Du délicat équilibre entre le goût du voyage, les contraintes du quotidien et ses limites personnelles …
Attention, billet rempli de vieux adages pourris …
Ma belle-mère dit de moi que je suis un sirop de la rue … C’est vrai que j’aime bouger, découvrir des horizons inconnus – même à 20 km de la maison – faire des rencontres, échanger, parler – un peu trop au goût de mon compagnon… Je suis gourmande d’évasion et de nouveautés et les déplacements, qu’ils soient professionnels ou personnels sont toujours pour moi de purs moments de plaisir.
Même si je déteste toujours autant faire ma valise …
Lorsque j’ai décidé de donner à ce blog une orientation voyage, ce n’était pas par calcul mais parce que les voyages prenaient une place plus importante dans mon quotidien et que j’ai toujours eu à cœur de partager avec vous ce qui me fait vibrer.
Je savais que j’aimais voyager – j’ai toujours aimé ça – mais finalement, je me rends compte que je me connaissais peu par rapport à cette passion. Et ce n’est qu’il y a quelques semaines après une période délicate, voire même quelques jours, que j’ai pris conscience réellement du rythme de voyage qui me convient.
A 43 ans, on continue toujours à apprendre sur soi 🙂
Voyager : un équilibre délicat
J’avais très envie d’évoquer ce sujet avec vous, tant je me rends compte qu’il existe autant de façon de vivre le voyage que d’individus …
J’ai toujours été très admirative de celles et ceux qui partent loin découvrir le monde – hors des sentiers battus si tant est qu’ils existent – avec leur seul passion comme compagnon de voyage ou presque.
Et maintenant que je fréquente le milieu des blogueurs.ses voyage, je suis épatée tous les jours. En ce moment, Michael avec son Paris/Téhéran en vélo, Astrid partie faire le chemin de Compostelle, Léa qui s’est lancée dans un Lyon Pékin sans avion …
Que de beaux voyages qui me font rêver !
Et pourtant, ce sont des projets que je ne ferai certainement jamais.
J’ai bien du moi aussi, me dire un jour « quand je serai grande, je ferai le tour du monde moi aussi ! « et je sais qu’au jeu du « tu ferais quoi si tu gagnais au loto ? », j’ai du répondre que je partirai loin et longtemps.
Mensonge absolu !!!
Tour du monde il n’y a pas eu et je pense, il n’y aura pas. Longtemps, j’ai mis ça sur le compte de l’argent, du manque de temps, de la famille … mais ce ne sont que de faux prétextes.
Il n’y a pas de long voyage dans mes projets car cela ne correspond pas à mes envies actuels.
Et je vais aller au-delà, cela ne correspond pas à mes limites physiques et psychologiques !!
Voyager lorsque l’on a une famille et un boulot
La famille, une douce contrainte
Lorsque l’on décide de vivre accompagnée, il y a forcément des renonciations volontaires qui se mettent en place, pour qu’un avenir commun soit possible.
L’une des renonciations avec laquelle je dois composer, c’est la passion modérée de mon compagnon pour les voyages. Il aime partir, découvrir de nouvelles cultures, a des rêves de pays plein la tête mais cela ne sera jamais au centre de son existence. Cela n’est pas sa priorité.
En revanche, comme la liberté individuelle prévaut dans notre fonctionnement, il ne me reproche jamais mes escapades et me laisse la possibilité de vivre mes envies loin de la maison. Et il lui arrive régulièrement aussi de prendre le large, guidés par ses activités personnelles.
Voilà aussi que nous avons eu la bonne idée, il y a presque 12 ans de mettre un enfant au monde. Un beau garçon au caractère bien trempé qui prend une place énorme dans notre existence, vous vous en doutez bien 🙂
Pré-adolescence, collège, premières crises existentielles – « maman, j’aime pas ma vie » – premières amours … nous ne sommes pas assez de 2 pour suivre le rythme de ses changements d’humeur et faire face à l’insolence, aux hormones, aux devoirs, au collège …
Lorsque l’un est absent, l’autre tangue un peu plus.
Aussi, je dois adapter mes envies à ma famille.
Le boulot, une contrainte nécessaire
Si je travaille dans la communication digitale et que mon blog est une vitrine qui m’amène une part non négligeable de mes clients, ce n’est pas grâce à lui que je paie mes factures et mon loyer. Et cela me convient parfaitement, adepte de l’adage « ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier »
Aussi, j’ai besoin de temps pour travailler, d’autant plus que je me suis lancée à mon compte à 100% depuis le mois de janvier 2018 et que je dois faire grandir ma petite entreprise.
