Nous nous retrouvons aujourd’hui avec le témoignage d’une nouvelle super nana dans cette série, qui me tient tant à cœur, sur les reconversions professionnelles.
Vous semblez apprécier aussi alors, go, on continue.
Je vous présente ce matin Sabrina, qui a un parcours très atypique et je trouve, très fort en expériences. Vous allez être surprises quant au chemin parcouru. Comme quoi, toutes les reconversions sont dans la nature 🙂
Je lui laisse la parole et vous retrouve dans les commentaires, pour lire tous les jolis mots que vous voudrez bien me laisser.
La reconversion professionnelle de Sabrina
Quelle est ta profession actuelle ?
Je suis conseillère en image et fondatrice du site www.escapadedestyle.com . J’offre à mes clientes des prestations de Relooking, Personal Shopping et Fashion Tour, à Paris et à Bordeaux, en tête-à-tête ou en ligne.
Que faisais-tu auparavant (métier ou études) ?
Je m’amuse à dire que je suis une juriste repentie. Je suis titulaire d’un Master II en droit des affaires et fiscalité ainsi que d’un Master II en Droit international public. Je suis également parfaitement trilingue (anglais/arabe littéraire). Loin de moi l’idée d’étaler mes diplômes, mais simplement pour dire que parfois des études prestigieuses ne suffisent pas.
Après de merveilleux stages (au vrai sens du terme) dans des cabinets d’avocats parisiens et des entreprises internationales, je me suis heurtée à la dure réalité du marché du travail en plein climat de crise. J’avais besoin de trouver rapidement du travail et j’ai accepté un CDI dans une société de recouvrement en qualité de juriste contentieux. C’était aux antipodes de ce que je rêvais de faire mais j’ai accepté pour payer les factures, pensant naïvement que ce n’était que pour une courte période en attendant de trouver un poste en droit des affaires.
Malheureusement, les recruteurs ne le voyaient pas de cet œil et telle la lettre écarlate, mon curriculum vitae portait la mention « recouvrement » partout où je l’envoyais. Plus le temps passait et plus je m’éloignais du métier pour lequel je m’étais sacrifiée toutes ces années.
Peux-tu nous expliquer ton parcours et les raisons qui t’ont poussée au changement ?
Très jeune, j’ai toujours voulu travailler dans les métiers liés au stylisme et au conseil en image. Je rêve encore de créer ma propre marque de prêt-à-porter et d’ouvrir un jour ma boutique. Cependant, dans une famille d’intellectuels à la conception erronée selon laquelle la réussite est à la portée de ceux qui font de hautes études, j’ai choisi le long cursus de la faculté de droit.
Lors de mes études, j’ai travaillé en tant que conseillère de vente dans des boutiques de prêt-à-porter et je me sentais vraiment dans mon élément. Une fois mes diplômes en poche, j’ai dû faire un choix (la passion ou la raison ?) et je me suis orientée vers une carrière juridique.
Après une première expérience des plus catastrophiques, faite de précarité et de harcèlement moral quotidien, j’ai réussi à avoir un CDI dans une autre société spécialisée dans le cautionnement des prêts immobiliers à particuliers. Ça restait du recouvrement mais c’était déjà plus intéressant et les conditions de travail étaient beaucoup plus avantageuses.
Toutefois, je n’avais jamais cessé mes recherches d’emploi car le recouvrement n’était décidément pas un rêve de petite fille.
Deux ans plus tard, j’ai démissionnée pour suivre mon conjoint à Bordeaux.
Après quelques mois de galère pour retrouver du travail, je me suis lancée en qualité de formateur professionnel indépendant auprès d’un groupe spécialisé dans les formations juridiques.
Un contentieux lié à mes factures restées impayées a relancé ma quête du Saint Graal, soit un poste de juriste en droit des affaires. Mais au fil du temps je revoyais mes critères de plus en plus à la baisse, allant jusqu’à retirer des diplômes de mon curriculum vitae. Même le recouvrement tant fuit, ne voulait plus de moi.
En parallèle, j’ai fait un bilan de compétences pour avoir des pistes et l’entreprenariat paraissait être une évidence.
