freelances, des vaches à lait ?

Faire payer les freelances

Salut la foule en délire. Que diriez-vous d’un petit coup de gueule du matin ? J‘ai le clavier qui me démange …

C’est bien beau d’être freelance, de se dire travailleur indépendant, libre du patronat … si on n’a pas de clients, c’est un peu la loose.
Donc, l’un des premiers jobs du freelance avant de faire le sien, est de trouver des clients, qui lui permettront de ne pas retomber sous le joug d’un patron bedonnant et autoritaire.

Pour trouver des clients, pas de recettes miracles malheureusement – je crois même qu’il est plus facile à un borgne de retrouver la vue parfois qu’à un freelance de trouver des commandes, bref – mais du démarchage. Je vous l’accorde, c’est un bien vilain mot mais il fait partie du quotidien des freelances. Pas le choix. Beurkk !

Donc pour démarcher, plusieurs méthodes et bien souvent les freelances les tentent toutes : se faire un réseau, harceler son réseau, traquer les annonces, taper sur Google 1 fois par jour (si ce n’est 2) « freelance emploi », s’inscrire sur les sites qui mettent en relation freelances et clients, écumer la toile à la rechercher d’opportunités …

Tiens mais voilà donc, nous y sommes à l’objet de mon coup de gueule !
Comme tous les freelances de France et de Navarre, je me suis donc inscrite sur des sites spécialisés.

Les sites spécialisés pour les freelances

J’ai cherché à m’inscrire sur des sites spécialisés de mise en relation avec des futurs clients et dans le même temps, j’ai cherché des sites proposant des annonces pour des travaux de rédaction web et community management.

Et c’est là que j’ai découvert l’envers du décor : des sites payants.

Figurez-vous que sur certains sites, vous pouvez consulter les annonces gratuitement mais dès que vous voulez obtenir les coordonnées du client, il faut souscrire un abonnement payant !

Et ça, voyez-vous, ça me choque.

Des petits malins, qui ont vu venir le changement de la société et de son marché de travail, ont sauté sur l’augmentation du nombre de travailleurs indépendants pour se faire du fric. Et ce côté opportuniste, je déteste.
D’autant plus que les prix sont élevés et les services pas terribles.

Comme un peu les vendeurs de listes immobilières, vous achetez des coordonnées qui ne sont pas forcément vérifiées et qui ne garantissent en rien d’obtenir le contrat à la clé.
Surtout que sur ces sites souvent, se trouvent les clients les plus radins qui soient, ceux qui imaginent payer 15 € un texte de 500 mots.

Sur Codeur notamment, pour la modique somme de 29 € HT/mois, vous pourrez tenter de joindre le client potentiel et lui présenter votre dossier. Sans aucune garantie qu’il retienne votre proposition ni même qu’il lise votre mail et votre devis.

Et 30 € par mois pour un travailleur indépendant qui doit payer ses charges et frais tout seul comme un grand, ça fait cher.

Là, où je me suis réellement énervée, c’est lorsque j’ai vu que Viadeo s’engouffrait dans la brèche, avec ViadeoFreelance, au tarif de 19,90 €/mois. J’ai bien essayé d’obtenir des explications de Viadeo sur twitter sur le pourquoi du comment mais aucune explication probante.

Après ne nous leurrons pas, les sites de mise en relation entre clients et freelances sont souvent payants d’une manière ou d’une autre.
Hopwork notamment retient une commission sur tous les contrats passés via sa plate-forme mais ceci ne me choque pas : des garanties sont apportées notamment sur le paiement, les délais et il me semble légitime de rémunérer le site et le travail qui est fait derrière. Mais ceci se fait sur une mission qui existe et qui va rapporter de l’argent au freelance, pas sur d’hypothétiques contrats.

Et puis, fait-on payer les chômeurs pour obtenir des offres d’emplois ? qu’elle différence entre un chômeur qui va chercher du boulot et un freelance qui cherche du boulot ?
La nature du job recherché, un certain état d’esprit … mais finalement, le but ultime est le même non ?
Et on ne compte plus le nombre de chômeurs travailleurs indépendants et qui cumulent, jonglent entre leurs deux statuts, pour garder la tête hors de l’eau.

