Ou comment ne pas subir l’algorithme d’Instagram et conserver du plaisir aux partages !
Ah Instagram ! Le réseau social qui monte depuis des années, celui dont on dit qu’il est le préféré des influenceurs et des marques.
Si Insta – pour les intimes – n’est toujours pas le premier réseau social utilisé statistiquement, il est celui qui fait le plus parler de lui ces derniers temps. On le déteste, on le subit, on tente de le comprendre, de l’apprivoiser, il nous fait du mal parfois et pourtant, on y revient toujours !
Et cette valse aux « je t’aime, moi non plus » dure depuis quelques années maintenant. Depuis que Facebook a mis le grappin dessus et nous bouscule avec ses changements d’algorithme, ses piratages, ses nettoyages de robot, ses shadowbans …
Je ne vais pas dans ce billet m’étendre sur l’aspect technique d’Instagram et son utilité – je le ferai dans un prochain billet destiné aux professionnels sur Encre-Virtuelle – je partage juste avec vous mes dernières réflexions sur ce réseau social devenu incontournable et comment je tente de survivre dans la jungle des galeries et des stories.
Instagram, son algorithme fou
Si vous êtes un minimum informés du fonctionnement du réseau social, vous savez que seuls 10 à 15% de vos followers ont accès à vos photos de galerie … Instagram décide en effet, à qui il montre vos photos selon des critères qui paraissent pourtant logiques : les interactions, la pertinence des contenus, l’heure et le jour de publication, les hashtags utilisés … Seulement, on s’aperçoit que la logique des robots IG n’est pas celle des humains. Et bien souvent, nos photos sont cachées, oubliées au fin fond des algorithmes sans que l’on sache bien pourquoi …
Vous avez un compte IG ? vous avez du vous en rendre compte. Cela ne touche pas seulement les créateurs de contenus et les gros comptes, tous les utilisateurs du réseau social sont concernés.
On a beau tenter de comprendre le fonctionnement de la plateforme, appliquer les conseils des pros pour une meilleure visibilité, à moins d’y consacrer un temps fou, on y perd un peu notre latin.
Instagram, le royaume de la mise en scène
Instagram peut rendre triste. C’est une réalité qu’on ne peut nier. Les réseaux sociaux, s’ils sont une porte ouverte aux échanges et partages, sont aussi des armes que l’on saisit soi-même pour son propre malheur.
Et cela ne concerne pas seulement les jeunes gens. Des femmes et des hommes sont touchés quotidiennement par l’écueil de la comparaison, de la jalousie, de l’envie. Faut dire que les photos de voyages enchantés, celles de belles maisons briquées et décorées, en passant par les clichés de familles souriantes et peignées renvoient forcément et méchamment à nos vies imparfaites.
Bien sûr que toutes les vies sont imparfaites, même celles qui sont mises en scène sur Instagram, seulement lorsque l’on doute un peu de son destin, les photos fascinantes que l’on entrevoit sur les galeries harmonieuses d’IG sont autant de rappels de nos bordels et de nos emmerdes.
Si vous voulez en savoir un peu plus sur les souffrances psychologiques des RS, je vous renvoie sur les articles écrits sur le sujet, il en existe beaucoup.
Voici trois références :
* Les accros à Instagram sont-ils plus malheureux que les autres ?
* Pourquoi Instagram nous rend triste
* Comment ne pas laisser Instagram ruiner votre confiance en vous
Instagram, le paradis des faux gentils et des vrais méchants
Ce n’est plus une surprise pour personne, sur Instagram, le fake règne en maitre. Non seulement dans les mises en scène des quotidiens mais aussi dans les statistiques de chaque utilisateur.
Si le réseau social lutte contre les plateformes d’achats de followers, de likes, de commentaires … les faux followers, les faux likes et les faux commentaires sont partout.
Certains.es sont très critiques à ce sujet. Je suis plus modérée et considère que c’est le fonctionnement d’IG qui pousse à la triche. Bien entendu, nous ne sommes pas obligés d’y souscrire mais la tentation est souvent bien plus forte que la raison.
Quoi de plus humain ?
Sans oublier que les marques, présentes en masse sur Instagram, poussent les créateurs de contenu à la surenchère et ne jurent plus que par la fameuse barre des 10 000 followers. Forcément, lorsque l’on vit de ses créations de contenu, ou lorsque l’on aspire à en vivre, il est tentant de gonfler ses chiffres.
Si on rajoute à ça une pauvreté, voire une méchanceté parfois, dans les échanges ou les commentaires, on touche le fond d’Instagram auquel on participe tous très fort.
