Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un billet sur la vie privée des hommes infidèles mais bien sur la l’institutrice de mon fils, mais je crois que l’on dit maintenant professeur des écoles. On dit professeure ? Je ne sais jamais … Quelqu’un sait ?
Bref, quittons les règles de la grammaire et revenons à nos agneaux.
L’année est finie et un petit bilan s’impose. Il se trouve que cette année, la maîtresse du Loulou n’était pas top top. Du genre à mettre la panique dans le rang des parents lors de la première réunion de l’année qui constataient que les devoirs n’étaient pas notés sur le cahier de texte, que les enfants étaient perdus dans leurs cahiers, livres et tâches hebdomadaires et que nos questions étaient à peine écoutées, en tout cas, sans grande conviction apparente.
Et minimiser les inquiétudes des parents, c’est à coup sûr les inquiéter pour de bon. Nous sommes donc sortis de réunion en espérant que l’année se passerait vite et conscients que nous devrions suivre régulièrement peut-être plus que nécessaire nos rejetons.
Les mois se sont succédés et il est apparu que la maîtresse était gentille. Du coup, les enfants l’aimaient bien.
Les devoirs étaient mieux notés sur les cahiers, le programme respecté … ça roulait finalement. Même si elle était un peu incohérente dans sa gestion des différents cahiers, des exercices à faire à la maison (beaucoup de devoirs le lundi soir, presque rien le mardi …), les acquisitions étaient faites. Pour moi, l’essentiel était là.
Mais ce n’était pas le cas de tous les parents puisque j’ai appris par la suite que certains ont monté un dossier contre celle-ci et lui ont fait plusieurs mails assez tendus, remettant en cause sa pédagogie avec copie au directeur de l’école.
Rien n’a abouti et les choses ont suivi leur cours mais lors de la fête de fin d’année, en discutant à gauche et à droite – même si je ne fais pas partie de ces mamans de la sortie des classes, souvenez-vous – je me suis rendue compte que certains parents étaient vraiment très durs avec cette maîtresse alors même que le programme complet était bouclé.
J’ai presque senti chez certains le besoin de s’en prendre directement à l’éducation nationale, comme s’il était honteux que l’institutrice ne soit pas parfaite, comme si l’éducation nationale se devait de fournir à leurs enfants des professionnels irréprochables. Sans discussion possible. Je trouve cette exigence complètement folle et j’ai été triste des reproches faits envers cette maîtresse qui est certes loin d’être idéale mais qui a été aimante avec nos enfants et les a mené vers le CE2 avec tous les acquis nécessaires.
Edit : j’ai écris ce billet, une fois n’est pas coutume, avant le drame d’Albi. Lequel est représentatif du respect qui tend à disparaître envers le corps enseignant.
C’est très compliqué de se situer par rapport à un enseignant, quand on l’est soi même. Cette année mon plus petit a eu une maitresse « spéciale ». Pour faire court, une excellente enseignante quant aux contenus, mais une pédagogue déplorable, agacée par les enfants, intolérante voire méchante. Je l’ai vue deux fois, toujours très aimablement notamment à la suite d’une évaluation (19,5/20) où l’appréciation en majuscules et mutliples points d’interrogation l’assassinait car il n’avait pas respecté une consigne de mise en forme. C’était la goutte d’eau en plus des bilans de fin de semaine sur le comportement, toujours catastrophiques (« j’ai dit des choses méchantes », « j’ai été agité dans mes déplacements »….) Nous avons bien discuté et j’ai cru que le message était passé, mon fils a besoin d’encouragements et d’affect (un peu du moins) plus que de sévérité extreme. Mais toute l’année il est allé en classe démotivé et en rebellion, se plaignant sans cesse de la maitresse. En fin d’année il a été puni, très honnetement de manière injuste. J’ai mis un petit mot lui disant qu’humainement elle pouvait revoir sa copie.. Tout ça pour dire que j’ai eu beaucoup de mal à dire ce que je pensais, car étant prof je ne voulais surtout pas passer pour une conne qui sait tout. Et j’ai discuté avec d’autres mamans, a posteriori, dont la femme du directeur de l’école : TOUT le monde avait remarqué sa rigidité, son manque d’empathie, son agacement vis à vis des gosses, etc etc…
J’ai donc eu le cul entre deux chaises… La maitresse dont tu parles n’a pas fait l’unanimité, ça arrive, la mienne non plus, en revanche, il est intolérable que des parents « montent un dossier », il n’y a que la discussion qui peut faire progresser, ou le biais du directeur. Au lycée où j’enseigne j’ai vu passer des mails de parents d’élèves assassinant des collègues, promettant d’alerter l’inspection etc… D’où la difficulté de savoir réagir intelligemment quand il s’agit de nos gosses ! Et puis, n’oublions pas que certains enseignants n’ont pas toujours fait le bon choix de carrière, ou sont épuisés, et nos enfants en croiseront forcément un.
Pour le reste, nous sommes une profession tellement méprisée, stigmatisée que parfois l’aigreur s’installe chez les profs, il suffit de voir que personne n’a bougé ses fesses après le drame d’Albi, pour en avoir la nausée…
Désolée pour ce roman , c’est un sujet qui m’interpelle énormément, et qui mérite réflexion !
