antisocial

Antisocial. Trust. 1980

Il était 11 heures vendredi, lorsque j’ai appris qu’une de mes collègues venait d’être remerciée à quelques jours de la fin de sa période d’essai. Arrivée à 8h30 pour bosser, elle est repartie à 8h45.

Au-delà de ce que la direction avait – peut-être – à lui reprocher, de la stratégie décidée pour ce service dans laquelle elle ne s’inscrivait plus apparemment, n’est ’il possible de faire les choses proprement ? Dans le respect de la personne qui a passé plusieurs mois à travailler et à s’investir dans une entreprise. Ne pouvait ’on lui annoncer le couperet un soir et lui éviter ainsi deux heures de train AR dans la même matinée, juste pour apprendre qu’on ne voulait plus d’elle ?

Ce n’est qu’un détail mais ce sont parfois les petites choses qui aident à accepter les coups durs.

C’est un poncif peut-être mais je trouve que la violence au sein des entreprises se généralise et ça me fait froid dans le dos. Nous ne sommes plus au temps des seigneurs et des vassaux mais ne nous leurrons pas, ce droit de mort sociale existe encore. Nous le voyons tous les jours.

Je suis la première à penser que le CDI n’est plus la norme, qu’il n’existera bientôt plus, que le code du travail est lourd et certainement dissuasif dans certains cas à l’acte d’embauche mais je redoute le jour où il ne sera plus ce gros pavé indigeste mais éminemment protecteur des intérêts de salariés.

Je n’ai pas grand-chose d’autre à rajouter. Je connaissais assez peu cette collègue, 2/3 déjeuners à peine mais j’imagine sa colère et celle de tous ceux à qui on demande de rentrer chez eux dans la demi-heure.

Jeudi soir, la veille de ce « raccompagnement à la porte », je craquais pour le sweat Antisocial que Violette a conçu avec la marque French Disorder. Aucun autre craquage de fringue n’est aussi bien tombé que celui-ci !

Je me demandais si j’allais oser le porter au boulot, la réponse est oui.

 

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