Alors, les freelances, sommes-nous les nouvelles vaches à lait du système ?

Qu’en pensez-vous ?

envie de plus

La liste de nos envies : plus que jamais

L’année dernière, presque jour pour jour, j’avais publié un billet intitulé la liste de mes envies. La période n’était pas la plus facile et j’avais résolument envie de vivre.

Un an après, à la lumière des événements de ce week- end, qui nous font prendre conscience, encore un peu plus, que la vie c’est maintenant et tout de suite, j’avais envie de dresser un mini-bilan.

Et comme vous aviez été nombreuses à  réagir à ce billet, je vous invite, si vous le souhaitez, ici dans les commentaires ou sur vos blogs , à faire vous aussi le bilan de vos envies avec le #lebilandenosenvies.
Histoire de voir où nous en sommes avec nos désirs. Ils sont à faire passer en toute urgence !!
Et les blogueuses, donnez-moi le lien vers vos billets, je les relaierai ici pour former un tout, entre nanas ayant des envies 🙂

Voilà ce que je veux faire (envies diverses et variées) : 30 novembre 2014

* Voyager plus

Bon alors je n’ai toujours pas fait le grand voyage de mes rêves qui me mènera loin, sur une île, mais cette année, j’ai découvert les Cinque Terre que j’avais tellement envie de voir depuis des années !
J’ai passé quelques jours en Espagne puis à la montagne et le cadeau de mes 40 ans m’attend pour 2016 : Venise !!

Envie réalisée.

* Aller au cinéma et au théâtre

Alors là, gros loupé. Le dernier film que j’ai vu c’est Aladin avec Loulou, peut-on appeler ça du cinéma ?
Je n’arrive pas du tout à me libérer du temps pour aller au cinoche, alors que j’adore ça et je ne me l’explique pas.

Quant au théâtre, pas vu non plus mais j’en ai toujours envie.

Zéro pointé pour le cinéma et le théâtre, je laisse pour l’année à venir.

* Faire du bénévolat ou m’engager dans une activité faisant «sens»

Là aussi, c’est pas terrible. Bien que j’ai assisté à plusieurs reprises à des soirées-débats féministes et c’était hyper intéressant.
J’espère bien y reprendre part en janvier.

On dit envie réalisée pour moitié ? petite moitié ?

* Faire du yoga

 J’ai essayé un cours avec la douce Chloé, j’ai été mitigée, pareil lors de l’événement matinal She is morning et depuis, j’ai plus trop envie d’en faire.
Par contre, j’ai très envie de me remettre à nager, voir même de refaire du badminton qui me défoulait tellement !

Je note pour 2015/2016 en trouvant la force de me bouger les fesses !

* Ecrire un bouquin

J’ai toujours autant de plaisir à écrire et j’ai la certitude d’être faite pour ça. Alors pas forcément un bouquin mais écrire est certainement l’une des activités qui me procurent le plus de plaisir – hormis glandouiller devant des séries, cela va de soi.

Quant à ce bouquin, nous y reviendrons certainement dans un autre billet. J’ai des mots dans ma tête que je voudrais poser, j’aimerais vous parler d’elle mais je ne suis plus très sûre de pouvoir le faire, d’avoir le courage nécessaire pour me confronter à l’écriture d’une histoire ni même de savoir le faire.

Envie non réalisée mais celle-ci va bien au-delà de ce que je peux donner et de ce que je suis capable de faire alors … Mais on en reparlera, faut que je vous en cause de cette envie là, dans un billet dédié je pense.

Voilà pour ce petit bilan. Les envies ne sont pas toutes réalisées, certaines se sont éloignées, d’autres sont toujours source de beaucoup de réflexion mais quand je regarde le parcours fait cette dernière année, je suis plutôt satisfaite. J’ai changé de métier, j’ai bossé, j’ai rencontré de belles personnes, j’ai continué à vous écrire, j’ai créé un collectif de blogueuses avec des nanas devenues des copines, j’ai bu des coups en terrasse, mangé avec des amis, embrassé mon amoureux, fait des câlins à mon fils, caressé mon chien … l’année n’a pas été parfaite mais j’en sors sans frustration aucune, avec des envies par milliers. Sacré moteur non ?

