le public soit au rendez-vous, prêt à s’afficher publiquement dans la file d’attente du Gaumont.
Regardez le film de Ferrara sur DSK, un échec.

Si Valérie semble avoir perdu toute dignité, j’ose espérer qu’il nous en reste un peu. En attendant, elle relance avec habilité le sujet, enfonce encore une aiguille dans la poupée vaudou qu’elle a entre ses mains, représentant son ex-amour, prête à tout pour le détruire.
Je crains pour Valérie que la seule destruction qu’elle n’obtienne soit celle de son amour-propre et que son réveil soit bien plus douloureux que la trahison elle-même.

Soyons claires, je me fiche de la fonction présidentielle – si ça ne tenait qu’à moi, nous n’aurions plus d’hommes politiques, souvenez-vous – et elle peut bien piétiner qui elle veut, c’est davantage sa soif de vengeance absolue qui m’interpelle que l’histoire en elle-même.

PS : je n’ai pas lu le livre.
PS 2 : billet rédigé avant les attentats qui ont permis, malheureusement, de passer à autre chose plus rapidement que Madame T. l’eut sans doute voulu.

Que pensez-vous de cette histoire ?

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