metoo

L’hymne des femmes

Quand les femmes parlent et révèlent …

Je ne voulais pas forcément réagir à chaud à ce mouvement populaire qui se répand, à ces #metoo et à ces #balancetonporc, je préfère toujours laisser passer le temps et poser les mots, les émotions.
Mais quand on est comme moi, profondément féministe et attachée à l’égalité et au respect, il est difficile de ne pas réagir aux trop nombreux témoignages de mes amies, copines, inconnues qui se dévoilent, parfois très courageusement.

A toutes celles et ceux qui subissent le harcèlement, les agressions, les violences, j’apporte tout mon soutien et mon profond respect à votre parole et vos histoires.

Vos témoignages me touchent, me révoltent et me concernent. Non pas, parce que je suis une femme, mais tout simplement un être humain. Les hommes de mon entourage sont aussi concernés et choqués que moi.
Tous les hommes ne sont pas des porcs, des prédateurs, des harceleurs, des idiots, des cons, des assoiffés de pouvoir …

Tellement pourtant feignent l’étonnement. Et là aussi, hommes comme femmes.

Et pourtant, rien n’est plus triste et quotidien que tous ces témoignages. C’est tous les jours que les hommes agressent les femmes, manquent à leur respect et violent leur consentement.

Des hommes que nous ne connaissons pas mais ceux de notre entourage, nos amoureux même parfois.

Je suis #metoo moi aussi

Rien de grave, rien de traumatisant mais lorsque j’étais plus jeune, je n’ai pas su dire non à un amoureux qui me proposait des jeux sexuels que je ne souhaitais pas, que je n’appréciais pas.
Pour lui faire plaisir, j’ai dis oui.
Mon intégrité physique est restée intacte et je n’étais aucunement en insécurité ou en danger mais tout de même, j’ai dis oui alors que je pensais non. J’aurai pu refuser mais parfois et même quand on a un caractère bien trempé comme le mien, on reste et on subit.
C’est difficilement compréhensible peut-être mais c’est comme ça.

Si je n’ai pas connu de violence physique, la violence verbale était présente. Mais il m’a fallut des années pour le comprendre et accepter que j’étais restée volontairement dans une relation de couple bancale, qui n’était pas satisfaisante et dans laquelle je n’étais pas respectée.
Et aujourd’hui encore, plus de 15 ans plus tard, j’ai parfois honte en y pensant.

Si je ne suis pas étonnée du nombre de paroles qui se libèrent, ce qui retient mon attention et me marque est cet oubli des faits.
Nombreuses d’entre vous avaient oublié … ou minimisé … et pour se rendre compte que non, finalement, cette attitude n’était pas normale.

Tout ce mouvement est tout de même très révélateur d’une société dans laquelle nous nous nions nous-mêmes, nous faisons taire nos propres désirs.
A force de ne pas être entendues, nous annihilons nos propres limites, nos envies.
Pour faire plaisir à l’autre, parce les relents de la société judéo-chrétienne sont toujours là : la femme au service des autres, parents, enfants, maris, amants.
Et parce que c’est plus simple comme ça sans doute, ne pas faire de vagues, ne pas faire de bruit …

Un autre regard sur le féminisme ?

Je suis féministe et combien de fois ai-je entendu que j’étais une emmerdeuse, mal baisée, que je ne savais pas rire, que je ne comprenais pas le 2ème degré … ça en fait chier beaucoup – hommes et femmes confondues – dès lors que l’on met le doigts sur des agissements sexistes, quels qu’ils soient.

Parce que le sexisme se nourrit de tous les petits actes du quotidien : les jouets genrés, le touche-pipi non consenti dans la cours de récré, la blague graveleuse, la pub qui met en avant à tort et à travers le corps des femmes, les règles de grammaire, le harcèlement de rue, l’inégalité salariale, la lutte pour le pouvoir …

Et que le sexisme se nourrit aussi de la misère humaine et du capitalisme, ne l’oublions pas.

Combien de témoignages sur le harcèlement sexuel au bureau ? Comme si le pouvoir, le lien hiérarchique offrait la possibilité de se servir, de toucher, de palper, de malmener.

Rien ne doit jamais permettre à certains.nes de manquer de respect à l’autre et nier son consentement.
Rien de doit jamais permettre à un.e individu.e de penser qu’il a un pouvoir sur le corps de l’autre.

Je suis heureuse aujourd’hui que chacune puisse s’exprimer et j’ose espérer que ce mouvement insufflera un peu plus de liberté dans nos choix et dans nos vies.

Je vous laisse avec les paroles de l’hymne des femmes, que je chante si souvent avec mes copines féministes mais aussi avec mes potes.

Nous qui sommes sans passé, les femmes
Nous qui n’avons pas d’histoire
Depuis la nuit des temps, les femmes
Nous sommes le continent noir.

Refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout, debout, debout !

Asservies, humiliées, les femmes
Achetées, vendues, violées
Dans toutes les maisons, les femmes
Hors du monde reléguées.

Seules dans notre malheur, les femmes
L’une de l’autre ignorée
Ils nous ont divisées, les femmes
Et de nos sœurs séparées.

Le temps de la colère, les femmes
Notre temps, est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers !

Reconnaissons-nous, les femmes
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes
Ensemble, Révoltons-nous !

Dernier refrain :
Levons-nous femmes esclaves
Et jouissons sans entraves
Debout, debout, debout !

 

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