Et vous, où en êtes-vous ?
Vous me racontez ?

Voici les participations  de mes lectrices, je vous invite à aller y jeter un œil :

Merci les filles pour vos participations !!

rabiirammal

Cette belle jeunesse

Comme tout le monde j’imagine, hormis quelques cons disséminés ici ou là en mal de reconnaissance et adepte d’une provocation terriblement débile et malsaine, je suis profondément touchée par ce qui nous arrive.

Je dis nous, par solidarité avec les disparus et toutes leurs familles, même si ma douleur est à mille lieux de la leur.
Je dis nous, parce que je veux croire à une France unie et humaniste.
Je dis nous car c’est nous tous qui sommes visés, personne n’est à l’abri. En tant de guerre.

C’est bien de cela qu’il s’agit.

Lorsque j’étais enfant et que j’étudiais les guerres qui ont fait notre triste histoire, je regardais autour de moi et me disais que cela n’arriverait jamais à nouveau. Que la société avait changé, que les hommes étaient devenus plus raisonnables, plus intelligents, plus responsables, avaient tiré les leçons de leurs erreurs et que nous n’aurions plus jamais à vivre ce que nos grands-parents, arrières grands-parents … avaient vécus.

Je me suis trompée. La guerre a changé de visage, de mode opératoire, d’objectifs mais elle est bel et bien là. Et j’ai bien peur que le combat contre ces montres soit long.

J’espère avoir la force de ne pas me laisser envahir par la haine, de pouvoir trouver les mots qui rassurent mon fils, de me battre contre l’obscurantisme, la connerie, l’indifférence et d’avoir envie de rire. Toujours et encore.

Je pleure cette belle jeunesse que l’on nous a enlevé mais je chéris celle qui est là, debout et qui emmerde les barbares, en s’embrassant, buvant des coups, couchant avec des filles, des garçons et parfois même avec des filles et des garçons en même temps, écoutant de la musique trop fort, fumant de l’herbe et refaisant le monde – qui en a bien besoin – dans les cafés devant la Sorbonne et dans toutes les villes de France.

Bye bye les amis tombés vendredi soir, on se souviendra de vous longtemps.
Et promis, on va faire en sorte que vous ne soyez pas partis pour rien !

Je vous laisse sur ce billet de Caroline dont chacun de mots pourrait être le mien si j’avais son talent et ces dessins satiriques, qui valent bien mieux qu’un long discours.

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Crédit photo : Joan Sfar, Bidu, Olivier Sanfilipo, Rabii Rammal, Péji, Vidberg, Ray Clid.

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Cet enfant qui pensait être un adulte

Il était une fois un enfant qui pensait être un adulte. Mais qui n’avait que 9 ans.

Déjà tout petit, il avait un caractère bien trempé : infatigable, il oublia de faire la sieste dès 2 ans; doté d’une curiosité à toute épreuve qui le poussait à toutes les aventures; la langue bien pendue, il parlait plus que sa maman,  c’est pour vous dire …

vivre sans la télévision

J’ai vécu une semaine sans télévision

Première semaine des vacances, Loulou est chez papi-mamie, chériminou en déplacement toute la semaine.
Mon chien et moi nous apprêtons à vivre cette semaine de calme tous les deux, j’ai du boulot par dessus la tête, le frigo est rempli, quelques apéros prévus (lorsque les chats ne sont pas là, les souris dansent) … tout devrait bien se passer.

J’ai du boulot mais pas au point de mettre le réveil, je supprime mon alarme matinale.

les partenariats et les blogs

Les partenariats et le blog

Alors ce billet, ça fait un moment qu’il me trotte en tête … Je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais la relation que j’entretiens avec mon blog change depuis quelques semaines. Vous me faites d’ailleurs la remarque que mon écriture est plus déliée, plus authentique.
C’est vrai que je me sens plus libre d’être celle que je suis, ici aussi. Pas seulement dans la vie réelle.