A force d’essuyer les échecs, j’étais découragée et seules deux options s’offraient à moi : rester passive face à mon destin et continuer à courir après un métier que je ne souhaitais plus exercer ou accepter de vivre mon rêve et me donner les moyens d’y arriver.
J’ai alors suivi une formation de Conseil en image et Personal shopping et me suis lancée. Faute de moyens, j’ai créé mon site toute seule, contacté des partenaires et démarché les clients pour essayer de me faire connaître. C’est un travail fastidieux mais c’est le passage obligé pour atteindre mon objectif.
D’après toi, existe-t-il des étapes indispensables pour se reconvertir, à ne pas louper pour ne pas se planter ?
Sans vouloir jouer à la donneuse de leçon, je pense en toute sincérité que l’étape cruciale est celle de la certitude. Lorsque nous sommes certains de ne plus vouloir exercer un métier, c’est là qu’il faut tenter la reconversion.
Certains d’entre nous ont déjà une idée du métier de leur rêve, d’autres hésitent et un bilan de compétences pourrait les aider à trouver leur voie ou les conforter dans leur idée.
Une fois que vous savez ce que vous voulez faire, il faut analyser toutes les conditions pour y arriver (concours ou examens, business plan, financement…etc.) et surtout peser le pour et le contre pour vous lancer en toute sérénité. Il serait dommage de se trouver dans la situation de l’élève qui veut résoudre très vite une équation et découvre en plein milieu de son exercice que dès le début, ses calculs étaient faux.
Pour certains ce sera plus simple (moyens, soutien…etc.), pour d’autre ce sera un travail de longue haleine (vie de famille, manque de temps, de moyens financiers, de soutien…etc.).
Il ne faut pas se décourager. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais faites-vous violence et n’abandonnez pas.
Quels ont été les principaux freins que tu as pu rencontrer lors de ta reconversion ?
Selon un proverbe connu, l’argent est le nerf de la guerre. Dans mon cas c’est une réalité. Les projets se bousculent dans ma tête mais faute de moyens financiers j’ai dû les prioriser et procéder par étape. Ce que je ne peux réaliser dans l’immédiat, sera reporté à une période plus favorable financièrement.
Autre obstacle, le pragmatisme de certains proches qui n’ont pas de rêve et préfèrent empêcher les autres de réaliser les leurs.
Enfin, les périodes de doute et de galère peuvent nous amener à choisir la facilité et se résigner. Il faut se montrer fort mentalement et ne pas hésiter à s’entourer de personnes positives pour nous soutenir.
Et aujourd’hui, alors, tu nages dans le bonheur professionnel ?
Mon entreprise est encore très jeune et je ne peux dire pour le moment que je nage dans le bonheur professionnel. Je suis d’ailleurs en pleine recherche d’emploi alimentaire en attendant de pouvoir me dégager un salaire grâce à mon activité de conseil en image.
Cependant, j’ai un sentiment de fierté, celui d’avoir choisi de vivre mon rêve. Et si un jour ça venait à ne pas marcher, je serai extrêmement déçue mais je n’aurai aucun regret car j’aurai essayé.
Pour finir, quelques conseils, quelques mots d’encouragements pour tous ceux qui souhaiteraient se lancer mais qui n’osent pas ?
Si vous avez la possibilité de vous lancer sans vous poser de question, foncez !!!
Si toutefois, vous souhaitez vous lancer mais vous êtes frileux en raison de certains impératifs, sécurisez votre périmètre, montez votre projet et lancez-vous.
Vous aurez des moments de doutes, surtout pour ceux qui doivent prendre la décision de quitter une situation certes confortable, mais qui ne leur convient plus vraiment. C’est humain, mais ne vous laissez pas submerger par l’hésitation. C’est dur, mais dites-vous que vous serez fiers d’avoir pu surmonter ces obstacles.
Si les prestations de Sabrina vous intéresse, n’hésitez pas à la contacter sur son site http://www.escapadedestyle.com/, elle saura répondre à vos questions, comme elle a su répondre aux miennes 🙂