Et là, je dois dire que je me suis fait peur en mai dernier. J’ai côtoyé d’un peu trop près la petite dépression professionnelle qui s’accompagne d’angoisses et d’insomnies et j’ai pas aimé. Mais pas du tout !
Il faut dire que je l’avais bien cherché. Entre fin mars et fin avril, j’ai enchainé les déplacements :
* la traversée sur le Krusenstern
* Escale à Sète
* un séjour sur l’ile d’Oléron
* des vacances en famille dans le Lot
* le salon des blogueurs voyage dans l’Aveyron
* un blogtrip en Lozère …
Peu de temps à la maison pour ma famille, des déplacements trop rapprochés, un rythme soutenu … j’ai fini le mois d’avril heureuse de ces expériences, mais éreintée et surtout pressurisée par le retard accumulé auprès de mes clients et des territoires visités.
J’ai passé le mois de mai à avoir l’impression de pédaler dans la semoule, paniquée à l’idée de ne pas réussir à tout gérer.
Et en effet, je n’ai pas réussi à assurer sur tous les fronts. J’ai privilégié ma famille, mes clients et le blog est un peu passé à la trappe. Il me reste encore de nombreux billets à rédiger sur ces derniers déplacements. Je n’aime pas accumuler du retard dans mes parutions mais j’ai dû faire des choix.
Cet épisode n’a pas été confortable à vivre et loin de me plaindre – j’ai vécu de supers moments et découverts des territoires que j’avais très envie de parcourir – je sais maintenant que je ne peux pas enchainer autant de déplacements en peu de temps.
Ce n’est bon ni pour mon rythme de travail ni pour ma famille. Et encore moins pour mon équilibre perso …
Respecter son rythme intime et personnel
J’ai toujours été une nana dynamique, pleine de volonté mais je dois avouer que mon énergie n’est plus ce qu’elle était lorsque j’avais 20 ans.
Partir, revenir, partir, revenir … ça peut être fatigant. Notamment lorsqu’il s’agit de voyages presse où le rythme est toujours dense.
Là encore, aucune plainte mais pour éviter de perdre cette petite flamme qui m’anime lorsque je pars sur un nouveau territoire, je dois trouver le bon équilibre, celui qui m’assure que le plaisir passera toujours au premier plan !
C’est en rentrant de Sardaigne que j’ai vraiment pris conscience de la durée des séjours qui me convient. Nous sommes partis tous les trois 17 jours et c’était très bien. Assez pour alterner visites et repos et aussi pour me donner envie de rentrer à la maison.
Je n’aurai pas rechigné sur quelques jours de plus histoire de boucler 3 semaines sur place mais j’ai trouvé qu’un déplacement de 17 jours me convenait bien.
Reprendre mon quotidien rapidement, dormir à nouveau dans mes draps, être dans mon environnement est important pour moi.
J’en ai besoin, tout comme j’ai besoin de partir.
Est-ce là la complexité du voyageur, de la voyageuse ?
Aussi lorsque je disais que je me mentais à moi-même en accusant l’argent ou le manque de temps pour ne pas faire le tour du monde, c’est bien exact. Partir longtemps n’est pas fait pour moi.
Sauf, s’il s’agit de vivre son quotidien dans un ailleurs.
Nous avons pas exemple très envie avec mon compagnon de passer une année à la montagne, histoire de vivre les 4 saisons près des sommets.
Et de la même façon, j’adorerais passer une année entière ou de long mois au bord de l’eau, pourquoi pas en Bretagne ou dans les Charentes Maritimes. Mais cela ne serait pas du voyage, plutôt du nomadisme sédentaire … ça oui, ça me plairait beaucoup !
Si mon équilibre entre vie pro, vie familiale et aventures hors de la maison est difficile à trouver, je sais que je m’en rapproche doucement.
J’ai d’ailleurs refusé plusieurs déplacements cet été pour me concentrer sur ceux qui me font vraiment envie et m’éviter de cumuler fatigue et pression : après la Sardaigne, ce sera donc un week-end dans le Tarn dans quelques jours et une semaine dans les Alpes en famille en août. Ce sera tout et c’est déjà très bien !
Pour une blogueuse voyage, cela peut paraitre peu et ça l’est certainement au regard d’autres qui bougent bien plus.
Peu m’importe !
M’imposer un rythme qui respecte ma personnalité est dorénavant ma méthode pour ne pas me perdre en cours de route.
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Ce billet est un peu auto-centré mais je tenais vraiment à évoquer avec vous l’équilibre de nos vies et des compartiments de celles-ci qui parfois se chevauchent. Mon exemple porte sur le voyage bien évidemment mais il pourrait aussi bien être remplacé par une passion pour le tennis ou le bilboquet. Alors n’hésitez pas à commenter et à partager avec nous les secrets de votre équilibre perso.