Pourquoi maintenant ? je ne saurais le dire avec exactitude … sauf qu’une évidence s’impose à moi peu à peu : j’ai compris que la sincérité doit être le seul moteur du blog et de l’écriture. 

Nous reviendrons sur ce sujet lors d’un autre billet, aujourd’hui, j’ai envie de parler avec vous des partenariats. Ceux passés, ceux à venir.

Partenariats & billets sponsorisés

Sans avoir des lecteurs par milliers, j’ai reçu assez rapidement quelques mois après le lancement du blog Juriste in the city, des opportunités auprès de marques et d’agences. Et j’en ai été flattée. Oui je sais, l’orgueil est un vilain défaut mais voyez-vous, lorsque l’on consacre du temps et du cœur à son blog, on aime que celui-ci soit estimé, si tant est que l’on puisse parler d’estime. Très vite, j’ai bien compris que lorsque les marques venaient vers moi, il s’agissait bien plus de marketing que d’estime ou de reconnaissance de mon blog et de mes lectrices. Mais j’ai joué le jeu et parfois fermé les yeux.

Billets sponsorisés

Comme l’explique très bien Lou dans son billet sur l’écriture de billets sponsorisés, le billet sponso est celui écrit en échange d’un paiement. J’ai eu tendance à penser, par facilité d’esprit, que les billets écrits en échange de produits, n’étaient pas des billets sponsorisés. Ce qui est faux d’un point de vue juridique. Mais la raison ignore parfois le droit 😉

C’est pourquoi je les dissocie ici.

Donc, les billets sponsorisés que j’ai accepté en échange de paiement, ont été plutôt rares. Souvent les billets sponsorisés que l’on me propose sont assez éloignés de ma ligne éditoriale, de ce que j’aime et malgré le côté « commandé » de ces billets j’ai toujours veillé à vous présenter des billets susceptibles de vous amener quelque agrément. Généralement, je mets encore plus de cœur à les écrire, plus d’humour, je ne veux pas vous donner l’impression de me vendre sans vous apporter quelques chose et de bâcler l’exercice.

D’ailleurs, vous ne me l’avez jamais reproché et ces quelques billets ont toujours été bien accueillis.

Test de produits

A l’inverse des billets sponsorisés que j’accepte avec méfiance, je suis ou j’ai été plus prompte à accepter des test de produits. C’est tellement tentant de recevoir des colis régulièrement ! Comme autant de petits cadeaux qui me rappellent mes souvenirs de petite fille.

Là encore, je ne choisis que des produits qui me correspondent ou, à tout le moins, suscitent chez moi une vraie curiosité. Je me dis souvent que si j’en suis curieuse, vous le serez aussi.

Prise de conscience

Voilà en quelques mots mon mode de fonctionnement. Sauf que dans ma volonté d’être toujours un peu plus proche de vous et de m’approcher de mon « vrai moi », je me suis rendue compte que j’avais été trop rapide à accepter certains partenariats.
Les produits choisis et évoqués ici l’ont toujours été avec sincérité mais je vous avoue bien humblement que certains choix n’ont pas été très judicieux et que je me suis laissée, quelquefois, déborder par ce plaisir égocentrique d’être sollicitée et de recevoir de menus cadeaux.

J’ai écrit certains billets sans plaisir, sous la contrainte du partenariat et de la parole donnée à un partenaire. Et je ne le veux plus.
Tout comme je refuse dorénavant de mettre ma visibilité et mes heures d’investissement au service des marques qui ne cherchent qu’un placement de produit gratuit, pour un énième lien.

J’ai trop de respect pour vous et pour le temps que je passe à m’occuper de cet espace pour le brader au plus offrant ou au contraire, me « vendre » pour un cadeau dont, finalement, je me passe très bien ou que je peux m’offrir moi-même.

Aussi, j’ai décidé de mettre fin à certains partenariats qui me pesaient et de réfléchir dorénavant à deux fois avant d’en accepter des nouveaux. 

Attention, je ne crache pas dans la soupe et je ne tire pas un trait sur les cadeaux – pas folle la guêpe 🙂 – mais je vais faire en sorte de choisir avec plus de discernement mes prochains partenaires. Et je vous proposerai toujours avec plaisir des concours pour vous gâter un peu.

