Comment la procrastination met à frein à tout élan créatif …
Mon Miracle morning de l’année
Attention, article écrit à 6h du matin et à peine relu.
Je ne suis pas ce qu’on appelle une lève-tôt. Bien au contraire, le cri du réveil est pour moi la pire chose au monde et sortir de mes draps chauds, une torture quotidiennement infligée.
Aussi, quand mon corps ou mon cerveau ont décidé de me faire ouvrer les yeux dès potron-minet pour ne plus pouvoir les refermer, plutôt que de râler et jouer à tourne et retourne, je le prends pour un signe incontournable : je me lève.
Les très rares fois où cela m’arrive dans l’année, j’essaie de ne pas perdre ce temps que je sacralise, à trainer dans le canapé et je prends livre, carnet, tapis de yoga. Je ne suis jamais autant productive que durant ces petites heures-là. Quel malheur que cela ne se produise que trois fois dans l’année !
On ne va pas passer mon insomnie sur mon insomnie justement, je voulais partager avec vous mes réflexions sur ce mal qui nous touche tous et toutes, la procrastination. Je ne croirais jamais celui ou celle qui me dit ne procrastiner jamais, hormis ma belle-mère peut-être, boule de nerfs jamais assise.
La procrastination, j’ai l’impression d’avoir inventé le concept à moi toute seule et de continuer à rendre hommage à mon invention chaque jour. On s’y fait, même si c’est parfois une compagne pesante. Mais j’arrive la plupart du temps à m’en accommoder, elle sait se faire oublier lorsque l’urgence arrive.
Là où elle me pèse en ce moment, c’est lorsqu’elle touche à mon processus créatif.
Moi aussi, je suis créative !
Non mais cette expression ! « mon processus créatif », dit la nana qui s’est toujours cru dénuée de créativité et qui depuis quelques mois a acheté des crayons pastels qu’elle étale comme une gosse de 4 ans sur des feuilles blanches !
Ce n’est pas une posture de plainte mais j’ai toujours considéré que la créativité ne faisait pas partie de mon fonctionnement. Je vivais avec un merveilleux dessinateur, mon fils se lançait dans cette voie, j’allais souvent dans des musées, c’était là pour moi les limites à la créativité.
Quel jugement sévère on peut avoir de soi parfois ! Mais après tout, la créativité n’est pas une étape nécessaire dans la vie, c’est comme le goût pour la lecture, certains l’ont, certains ne l’ont pas et basta, on n’en fait pas tout un plat.
Sauf qu’a bien y réfléchir, j’avais ceint la créativité de limites un peu ridicules. La peinture : créatif ; le dessin : créatif ; la broderie : créatif ; la couture : créatif ; l’écriture : pas créatif.
Je n’ai jamais associé l’écriture, mon écriture du moins, à de la créativité. Hors que font les scénaristes, les poètes, les romanciers … ils créent.
Et que fais-je moi avec mes articles de blog, mes jérémiades écrites : je crée. Du caca en boite diront certains, un amalgame du mots qui sert à rien peut-être mais je crée.
Les mots alignés les uns à la suite des autres, sortis d’une imagination, issus d’expériences ou de sensations est un processus créatif.
Ouah, vous ne pouvez pas imaginer la joie que j’ai ressenti à ce moment-là. Yoan n’était plus le seul créatif de la maison, je l’étais aussi.
Joie, soulagement, j’étais une autre femme.
Euh non, pas du tout !
La procrastination est partout !
Cette connasse me suit partout, petite arapède bien accrochée à son rocher Olivia, qui l’a laissée des années durant prendre ses aises. Elle ne veut plus me lâcher, elle m’aime beaucoup je crois.
Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que je ne suis pas arrivée seule à la conclusion que l’écriture était un acte créatif. Je lis depuis des semaines – à raison d’une page par jour environ – le livre de Julia Cameron, la bible des créatifs, « Libérez votre créativité, osez dire oui à la vie ! »
Vu mon rythme de lecture de ce livre – est-ce innocent, je ne le crois pas – ce n’est pas encore demain que je vais dire oui à la vie. Enfin au regard du contexte sanitaire, la vie va bien attendre encore un peu …
Pour autant, ces pages font écho et m’aident à agrandir mon champ de vision sur ce qu’est la créativité.
Reste maintenant à passe à l’action et là, ouch. Ca veut pas.
Pourtant, tout ce qu’elle dit Julia est d’une évidence folle.
Sur la peur qui nous étreint et qui prend toute la place, sur les limites que nous nous fixons nous même pour ne pas nous lancer, sur ces excuses 1000 fois trouvées pour éviter de s’y pencher, sur ces autres choses absolument indispensables à faire avant d’y aller …
Je suis passée maitre dans la procrastination créative.
» Ah non, je ne vais pas écrire mon bouquin maintenant, je n’ai pas assez de temps devant moi ! »
» Ah non, je ne vais pas écrire mon bouquin maintenant, je n’ai pas le bon carnet ! »
» Ah non, je ne vais pas écrire mon bouquin maintenant, je n’ai pas le bon crayon ! »
» Ah non, je ne peux pas écrire mon bouquin, mes clients attendent leurs articles ! »
» Ah non, je ne vais pas écrire mon bouquin tout de suite, je dois étendre une machine et après faire les courses et … oh, tu as vu l’heure ! »
» Ah non, je ne vais pas écrire mon bouquin, j’ai un article de blog à rédiger ! »
Il en existe 1000 autres encore, je les ai toutes utilisées. Et depuis, j’ai le bon carnet, le bon crayon, j’essaie de m’organiser, j’ai compris aussi qu’il valait mieux écrire une page par jour que rien du tout … et pourtant.
Et pourtant, je suis loin, très loin d’avoir avancé. Depuis mon article où je vous annonçais me lancer dans l’écriture d’un long format, j’ai écris trois pages de plus. Ououh, quel exploit !
Alors parfois, je me dit que cette procrastination porte un message bien caché.
» Non, tu ne dois pas y aller Olivia, tu vas te faire mal »
» Mais, Olivia, écrire ce bouquin, es-tu certaine que c’est vraiment ce que tu veux ? «
» Han Olivia, comment oses-tu vouloir écrire, tu as vu la qualité des bouquins déjà présents en librairie ? «
» Et tu crois que ce que tu veux raconter va intéresser autour de toi ? »
Evidemment, le temps que j’analyse le message caché de mon subconscient, je ne le passe pas à écrire.
Le serpent qui se mord la queue bien comme il faut.
Je vous l’avais dit, cette procrastination est une vraie connasse !
Bref, j’en suis là.
Il est 7h12, je suis levée depuis 45 minutes, je termine cet article que je vous livre presque brut, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, mais je n’ai pas toujours pas avancé sur mon bouquin …
Et si la procrastination était mon véritable talent créatif ???
Mais non tu ne vas pas de faire mal ! Mets une claque à cette connasse et fonce. Quand on lit un tel article écrit au saut du lit on présage du bonheur à lire ton (futur) livre ! Moi, je l’attends impatiemment et je me délecte d’avance. Bises
Merci beaucoup Corinne ! On va voir si j’arrive à lui mettre une raclée 🙂
Ah merci pour cette lecture qui fait du bien ! Moi aussi la procrastination fait partie de moi. Bon courage pour l’écriture de ton bouquin et bien sûr qu’il va intéresser des gens ! 🙂
Merci Cindy et quel terrible fléau qui nous touche toutes !
Que l’on soit créatif ou pas nombreux sont ceux qui vont se reconnaitre, moi le premier. Je ne suis pas arrivé à vaincre cette connasse. J’ai préféré l’apprivoiser !
Ah c’est pas mal comme objectif. Et je pense que tu as le bon, ne pas la vaincre mais tenter de vivre avec ! Bravo Maurice !