yo decido

Parce que le chômage, c’est pas seulement tout pourri

Je reprends pour ceux qui viennent d’arriver sur ce modeste espace : je suis Juriste et chômeuse.
Redressement judiciaire et liquidation judiciaire, je me suis fait la totale, pourquoi s’arrêter en route ?
Et vous savez quoi, le chômage, ça arrive aux meilleurs d’entre nous et il paraît même que nous sommes plus de 1000 par jour à intégrer cette secte qui ne laisse pas indemne.

Marqués au fer rouge nous sommes, trace indélébile dans un parcours professionnel ou plutôt absence de trace et ça, ça fait tâche dans un CV … et il y a toujours cette question en entretien « mais que faites vous depuis que vous êtes au chômage ? » Heu, autant je comprends la question que je poserais aussi certainement moi-même si j’étais recruteuse (on dit ça, recruteuse ? ça fait pas un peu entraîneuse ?), autant, elle me hérisse quand je l’entends et me force à respirer un grand coup pour éviter de sortir en entretien ‘ »mais voyons madame, je dors toute la journée. Ah oui, et je regarde The Real Housewives Beverly Hills tous les après midi ».

On a l’habitude de lire ou de dire que le chômage, c’est pas drôle et que c’est vachement dur à vivre … c’est vrai, ultra vrai même mais cette période m’a permis de faire plein de choses bien et dont je suis fière. Attention, je parle là d’une période où je n’ai pas eu l’angoisse de payer les factures et le loyer. Parce que lorsque le chômage aboutit à ça, la rhétorique ne sert plus à rien, c’est la MERDE.

Alors, qu’est ce j’ai bien pu faire durant cette pause ?

j’ai fait des formations, l’une en Anglais (my english is rich now) et l’autre sur les réseaux sociaux (I know use Twitter now).

j’ai fait de belles rencontres et notamment avec l’équipe marseillaise de l’association Habitat & Humanisme à qui je donne un coup de main ponctuel pour leurs questions juridiques.
Cette association oeuvre en faveur du logement et de l’insertion des personnes en difficulté.

je me suis occupée de mon fils. Des années à ne pas l’amener à l’école, ni à aller le chercher, le ptit bouchon me réclamait. Là, j’ai fait la totale : accompagnatrice à la sortie annuelle, je l’amène le matin + je vais le chercher le soir + les activités du mercredi + parfois le déjeuner à la maison + le square avec les copains après l’école … Vivre ces moments là c’est génial et rien que pour ça, cette pause professionnelle est sympa.

j’ai arrêté de fumer. Prise dans la tourmente d’une société qui va mal, les pauses clopes se cumulaient. C’est dans le calme de la maison que j’ai pu me débarrasser de cette mauvaise manie.

j’ai pris un chien. Pas pour moi à la base hein, pour mon fils mais lui, il bosse, il va à l’école.
Alors c’est bibi qui s’en occupe. Et bien, c’est un peu grâce à lui que je ne déprime pas trop. Entre promenades, câlins et jeux, il comble le vide de la maison.

j’ai repris le sport, essentiel pour libérer les endormorphines. Grâce à elles, même si t’es malheureux, ben non, tu vas bien quand même.

et j’ai créé ce blog. Pile poil au moment où partaient mes premiers CV …
Il est ma béquille, mon espace de satisfaction, mon espace d’évasion, loin des entretiens, des lettres de motivation, des rendez vous réseaux et autres joyeusetés chômagesques.
Grâce à lui, j’ai vécu de belles rencontres virtuelles ou non, j’ai continué à réfléchir, écrire, activer mes neurones … Tout en étant connectée en virtuel sur les réseaux sociaux, je suis plus que jamais ouverte à toute rencontre et à toute expérience (euh, on se calme sur les interprétations là).

Finalement, un chien, un blog, du sport : serait-ce la clé d’un certain bonheur ??
Nan, j’déconne !! J’veux un job !!  

Edit : la pivoine, elle vient de mon jardin parce la chômeuse, elle jardine aussi

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