Les rencontres de la photographies à Arles, c’est un rendez-vous estival exceptionnel autour d’une trentaine d’expositions de photos, disséminées au cœur de la ville, dans des galeries, des églises, des salles de rencontres, des concepts-stores … Chaque année, l’évènement draine beaucoup de visiteurs nationaux et internationaux, attirés par la qualité des exposants et la douceur de vivre de la cité provençale.
Chaque fin d’été, je râlais de ne pas m’être rendue à Arles lors de ces rencontres mais à vrai dire, je n’avais jamais provoqué l’occasion. Où comment râler dans le vide …
Cet été, je me suis enfin décidée annonçant à mon entourage : « je vous préviens, le 9 août, je vais en Arles ! Toute seule s’il le faut, en train même pourquoi pas, mais rien ne pourra m’arrêter !! »
Vous la sentez l’aventurière en bois ?
Bref, c’est finalement en bonne compagnie et en voiture que je me suis rendue par une douce journée d’août aux rencontres de la photographies 😉
Et qu’est-ce-que c’était bien !!! A tel point que je regrette d’avoir loupé les éditions précédentes !!
J’ai vraiment passé une superbe journée, à parcourir une petite dizaine d’expositions dont certaines m’ont littéralement bouleversées.
Je savais que j’aimais la photographie mais je ne soupçonnais que très peu qu’elle pouvait me toucher autant … j’ai ressenti de très fortes émotions devant certains clichés, vous savez lorsque le cœur fait boum-boum un peu trop vite, que l’on pense comprendre exactement ce que le photographe a voulu transmettre et que parfois même les larmes montent aux yeux naturellement.
J’aime de la photographie qu’elle soit un reflet vibrant de notre société et c’est exactement ce que j’ai retrouvé en Arles, des tranches de vie saisissants.
J’ai beaucoup aimé également le travail intelligent et précis de certains/nes photographes qui sortent du cadre dans leur mise en scène et dans leur recherche artistique.
Je vous emmène découvrir les expositions qui m’ont le plus touchées, dans les différents thèmes de cette année.
J’ai voulu profiter à fond de ma journée, je n’ai donc rapporté que peu de photos prises avec mon portable, d’où la qualité moyenne.
Je vous ai rajouté quelques clichés tirés du site officiel des rencontres d’Arles.
Les plus belles expositions des rencontres de la photographie
Je vous écris d’un pays lointain
Iran, année 38
66 photographes iraniens témoignent de la situation de leur pays depuis le début de la révolution islamique.
Cette exposition est bouleversante et si le travail des 66 photographes est très différent, il est pour chacun d’entre eux, très marqué par la souffrance et la violence que les civils iraniens subissent depuis des années, entre meurtres, terrorismes, catastrophe écologique …
Mais on perçoit aussi de la poésie dans les images et vidéos proposées.
Désordres du monde
Monsanto : une enquête photographique / Mathieu Asselin
On assiste là à une véritable enquête policière photographique sur le géant Monsanto dont les clichés nous font traverser le monde, l’industriel ayant répandu ses poisons sur une bonne partie du globe.
C’est très intéressant mais réellement effrayant.
Exposition à ne pas mettre sous tous les yeux, certaines images sont très choquantes.
Looking for Lénine / Niels Ackerman et Sébastien Gobert
Un photographe et un journaliste, fascinés tous deux par l’Ukraine, passent plusieurs mois dans le pays, à la recherche des statues de Lénine, au temps de la décommunisation.
L’Ukraine est le pays d’ex URSS qui abritait le plus de statues du dictateur avec 5500 statues !
Des témoignages accompagnent chaque photos et au-delà de l’amusement que nous pouvons ressentir devant un Lénine déboulonné et peint en rose, c’est tout un pan de l’histoire qui nous est proposé, qui a toujours des répercussions tragiques aujourd’hui.
L’ expérience du territoire
Levitt France : une utopie pavillonnaire
J’ai bien aimé cette exposition qui met en avant l’expérience des lotissements Levitt en France.
Levitt est à l’origine du concept américain des pavillons de banlieues, tous identiques, avec jardins ouverts et sans clôture.