Alors, ça peut passer pour le caprice d’une petite fille gâtée – enfin sans exagération, je ne suis pas couverte de cadeaux non plus hein ! – mais c’est au contraire la décision d’une blogueuse amoureuse de son blog et de ses lectrices et qui tend à toujours plus d’honnêteté.

Si je deviens exigeante, c’est pour moi mais aussi pour vous.

D’ailleurs, dorénavant, mes billets de test de produits seront identifiés comme les billets sponsorisés. Je placerai la mention « billet test » pour lever toute ambiguïté.

Je ne jette pas la pierre non plus aux blogueuses qui acceptent des partenariats nombreux, je le répète encore une fois, chacune blogue bien comme elle veut et il ne tient qu’à nous, lectrice, de choisir les blogs qui nous conviennent et qui nous font vibrer.

Voilà donc pour cette petite mise au point, thérapie, moment de vérité … appelez-ça comme vous voulez 🙂

Et je suis très curieuse de vos réactions, les commentaires vous sont ouverts !!

 

 

 

 

 

 

The blog connection

The Blog Connection is born

C’est avec une joie non dissimulée que je viens vers vous ce jour, humblement, tremblante, hésitante mais toute fière, pour vous présenter ce fameux projet secret dont je distillais quelques bribes ici et là ces dernières semaines.

Je peux enfin vous dire de quoi il s’agit, le bébé est resté au chaud suffisamment longtemps et puis, vous connaissez l’impatience des nanas, légendaire n’est-ce-pas ?

Charlie o plumes

Votre reconversion professionnelle #3

On reprend notre série sur les reconversions professionnelles. Après Julia et Sabrina, je vous présente Charlotte, au parcours atypique et tellement poétique.

Je connais personnellement Charlotte depuis un moment maintenant, nous n’habitions pas très loin de l’autre à une époque. D’échanges mail en apéros et en week-end, nous sommes devenues copines. Pas difficile d’être copine avec Charlotte, elle est cool. Un petit oiseau cultivé un peu déjanté 🙂

Vous verrez, son parcours est aussi étonnant : des livres aux bijoux, il n’y a qu’un pas, qu’elle nous raconte si bien.

La reconversion professionnelle de Charlotte

Quelle est ta profession actuelle ? Je suis créatrice de bijoux. Je les fabrique dans mon atelier installé au milieu de mon salon, et je les vends sur des marchés, pendant des ventes privées, et sur Etsy !
Je suis aussi la community manager d’une petite maison de thé française.

Que faisais-tu auparavant (métier ou études) ? J’ai fait 5 ans d’études de lettres : 2 ans de prépa (hypokhâgne, khâgne) puis licence 3 et master 1 de lettres modernes à la fac, et enfin un master 2 « professionnalisant » pour l’édition. Là, j’ai publié un petit recueil de poèmes, Hors temps, dont les seuls exemplaires encore disponibles sont sur mes étagères !

J’ai travaillé 1 an et demi dans une belle maison d’édition parisienne et je me suis retrouvée au chômage. Alors j’ai ouvert mon blog, écrit un scénario de BD (Que j’ai été, chez Les Enfants rouges), passé des tas d’entretiens, et enfin décroché un CDI… toujours dans la même maison d’édition !

Au bout de 2 ans et demi, forte d’une rupture conventionnelle, je suis partie m’installer dans le sud sur un coup de tête amoureux, et j’ai crée mon auto-entreprise au sein de laquelle j’ai d’abord continué mon métier, la coordination éditoriale, en y ajoutant du community management et en démarrant mes bijoux…

Quand mon couple a commencé à se casser la figure, j’ai trouvé un boulot comme vendeuse dans un magasin où beaucoup de choses m’intéressaient… Mais le patron était super colérique, j’ai tenu un an et j’ai décidé qu’il était temps de voler de mes propres (z)ailes ! 

Charlie o plumes

Peux-tu nous expliquer ton parcours et les raisons qui t’ont poussé au changement ? Quand je travaillais dans l’édition, j’étais frustrée d’un point de vue littéraire, sous-payée, et assez affolée par la difficulté d’évoluer. On m’avait promis une formation à l’embauche, en « échange » d’un salaire ridicule, mais je n’ai jamais réussi à l’obtenir !

