influenceur

Influenceurs or not ?

Le net a ses tics de langage, son vocabulaire, son jargon … rien que de très normal pour un mode d’expression porteur de nouveautés tous les 4 matins.
Certains me sont complètement indifférents, d’autres me titillent un peu.

Et c’est le cas avec le terme d’ »influenceur” que l’on retrouve à toutes les sauces sur pas mal de comptes réseaux sociaux, dont certains que je suis et que j’aime bien d’ailleurs.

“Influenceur IG”, “Digital Influence”, “Influenceur RP” à croire que bon nombre d’acteurs du web ont une influence sur nos quotidiens.

Ceci n’est ni masculin, ni féminin et on trouve autant d’influenceurs que d’influenceuses affichés sur nos réseaux sociaux.

Bon, en quoi ça te gêne, Oliviarabatjoie ?

La définition de l’influence

J’aime revenir aux essentiels et j’ai ressorti mon Larousse pour l’exercice de la définition.

Influence :

Action, généralement continue, qu’exerce quelque chose sur quelque chose ou sur quelqu’un
Ascendant de quelqu’un sur quelqu’un d’autre
Pouvoir social et politique de quelqu’un, d’un groupe, qui leur permet d’agir sur le cours des événements, des décisions prises, etc.

Si vous me connaissez un peu ou percevez mon caractère, vous devez vous douter que je commence déjà à grimacer.
Les mots “action continue”, “ascendant de quelqu’un sur quelqu’un d’autre”, “pouvoir social et politique” … me font froid dans le dos plutôt que de me rassurer.

Ais-je envie de subir ce “ascendant”  ? Non !

Ais-je envie d’avoir cet “ascendant” sur quelqu’un ? Non !

Valoriser sa communauté

Si je conçois que l’on soit fier/ère d’être suivi/e par une forte communauté – et sincèrement, je me sentirais vraiment wahouhhh si j’avais 10 000, 20 000, 30 000 abonné/es sur mes comptes instagram ou twitter – coller ce mot d’”influenceur” sous un profil me met toujours un peu mal à l’aise.

Si tant est que les followers soient très nombreux, pensez-vous que le blogueur/blogueuse ou instagrameur/instagrameuse – marche aussi avec youtube, Pinterest et consorts – a sincèrement, une quelconque influence sur ceux-ci ?

C’est peut-être le cas avec de très jeunes gens, dont l’âge les place facilement dans cette situation d’influencés – et je le dis sans critique hein, j’étais moi-même tellement sous influence de Jeune et Jolie à une époque que j’étais capable de rouler des pelles à un stylo bic pour m’entraîner avant le grand jour –  mais je préfère imaginer que les followers suivent une blogueuse/blogueur pour le partage, l’échange plutôt que pour être influencés.

Je le redis, j’ai aussi été la première à me précipiter en magasin pour acheter la même pièce que les blogueuses que j’appréciais. J’évoque la préhistoire mais je me souviens très bien d’une paire de bottes Zara en cuir marron que l’on voyais partout sur le forum Caroline Daily, l‘ancêtre des blogs actuels.
Vous vous en souvenez ??
J’avais retourné tous les Zara de la région à la recherche de mon graal, acquises fièrement et portées quelques fois seulement.

Tout comme les sneackers compensées Isabelle Marant. A force de les voir partout, l’envie m’avais saisi, il m’en fallait une paire !! Pas facile à ce moment là, elles étaient toutes en rupture. Là encore j’ai fouillé, écumé le net et j’ai réussi à mettre la main dessus. Pour les porter … deux fois et les revendre. Pas du tout faites pour moi, j’avais l’impression d’avoir des palmes à la place des pieds 🙂

Alors oui, je reconnais des phases de moutonnage suite à ce que je vois sur les réseaux sociaux. Récemment, les sacs en papier Be-Poles ont leur apparition dans mon dressing 🙂

Mon billet n’a pas pour envie de jeter la pierre aux seuls possesseurs de comptes RS. Le marketing digital est en grande partie à l’origine de cette glorification dérangeante.

L’influence comme nouvel outil marketing contient une problématique liée à l’image et à la reconnaissance de soi, à la construction d’une identité virtuelle qui ne sera pas sans soulever quelques difficultés par la suite, lorsque le soufflet retombera. Les soufflets retombent toujours.

Alors au lieu de parler d’influence, je préfère parler d’inspiration. Ou encore d’ambassadeurs, d’ambassadrices.

Etre Inspirante plutôt qu’Influente

C’est peut-être ma façon de voir la blogosphère qui est tronquée et même si je reconnais que cet univers se colle à ce que nous sommes, qu’elle n’est ni mieux, ni pire que nos vies quotidiennes, j’ai du mal à concevoir les blogs comme un vecteur de commercialisation efficace.

Je sais que l’affiliation fonctionne mais vraiment sur toutes les blogueuses qui se reconnaissent “influentes” et qui le notent sur leurs réseaux sociaux, combien d’entre elles retirent des revenus de cette influence ?

Nous sommes d’accord, pas tant que ça.

Elles reçoivent des cadeaux, des voyages, des avantages oui combien perçoivent de l’argent sonnant et trébuchant qui paye le loyer et les factures ?

Encore moins, toujours d’accord.
Sinon, elles vivraient toutes de leur blog et l’affiliation aurait meilleure presse, ce qui est loin d’être le cas.

Je me trompe peut-être, j’attends vos réactions pour échanger sur le sujet.

Je ne vais pas m’appesantir sur les comptes avec 5 000 followers qui se présentent comme “influent IG”. Il y a là un vrai souci de présentation et d’image de soi qui me dépasse. Je ne suis pas psy, je vous le rappelle.
Et que dire des comptes suivis en masse mais qui ne suivent personne en retour … où est l’échange, le partage ?

Pour toutes ces raisons, je vote pour l’inspiration plutôt que pour l’influence !

Et vous, qu’en pensez-vous ?
Peut-être même êtes-vous concernées et avez choisi d’accoler le mot “Influente” à vos réseaux sociaux … Et si vous nous expliquiez pourquoi ?

Pour aller plus loin, quelques liens :


 

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