[bctt tweet= »Le système est global et on entretient tous aisément l’appauvrissement du réseau social, souvent en rentrant dans les codes de la photo instagrammable qui rapporte des likes. » username= »EncreVirtuelle »]Un été de réflexion chez les utilisateurs
Tout autour de moi cet été, les utilisateurs d’Instagram se sont interrogés.
Pourquoi être présents sur un réseau social qui fait souffrir, qui ne rapporte rien, qui place dans une situation de dépendance, qui fait perdre un temps précieux ?
Je pense notamment à Marlène qui a lâché Instagram plus de trois semaines pour se ressourcer, Nastasya qui balance souvent entre quitter IG et y rester et Michael qui a décidé de balancer toutes les règles d’IG pour se concentrer sur son instantanéité …
J’ai vu passer également de nombreux posts Instagram se plaignant de la vacuité d’Instagram. Mais il ne tient qu’à nous de faire d’Instagram un lieu plus intelligent, plus pertinent ou plus divertissant, selon nos envies.
Il existe toujours, lorsque l’on aborde les méfaits des réseaux sociaux, cette idée sous-jacente que nous en sommes victimes. Alors évidemment, nous sommes bien peu de choses face aux trésors d’ingéniosité déployés par les plateformes pour nous faire consommer du contenu à outrance, mais nous pouvons choisir.
Choisir qui nous suivons, ce que nous postons et ce que nous partageons
Instagram, trouver son équilibre
Cet été, si je n’ai pas déconnecté totalement, j’ai pris du recul sur mon utilisation des réseaux sociaux et surtout d’Instagram. Ma nouvelle vie à la campagne et des travaux tout l’été m’ont bien aidé à lâcher mon portable, complétés par une volonté bien ancrée de trouver plus de sens au temps que je passe sur IG.
Ma lecture actuelle m’aide dans ma réflexion : je lis en ce moment La civilisation du poisson rouge, sur la servitude numérique.
D’utilisatrice passive, je deviens une utilisatrice active. Comment ?
- je me suis désabonnée de pas mal de comptes qui m’apportaient peu
- j’ai fait le choix de suivre des comptes différents et j’ai trouvé sur Instagram des comptes socialement très engagés, des individus avec lesquels je partage les mêmes valeurs, les mêmes envies, les mêmes questionnements : environnement, écologie, féminisme, travail … si Instagram préfère mettre en avant le beau, l’intelligent y est pourtant bien représenté (et même qu’on trouve du beau intelligent en cherchant bien ! Si si, ça existe ! )
- et surtout, je me suis détachée de l’algorithme. Moi la formatrice réseaux sociaux qui enseigne les bonnes règles d’utilisation d’IG, j’ai mis à la poubelle toutes mes fiches !
Je continue de penser que se soumettre aux règles d’IG est essentiel si on veut réussir sur ce réseau social mais ce n’est plus mon objectif. Je ne vis pas d’Instagram et ne souhaite pas en vivre.
Alors finalement, pourquoi me contraindre ? Pour quelques likes en plus, des followers supplémentaires ?
J’en ai perdu près de 200 cet été et ça va, ma vie n’est pas devenue inintéressante pour autant 🙂
Sur mon compte pro @encrevirtuelle, je vais continuer d’appliquer les règles de la parfaite utilisatrice IG – en vrai, je ne suis pas très bonne élève – mais pour mon compte perso, envoyer valser les petits papiers d’IG me convient très bien.
- Non seulement, je me sens plus libre mais j’ai redécouvert le plaisir de la discussion. Je reçois plus de MP et c’est un vrai bonheur de recevoir vos messages, de partager avec vous des bouts de vie et de construire une proximité plus intime parfois.
Alors ces prochains mois, je compte bien faire ce que je veux sur Instagram :
- mes dernières photos sont habillées de cadres blancs. J’avais déjà testé cette présentation mais elle m’avait finalement très vite lassée. On verra combien de temps cette lubie me dure cette fois-ci 😉
- vous verrez de temps en temps du noir et blanc
- et des posts consacrés à d’autres sujets que les voyages. Comme je fais sauter les contraintes, je le fais aussi pour ma ligne éditoriale dans laquelle je me sens un peu à l’étroit. J’avais bien tenté il y a quelques mois d’ouvrir d’autres comptes réservés à d’autres envies mais quelle folie que de gérer plusieurs comptes !
Et puis finalement, mon compte perso est celui qui me représente, dans toutes mes envies, mes diversités, mes curiosités. Et elles vont bien au-delà du voyage.