Si ce concept fonctionne très bien aux Etats-Unis – Levittown près de New York compte près de 17 000 pavillons, il a eu un succès plus mitigé en France bien qu’on trouve plusieurs agencements Levitt en région parisienne.
Cette américanisation par l’urbanisation de la société française est particulièrement intéressante. Cette exposition dit beaucoup de la façon dont était considérée la famille entre les années 60 et 80 et de ce rêve américain qui a tellement fasciné certains de nos parents.
La vie dans les villes / Michael Wolf
Alors, c’est mon énoooooorme coup de cœur de ces rencontres. Je suis une grande fan de l’art photographique urbain alors forcément, ces grands formats d’immeubles démesurés à Hong-Kong avec 53 000 habitants au m² m’ont touchés, forcément.
Il n’y a aucun échappatoire, plus de ciel ni de terre, les yeux sont rivés et accrochés à ces espaces d’habitations tellement minuscules.
Ces lieux de vie sont d’ailleurs montrés de l’intérieur plus tard avec leurs habitants, souriants dans leur quelques mètres carrés … Effarant !
On se sent tellement petits – comme écrasés – devant ces ensembles tentaculaires que l’on a du mal à croire que l’on assiste là à la réalité de millions de gens dans le monde. On pourrait penser qu’il s’agit de maquettes colorées … et pourtant non, c’est le quotidien des habitants de mes mégalopoles.
C’est à la fois fascinant et effrayant. Tout comme les photographies d’usagers du métro à Tokyo qui sont littéralement écrasés contre les vitres embuées.
Il y a là une certaine poésie.
J’ai vraiment tout aimé du travail de cet artiste. On sent chez lui un grande humilité et une certaine fascination face à cette civilisation qui entasse ses habitants et construit tout en hauteur.
Latina !
La vuelta
Il s’agit là d’une exposition importante qui regroupe le travail de 28 photographes et artistes colombiens.
J’ai très peu de connaissance sur les pays d’Amérique du Sud en général et il m’a certainement manqué énormément de matériaux culturels et historiques pour comprendre tous les clichés et installations présentées mais c’est une exposition à voir si on s’intéresse aux transformations sociales et culturelles de ce pays.
J’ai vu bien d’autres expositions et ratées certaines qui avait l’air géniales – j’aurai aimé voir le travail d’Audrey Tautou et de Kate Barry notamment – mais je suis ravie d’avoir pu enfin me rendre à Arles pour ses rencontres photographiques.
Avec une promesse faite à moi-même, à l’année prochaine !!
Quelques infos pratiques :
les rencontres sont ouvertes jusqu’au 24 septembre.
Certaines salles sont fermées depuis fin août mais il reste encore quelques belles expo à voir.
Pour le prix, le billet est à 36 € pour la journée avec accès à toutes les expositions hormis la rétrospective Annie Leibovitz hors circuit classique si vous le prenez en ligne. Oui c’est cher, on est d’accord là-dessus.
Mais ça vaut vraiment le coup si vous aimez la photographie et c’est une dépense que je ne regrette absolument pas.
Les expositions sont aussi accessibles selon les lieux, avec une entrée à l’unité entre 5 € et 12 €.
Le bouquin de l’exposition est à 47 € et évidemment, j’ai craqué !!
Épinglez-moi !!
C’est la première année où je n’ai pas pu y aller !
Ca avait l’air sympa mais moins « riche » que les années précédentes… Mais je suis dégoûtée d’avoir raté Michael Wolf !!
C’était une très belle exposition !!
merci pr ce retour
dommage que ce soit si loin
j espère 1 de ces 4 m organiser
si tu as l’occasion, c’est un bel évènemet
Certaines œuvres soulèvent vraiment le cœur et l’esprit … quel travail incroyable. J’espère que j’arriverai à y aller l’année prochaine. Je suis plus près maintenant ^^
Le travail photographique de certains est vraiment très puissant … comme autant de fenêtres ouvertes sur notre société
Très joli reportage, je serais bien venue avec toi !!! Next time !
L’année prochaine ma belle !!