Ensuite, l’idée d’avoir un boulot alimentaire à côté de sa passion a montré ses limites : journées de 13 h pour préparer les ventes privées du dimanche, dos cassé, pas de disponibilités pour faire des marchés… Il fallait un jour me consacrer à mes bijoux pour savoir que quoi ils sont capables !

Et le moteur de fond, c’est ce vieux rêve de vivre à la campagne, d’avoir un jardin potager, des poules, deux chats, un chien, un cheval… Et puis de créer et d’écrire, c’est ce qui me rend heureuse.

D’après toi, existe-t-il des étapes indispensables pour se reconvertir, à ne pas louper pour ne pas se planter ? Je conseillerais, pour commencer, de se poser au calme pour décrire sa vie rêvée : si tout est possible, que vous avez toutes les capacités nécessaires… À quoi ressemblerait votre vie ? Où vivriez-vous (avec qui), à quoi ressembleraient vos journées ? (cf. L’homme qui voulait être heureux)

Ensuite, bien sûr, étudier la situation d’un point de vue pratique : qu’est-ce que vous pouvez déjà changer dans votre vie, dès aujourd’hui ? Combien d’argent vous faut-il pour vivre un mois ? Faut-il ensuite faire une formation ? Pouvez-vous avoir des droits au chômage, des aides quelconques ?…

Quels ont été les principaux freins que tu as pu rencontrer lors de ta reconversion ? Il n’y a jamais eu qu’un seul frein, je crois, et c’était mes peurs. Elles ont pris différentes voix, mais c’est toujours à moi, finalement, que je me suis confrontée ces dernières années.

Et aujourd’hui, alors, tu nages dans le bonheur professionnel ? On peut le dire ! Je ne gagne pas encore ma vie, je ne suis qu’au début du chemin, mais chaque pas me rend terriblement heureuse, fière et excitée. 

Pour finir, quelques conseils, quelques mots d’encouragements pour tous ceux qui souhaiteraient se lancer mais qui n’osent pas ? Écoutez-vous ! Et faites-vous du bien.

Vous savez mieux que personne ce qui vous convient, quel est votre rythme, de quoi vous êtes capables, et ce que vous avez besoin de mettre en jeu. Entourez-vous de gens qui vous veulent du bien (conseil qui vaut pour toute la vie), et faites-vous confiance.
Have more fun ! 😉

Même s’il m’arrive de faire la gueule sur les photos 🙂

Charlie o plumes

enjoy phoenix

Enjoy Phoenix ou comment la réussite féminine dérange

Deux fois que je vous parle d’Enjoy Phoenix, vous allez croire que j’appartiens à son fan club …
Plus sérieusement, je voulais revenir sur le parcours de cette jeune femme et sur les coups qu’elle prend dans la tête ces derniers temps.
Je trouve que c’est très révélateur d’une société sexiste et d’une grande hypocrisie.

Société sexiste et hypocrite

Clarifions une chose en préambule : je ne suis pas fan du tout des youtubeuses en général, ce n’est pas du tout ma came.
J’ai regardé quelques minutes de ses vidéos, je suis vite passée à autre chose, tant je trouve ça creux et vide. Certaines aiment, laissons-leur ce plaisir qui ne fait de mal à personne. A priori.

Sauf que voilà que la jolie Marie a commis quelques bourdes : des cookies cramés et un masque visage à la cannelle, actif allergisant pour certaines.

C’est tout ? oui, c’est tout. 

Le souci, c’est que cette jeune fille a une position d’influence – des milliers de petites jeunes filles la suivent – et on exige d’elle la transmission de conseils justes et surtout sécurisants. On est d’accord, délivrer des conseils beauté requière de prendre un peu de précaution …

Sauf que l’activité d’EnjoyPhoenix sur Youtube est de donner des conseils qu’elle tire de ses expériences, de partager ses coups de cœur, les recettes perso qu’elle a aimé … A aucun moment, la donzelle ne s’est prétendue journaliste beauté.