Quant aux voyages, si je les aime toujours autant, je suis là encore en plein questionnement. Si vous ajoutez à ça les interrogations qui continuent de me ronger sur ma pratique photographique et qui n’est pas sans faire écho à ma présence sur Instagram, ma recherche d’équilibre global est loin d’être aboutie 🙂
Alors dire que j’ai trouvé un nouveau sens à Instagram est peut-être un peu présomptueux mais cette nouvelle brise qui souffle sur mon compte me fait du bien. Et c’est bien l’essentiel non ?
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Et vous, avez-vous trouvé votre équilibre sur Instagram ?
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Edit : après avoir rédigé cet article, je m'aperçois que j'ai déjà écrit il y a quelques années sur Instagram, deux articles qui font écho à celui d'aujourd'hui :) Si vous souhaitez vous plonger dans les profondeurs du blog, c'est par ici : * Une galerie Instagram foutraque * Instagram et les donneurs de leçons
Tu fais bien de mener des réflexions sur les réseaux sociaux, certaines personnes ont besoin d’articles comme cela pour se rendre compte. Je ne connais pas du tout les règles d’IG, je postes quand j’ai envie, avec des photos qui ne sont ni des couchers de soleil ni des chatons et comme je reste moi, ça me va. 🙂
et c’est très bien comme ça ! J’aime beaucoup ton compte et ta vision de l’urbanisation.
Bravo, bravo, bravo…
Mon insta c’est moi qui décide de ce que je fais, quand je le fais et avec qui je le fais… c’est sûrement pas une machine qui va me dicter ma vie… je suis libre… insta laisse moi vivre ma vie!!!
Voilà ce que m’inspire ton article… bravo pour cette écriture… c’est toujours un vrai plaisir…
Et c’est toujours un plaisir de lire vos encouragements 🙂
Contrairement à plusieurs, j’aime beaucoup instagram! Peut-être parce que je n’y suis débarquée qu’il y a 2 ans en étant bien consciente de ses limites. Je l’aime avant tout parce que ça me permet de suivre les copains éloignés partout sur la planète et j’aime vraiment partager mes voyages (et parfois mon quotidien) avec mes abonnés.
Je n’ai pas de ligne directive ou éditoriale, je publie ce que je veux, de l’excellente photo comme de la moins bonne lorsqu’elle a quelque chose à raconter. Et finalement, ça marche (bon, à plus petite échelle évidemment parce que ce n’est qu’un petit compte mais quand même)!
Je ne veux pas bouder mon plaisir avec cette plateforme. Je suis très généreuse de mes likes (chaque fois qu’une photo me plaît ou me parle ou parfois, pour encourager un ami ou lui faire un petit coucou) et je commente beaucoup. Je crois être le genre d’abonnée que tous rêvent avoir! Mais jamais en espérant un retour d’ascenceur. Ça me gênerait trop de savoir qu’on se sent obligé d’aimer ou de commenter l’une de mes photos en retour d’un de mes likes! Je le fais parce que c’est l’essence même d’un réseau social: créer de l’interaction entre ses membres sinon, ça donne quoi d’y être si on n’y participe que pour soi! Et puis, je ne suis que des comptes qui m’intéressent vraiment, qui sont originaux ou parce que ce sont des amis dont j’estime le compte (désolée pour les filles à chapeau dans un champs de lavande en 2019, je vous trouve banales)!
Évidemment, j’étais bien heureuse plus tôt cette semaine d’avoir atteint le 1000 abonnés mais j’espère sincèrement que je garderai toujours cette même philosophie face à ce réseau. Je suis de nature optimiste. Je reste convaincue que les tricheurs ne s’en sortiront pas à moyen terme, que le commun des mortels sera de plus en plus conscientisé au vide de certains comptes. Je ne désespère pas!
Bon, j’arrête ici. Je te l’avais bien dit que j’en avais long à raconter… en réponse à ta story instagram!!! 😉
« Je crois être le genre d’abonnée que tous rêvent avoir! » J’adore !!
Tu as bien raison d’aborder Instagram avec légèreté et c’est certainement ce qui fait que tu ne sois pas déçue de ce RS et que tu trouve toujours plaisir à y passer du temps.
Et les nanas à capeline dans les champs de lavande, je les ai vu en vrai et je t’assure que ça m’a coupé l’envie de poster des photos de lavande ! Et pourtant, je vis maintenant juste à côté des plus beaux champs :/
L’avantage d’être une (vieille) mémé aux cheveux blancs et tout et tout, c’est qu’on a connu la vie sans IG et même sans -est-ce possible dieuduciel?!- téléphone, du coup, on a quand même plus de recul sur les RS et sur sa disponibilité face à tout ça.