On n’est pas limité ici en caractères, on n’est pas sur Twitter 🙂
Je suis d’accord avec toi et j’ai du mal à comprendre pourquoi les enseignants sont aujourd’hui méprisés alors qu’ils ont l’enseignement de nos enfants entre leurs mains !
ouf … j’ai eu peur au début 🙂
parce que comme toi, au début de l’année je me suis faite du soucis. la maîtresses avait l’air un débordée et inexpérimentée. Et puis c’est fille qui m’a fait comprendre que peut être elle n’est pas la plus super du monde entier mais qu’elle a mené sa mission pendant cette année scolaire et qu’en plus elle était douce et attentionnée avec ses élèves.
Je ne suis pas parfaite, elle non plus. Mais nous sommes efficaces !
C’est ça, pas parfaite mais elle a fait le job !
J’aime beaucoup ton article et je suis d’accord avec mazarinette notamment. je serais curieuse de savoir si les parents ont été discuter avec elle en personne…
L’école est souvent le lieu où se cristallise les rancœurs d’élèves, les parents les plus acharnés sont souvent ceux qui ont un passif avec l’école…De nos jours certains parents mettent une pression énorme sur l’école, les instit, les enfants. Je me souviens de la réunion de rentrée des CE1 où la maîtresse expliquait que le service cantine serait plus long d’1/4 d’heure en raison du grand nombre de 1/2 pensionnaires, afin que les enfants aient le temps de manger, une mère d’élève a demandé comment on rattraperait ce 1/4 d’heure d’apprentissage et d’autres parents ont approuvé cette question, la maîtresse n’a pas su quoi dire sur le moment…j’ai trouvé la question déplacée et ridicule mais ça témoigne bien de la pression énorme que certains mettent.
Pour la maîtresse de ton fils, elle a bouclé le programme, les acquis sont là et les enfants l’aimaient bien (c’est un bon indicateur) c’est l’essentiel, peut-être que c’était la 1ère fois qu’elle avait ce niveau ?
On mets une pression énorme sur les enseignants mais d’un autre côté, certains parents ne leur accordent aucune confiance et surveillent presque chacun de leur fait et geste.
ça ne peut pas fonctionner comme ça !
Ce que je trouve vraiment hallucinant aujourd’hui, c’est d’avoir la possibilité de correspondre par mail avec les instituteurs/trices. Je pense que cela pousse à une certaine agressivité que les parents n’auraient peut-être pas s’ils avaient à discuter de leurs désaccords « physiquement ».
J’ai le sentiment qu’être en désaccord avec la pédagogie ou l’attitude d’un enseignant est devenu une mode…c’est navrant!
La barrière entre école/parent a disparu et autant c’est une bonne chose, on sait ce qu’il se passe dans les classes, autant cela ‘autorise’ certains parents à une ingérence qui n’est pas acceptable.
Et personne n’a le courage de prendre rdv avec elle et lui parler sincèrement ?
monter un dossier, ah c’est petit, dans quel but ? elle a un job à vie.
Enfin ça ne m’étonne pas … j’en ai tellement vu des familles qui règlent leur compte avec l’école.
Et aussi les menaces de procès, les plaintes …
Comme le dit isalaprof, les parents les plus virulents ont la plupart du temps, un passif lourd avec l’école et leur propre passé.
Moi aussi j’ai eu peur au début ^^. Effectivement personne n’est parfait, chacun progresse comme il peut, c’est un métier très compliqué et qui peut vraiment bouffer la vie si on le laisse faire. C’est aussi un travail en équipe, avec les parents en tant que membres à part entière de l’équipe : or si ceux-ci se braquent c’est compliqué de bien faire son travail…
En septembre je ferai ma première rentrée, et je serai très loin d’être parfaite : mais de bonne volonté ! j’espère avoir des parents aussi compréhensifs que toi en face.
Je te souhaite beaucoup de bonheur dans cette belle profession, que je serai incapable d’exercer, trop dur 😉
Ton post m’interpelle justement face à cette exigence d’instituteur parfait comme si nous étions nous mêmes des parents parfaits..La blague….. 😉
Je pense que certains parents font bien plus de mal aux enfants que les instits, malheureusement.
On dit » professeur des écoles ». Ce métier est de plus en plus dur !! Les parents sont de plus en plus irrespectueux. Il y a quelques années j’étais AVS ( je travaillais avec des enfants handicapés en classe) et je voyais l’attitude de certain parents, c’était hallucinant !!
Et mon dieu le drame d’Albi….c’est vraiment horrible…il n’y a pas de mots 🙁
Houlala ! Je dois dire que j’ai commencé à lire cet article à reculons car je redoutais justement l’esprit « maman de la sortie des classes » et puis j’ai été rassuré de lire que …non justement ! (ravie de voir que je ne suis pas une espèce à part 🙂 ) puis touchée que tu prennes la défense de cette maîtresse pas « si parfaite » car qui d’entre nous l’est et puis n’a t on pas tendance à attendre trop de l’école et des profs?? Tu as souligné l’essentiel…BRAVO !
Ah non, sur ce blog, tu ne trouveras rien de « traditionnel » 🙂