Tu peux m’épingler sur Pinterest 🙂
À bientôt 40 ans, je me suis reconnue dans plusieurs lignes de ce post. À 20 ans, j’avais choisi d’utiliser toutes mes économies pour l’achat d’un véhicule léger adapté à une vie de voyages. J’ai toujours associé vie professionnelle et vie personnelle c’est à dire que chaque mission intérim a donné l’opportunité à toute ma famille de découvrir un nouveau lieu de vie. À 38 ans, je viens de passer le permis poids lourd et je m’apprête à rouler plus confortablement. Cependant et pour la première fois, j’ai du admettre qu’un pied à terre serait un plus de façon à pouvoir se ressourcer entre deux missions. Notre refuge : Ils partent plus tranquilles et reviennent très heureux. Ainsi, nous avons trouver le bon rythme qui évite l’épuisement et allégés la logistique pour sauver une précieuse énergie.
Ah mais tu es une véritable baroudeuse !!
Bonjour ! Je découvre votre blog grâce au Web sourire… Et j en suis ravie : articles très intéressants ! Au plaisir de vous lire. Hélène
Merci beaucoup Hélène et bienvenue 🙂
43 ans et indépendante à 100% sur le plan professionnel, des compétences littéraires et une activité dans la communication, le rêve !
Je comprends que tu aies des contraintes, plus que celles et ceux qui, libres comme l’air, partent faire un tour du monde, mais qui n’en a pas ?
Marié, retraité et bientôt septuagénaire j’ai aussi des contraintes, tu imagines. Ça ne m’enlève pas le goût du voyage, mais j’ai, nous avons notre propre rythme, bien différent de celui de ces jeunes aventuriers qui me font rêver et dont je mis les articles avec délectation.
Ça me titillait depuis quelques mois de faire un article intitulé « voyager à 70 ans » ; je sais, après t’avoir lu et lu les commentaires ci-dessus, que je vais le faire. Après tout, je rencontrerai peut-être des voyageurs et blogueurs partageant les mêmes envies … et les mêmes contraintes.
Merci pour ton article et oui ton coup de pouce.
Ah mais c’est une super idée de billet ça !!
Les saisons de la vie ….vous êtes en pleine été de la votre avec votre jolie famille et votre job en pleine croissance … j’en suis à l’automne, le moment de vivre pleinement avant d’entrer dans l’hiver , alors nous partons plus, un peu plus longtemps et je partage maintenant toutes ces escapades dans mon bébé blog …comme quoi à chaque âge on peut créer. Merci pour votre article .
et merci pour votre joli commentaire 🙂
Je ne suis pas très voyages mais sauts de puce de 2/3 jours pour changer d’hori Me conviennent bien Ainsi qu’aux miens !
c’est bien aussi !
Si je n’écoutais que moi-même, je serai pas monts et par vaux. Mais, j’ai un compagnon moins partant, casanier, qui a besoin de sérénité (son mot favori). Et partir sans arrêt ne lui apporte pas forcement cette sérénité. Alors, c’est lui qui me freine, mais je pense que c’est une bonne chose. Sinon, je crois que je me disperserais, que je me fatiguerais bien trop. Il est ma sagesse en quelques sortes 🙂
On va finir par partir entre nanas et laisser nos casaniers à la maison 🙂
J’adore ce billet ! Je me retrouve pas mal dans nombreux de tes propos que ce soit concernant le voyage, les passions et l’équilibre 🙂
J’aimerais aussi passer une année à vivre au bord de l’eau et à la montagne. Et partir loin, longtemps, n’est pas vraiment fait pour moi je crois.
Le juste équilibre me semble effectivement d’arriver à faire des choix (chose difficile pour moi mais j’apprends et y arrive de plus en plus !) pour ne pas se perdre.
Et comme notre super cigale, je suis fan de tes articles auto-centrés, qui nous parlent tant. J’attends le prochain 🙂
Merci Paulette !
Ah faire des choix est un crève-coeur pour une hésitante comme moi alors je te comprends 🙂
C’est drôle j’ai réalisé en te lisant que j’ai eu un cheminement assez similaire au tien sans en avoir conscience… Après une enfance pleine de voyages lointains gràce à mes parents, j’ai maintenu ce rythme au début de ma vie active avec plusieurs voyages en Asie en solo. Quand j’ai rencontré mon amoureux il n’était que rarement sorti du territoire et si ça le faisait rêver il n’en est pas moins très casanier. Depuis presque 10 ans que nous sommes ensemble on a alterné destination lointaine et petites escapades, j’ai ralenti la cadence pour cheminer à ses côtés. Maintenant que notre fille est là on se dit qu’on va en profiter pour découvrir la France ces prochaines années..