De plus en tant que simple utilisatrice, je ne me sens pas du tout astreinte à publier de telle façon ou suivant tant de règles. Pour tout dire, j’étais même ébahie d’avoir plus de 100 abonnés , moi! (oui vous pouvez rigoler)
Et enfin, perchée dans ma colline tout là-haut, le réseau râââââme, ma bonne dame quand il ne plante pas sauvagement! Forcément, ça met un frein à la dépendance 😉
Alors oui, IG j’y vois les copines, je leur laisse des messages, quelque fois je zone, ça m’aère (ah les photos de l’Ecosse!) mais bon, ma vie se vit sans IG, même si ça m’amuse de partager quelques détails (mirifiques, non?) de ma vie simple.
Bref pas de questionnement existentiel pour moi, ouf!;)
Une belle façon d’utiliser Instagram. Et où est votre colline Filo ?
Je sais que je suis une utilisatrice trop assidue d instagram. Je pense que la reprise d’un boulot va bousculer tout cela et c est bien. Comme Alaindici je ne like que ce que j’aime et chaque commentaire écrit est sincère. Il y a des comptes pour lesquelles je ne manquerai pour rien au monde une story que je regarde tranquillement le soir pour m’endormir! 🙂 je les aime pas ce qu’elle partagent la vraie vie leurs vrais opinions et qu’elles n’ont pas le look bien comme il faut d’Instagram.
+ pour sortir des cadres. Et bonne reprise Sophie 🙂
Instagram n’a plus grand chose de spontané comme du temps où je m’étais inscrite il y a plusieurs années … je fais avec ses défauts, en ce moment c’est le désamour complet je vois trop de triche sur ce réseau notamment sur les chiffres … je me reconcentre avec bonheur sur le blog, et je crois que je fais bien !
Vive les blogs 🙂
Bonsoir et merci pour cet article. Je rejoins cette vision réaliste et on peut effectivement sélectionner les comptes inspirants. Ensuite je l’utilise pour écrire ce qui est paradoxal mais dans le développement personnel tous les comptes que je suis sont passionnants et d’une grande qualité. Les échanges sont bienveillants en général dans ce domaine. En revanche la mode ou les produits en général déclenchent des commentaires ennuyeux et en effet agressifs voire violents. Je crois que tous les réseaux sociaux peuvent véhiculer du négatif ou une richesse immense tout dépend l’intention de la personne et sa personnalité
Si on sélectionne avec attention qui l’on suit, on peut avoir un fil d’actualités extrêmement intéressant et inspirant !
Hello, encore une fois un très bel article qui sonne juste et qui raisonne parfaitement en moi. Tu connais mon aversion pour ce réseau que je trouve dur et cruel, mais j’y reste car malheureusement quand on veut vivre de son blog il n’y a pas d’autres alternatives . Mais si j’étais en accord avec moi même je partirai ! Donc j’ai encore du boulot ! Moi je n’ai pas le temps d’aller discuter et commenter les autres comptes et résultat j’ai très peu de personnes qui interagissent sur le mien. C’est la loi, soit je passe 3 heures par jour sur le réseau et ça marche, soit je le délaisse et je perds des followers. Mais je préfère de loin me consacrer à mon blog et à mes autres activités sur le web. Donc je ne serai jamais une instagrameuse à 10 K !!! Je vais m’empresser de lire La civilisation du poisson rouge, je pense que cela va me plaire ! PS : Nos échanges me manquent !
Corinne, tu n’as pas encore réussi à trouver l’équilibre entre le boulot et le plaisir sur Instagram mais ça viendra 🙂
Et pour nos échanges, ils pourraient être de retour plus vite que prévus 😉
Bien dit ! Grand merci pour ces conseils de sagesse.
J’ai aussi adopté quelques règles simples pour IG.
1. Je me fous du nombre de « followers ».
2. Je « Like » seulement ce que j’aime et aussi un peu les publication de ceux qui méritent d’être soutenus.
3. Je ne m’abonne qu’aux comptes avec lesquels je suis certain de partager au moins un centre d’intérêt.
4. Je passe sur IG moins de 15’ par jour
15 minutes, je n’en suis pas encore là (sauf le week-end) mais parfois, j’aimerai pouvoir me limiter autant !
Bonsoir alors je valide ce que vous dites dans le sens qu’il faut rester authentique et c’est aussi ce qui plait aux gens et se faire
Plaisir à soi-même dans le même
Temps!mais instagram reste un monde cruel….
Et
Impitoyable
Comme
Dans Dalles 🙂
Mais gardons les
Sourire
Belle
Soirée
Dallas était bien plus cruel qu’Instagram non ? 😉