Journaliste beauté vs youtubeuse

Et c’est bien là toute la différence entre une journaliste, qui se doit de vérifier, comparer, enquêter, interroger, comprendre à une youtubeuse dont la seule mission est de partager pour animer sa communauté. La différence est énorme.

Mais certains semblent ne pas vouloir le comprendre. Mais qui donc ?

Les journalistes bien sûr ! Comme le journal 20 minutes ou encore le Huffington Post et d’autres encore, qui ne ratent pas une occasion de lui taper dessus à chacune de ses erreurs. Et gageons qu’il y en aura d’autres, la demoiselle est jeune et peut-être un peu trop naïve, je ne sais pas.

Les journalistes en général, pris d’une sorte d’aigreur généralisée, ne manquent pas de faire remarquer au grand public que la jeune youtubeuse a encore fait une connerie. Oh là là, c’est grave vous comprenez, certaines ont fait cramer leurs gâteaux et d’autres ont eu les joues rosies !
Par contre, pour mettre le doigt sur telle marque de cosmétique qui a remplacé ses parabens par le méthylisothiazolinone, encore plus allergisant, il n’y a pus personne.
Combien de crèmes de soins sont sur le marché, alors qu’elles provoquent rougeurs, démangeaisons, sans que jamais personne n’en parle ?

Mais que font les journalistes ?? Ils tapent sur Marie voyons !

Jeune femme qui gagne de l’argent = gros mot

Mais pourquoi cette aigreur ?

Oh, j’aurai bien envie de dire que le souci vient des comptes en banque …
La réussite de la jeune femme en défrise certains, ceux – mais comme la plupart d’entre nous – dont le salaire reste plafonné malgré le boulot réalisé. Nos salaires restent désespérément bas alors qu’Enjoy Phoenix, par ses vidéos, ses livres, ses activités médiatiques, accède à une réussite financière certaine.

J’ai bien parlé de réussite financière. Pour le reste, l’avis que l’on se fait de la réussite d’untel ou même de la sienne est subjective, chacun de voir midi à sa porte.

Voilà donc que la jeune femme gagne de l’argent. Beaucoup d’argent. Avec une apparente facilité. 

Mais que vois-je dans ma phrase ? le mot femme et le mot jeune.
Ces deux petits mots seraient-ils la source de l’acharnement journalistique dont fait preuve Enjoy Phoenix ?

Et si c’était un homme ? Si Enjox Phoenix s’appelait Robert Phoenix ?  Croyez-vous qu’il aurait été la cible des médias et de leur acharnement ?
Je ne crois pas.

Parce que cette société reste profondément sexiste, on ne supporte pas la réussite d’une jeune femme. En plus, imaginez-vous, elle parle de produits de beauté, quelle futilité ! Au pilori Enjoy !!

Un peu comme la chasse aux sorcières, certains chassent la réussite financière des femmes, comme si la combinaison femme et argent signifiait forcément pute. Et quel gros mot, la pire insulte qui soit !! Étonnamment, ce sont toujours les hommes qui considèrent que pute est un gros mot alors que ce sont bien eux les clients … bref, hypocrisie quand tu nous tiens …

Cette jeune femme fait des vidéos et d’autres activités médiatiques.
On peut trouver ça nul, regretter un nivellement par le bas de nos jeunes filles mais est-ce-que cela justifie réellement de la montrer du doigt ?

Entre nous, à l’époque de mes 15 ans, je lisais jeune et jolie – oui, j’ai honte. Je ne suis pas certaine que ce magazine, alors rédigé par des journalistes – ceux avec une carte de presse – ait été plus intelligent et que m’apprendre à rouler un patin autour d’un stylo bic n’ait pas été complètement débile.
A-t-on relevé combien de jeunes filles ayant appliqué ce conseil de journaliste avaient avalé de l’encre, au risque d’une allergie, bien comme il faut ?

Je ne crois pas non.

Alors laissez un peu EnjoyPhoenix poursuivre sa route. Poursuivez la vôtre comme vous l’entendez. Et si vous voulez gagner plus de fric, vous pouvez toujours devenir youtubeurs.
Par contre, évitez les masques à la cannelle 😉