Bons voyages à vous et à toi
Bisous
Et on ne manque pas d’inspiration en France !
Article très intéressant dans lequel on se retrouve tout à fait. Cet équilibre est tellement fragile, surtout en famille et quand l’enfant grandit et change à une vistesse folle. On est sans cesse en train d’ajuster, et ce qui marche aujourd’hui, ne fonctionnera peut être plus demain. Nous venons d’ailleurs de mettre en pause nos 4 années de digital nomadisme en famille pour reprendre un pieds à terre …. Et maintenant nous cherchons un nouvel équilibre pour pouvoir continuer le voyage, mais autrement … affaire à suivre.
PS : Parfois, je me demande si l’equilibre n’est pas dans le déséquilibre 🙃
oh j’aime cette dernière phrase !!
Tant que le déséquilibre est serein, pas de souci 🙂
Hello, pas évident en effet de trouver un équilibre entre tout ça ! A bientôt.
C’est exact 🙂
j’adoooore ! tu sais que je suis une grande fan de tes billets auto-centré comme tu dis, car tu parles à merveille des sujets qui concernent beaucoup d’entre-nous . Tes mots nous aident à avancer dans notre réflexion
Alors merci 😉
Merci ma belle !! Tu as toujours les mots qui reboostent le moral 🙂
« il existe autant de façon de vivre le voyage que d’individus »
Tellement vrai ! Il existe aussi tellement de façons différentes de voyager selon les périodes de sa vie. On ne voyage pas à 20 ans qu’à 40 ans, selon qu’on est célibataire ou parent, étudiant ou cadre sup’. Et c’est chouette de découvrir ces différentes manières d’aborder le voyage !
Je voyage en famille depuis 9 mois. Je ne peux pas dire que j’en ai toujours rêver, à vrai dire l’idée d’un voyage au long cours ne m’avait même pas traversée l’esprit avant. C’est ce que j’ai envie de vivre aujourd’hui et j’en profite car c’est possible, notre fils à 10 ans, on est à un tournant de nos vies pro, bref, les étoiles sont bien alignées. Mais elles ne le seront peut-être plus demain !
À quelques kilomètres de chez soi ou à l’autre bout du monde, pour un weekend ou des années, chacun devrait pouvoir vivre ses voyages comme il l’entend, sans jugement ni injonction 🙂
C’est tout à fait vrai, c’est pour cela que je précise toujours que mon mode de vie d’aujourd’hui ne sera certainement pas le même que celui de demain 🙂
Et cet équilibre ne s’applique qu’à ma vie actuelle … demain, on verra.
Le voyage en famille est une belle aventure, je vous souhaite des moments magiques tous les trois !
Je me reconnais beaucoup dans cet article ! Malgré ma passion du voyage, je ne sais pas si je rêve vraiment de tour du monde. pour le moment je repousse ce projet du fait que mon compagnon comme le tien est modérément passionné de voyage. je commence à m’organiser un long voyage de 2 mois l’année prochaine et ça me terrorise (et pourtant ca ne sera pas la grande aventure car je compte bien louer un voiture et faire un road trip et non pas marcher ou faire du vélo lol), j’espère le concrétiser mais en même temps j’ai un peu peur, car je serais seule pendant la première partie.
Après je ne pense pas que tous les blogs voyage soient destinés à parler du voyage au long cours (et personnellement ce sont ceux que je lis le moins vu la faible probabilité de réaliser un tour du monde)
Tu comptes aller ou Mathilde ?
J’aimerais bien partir en Australie et Nouvelle Zélande 🙂 j’attends la validation de mon congé par mon boulot 🙂
beau programme !
très joli article. J’aime l’expression « sirop de rues » que je ne connaissais pas. Je me reconnais dans ton article. En tant que voyageuse intensive, j’ai fait le choix de peu bouger (selon mes critèes) depuis mai pour me consacrer à un projet chronophage qui devrait aboutir en septembre. Et que dire de la douce pression exercée par ma trop mignonne petite-fille qui réclame sa mamie ou de celle de mon compagnon de voyage qui s’est habituée à un rythme de voyages plus intensif ? Continue à être comme tu es, j’adore te lire. Bises
Toi aussi tu as un projet secret ? J’espère qu’on a pas le même 😉
ah les petits enfants !! Et j’imagine bien Bernard râler parce que ça va pas assez vite 🙂
Des bisous à tous les 2
Je suis d’accord avec tout ce que tu dis et je me reconnais dans ce besoin d’equilibre et de pondération. Joli article !
Tu m’as inspirée certainement, tu parles souvent de ce besoin de rentrer en France malgré tes nombreux voyages …