Deuxième billet de notre série sur les entretiens d’embauche foireux. Celui-ci est gratiné.
Acte 2 – L’entretien d’embauche La Vérité Si je Mens
Annonce pôle emploi, pile poil mes compétences, j’envoie un mail avec mon CV. Une heure après, le patron de la boîte me rappelle directement.
Normalement, le premier échange est très bref, on peut se voir quand ?
Là, non. Le monsieur avait manifestement envie de parler. Pas de m’entendre parler, ça je crois qu’il s’en foutait, mais parler de lui et de sa boîte, assurément, il en avait très envie.
OK, j’suis gentille au chômage, je l’écoute me parler de ses réussites, de ses levées de banque à coup de millions d’euros (sic), de ses projets, de ses avocats, de son agence de presse …
Au bout de cinq minutes, il m’appelle Olivia. Soit. Je vous rappelle que nous sommes toujours au téléphone et que le rendez-vous de notre rencontre n’est pas encore pris …
Une heure après, exténuée et l’oreille rouge vif, je prétexte un rendez-vous pour échapper à la conversation durant laquelle ce monsieur ne m’a pas posé une seule question sur mon parcours.
On finit par prendre rendez- vous. Ouf !
Avant de raccrocher, il me demande mon CV. Que j’avais joins au mail évidemment ! Il ne l’avait donc pas lu. Ça commençait bien !
Malgré mes réticences, et surtout parce que je suis gentille au chômage, je me rends dans les locaux de ce monsieur. Passées les 20 minutes réglementaires, arrive Patrick Abitbol. Cheveux gominés, Rolex au poignet, Weston aux pieds, costume Hugo Boss, écharpe Burberry … le même, l’accent pied noir en moins, l’accent marseillais en plus.
On s’installe dans son bureau, sous les moulures. Je crois qu’il disait vrai, son entreprise ne connaissait pas la crise. Et là, belote et rebelote, il me refait la discussion téléphonique. Cette fois-ci, toujours pas de questions sur mon parcours mais il ponctue souvent ses phrases par un « vous connaissez ça par cœur Olivia de toute façon ». Oui, mais non. Mais comment le lui dire, il ne m’écoutait pas. S’en suit un discours sur la pauvreté à Marseille (quelle horreur), sur le bonheur d’aller au spa entre deux rendez-vous, sur le « je viens de rien, mon père était ouvrier et voyez comme j’ai réussi », sur son caractère (il me glisse que parfois, le matin, il oublie de dire bonjour), son frère, sa femme, ses concurrents (les nazes) …
Puis, est venue la phrase culte, celle qui a précipité ma décision de ne pas travailler avec lui : « je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas mais qu’est-ce-que je consomme ! ».
Je suis rentrée chez moi, toujours très gentille au chômage, soulagée de ne pas travailler avec un tel personnage !
Simplement… ptdr !! J’imagine trop bien la scène.
Et bien voyons le côté positif de la chose, cela te donne de la matière pour divertir tes lecteurs!!
Alors moi, comme je l’ai déjà dit par ailleurs, je propose de renverser complètement les rôles, c’est-à-dire s’asseoir en face du recruteur -pourquoi pas carrément sur le bureau….Bon, euh non, d’accord, pas jusque là- et demander d’emblée : « Bon, qu’avez-vous à m’offrir ? ». Comme ça, on sait très vite si on peut rester un peu, pour voir, ou si on peut partir tout de suite : « Bon, au revoir, rappelez-moi si vous avez quelque chose d’intéressant à me proposer ». Oh, on n’a pas que ça à faire, nous.
Je décrypte extrêmement bien le personnage (très bien décrit par ailleurs) ; et il vaut mieux pour toi d’être gentille – au chômage – Un peu flippant tout de même !
A très vite,
Laury
On croirait un sketch mais non , tu es vraiment trop gentille ….mais tu connais ça par coeur Olivia 😉
c’est ça, je cherchais les caméras !
Tu n’aurais même pas due te déplacer!
Biz
Deltreylicious
http://blackbeauty-mode-tendance.eklablog.com
J’ai clairement perdu mon temps mais j’aurai eu des regrets !
Waouh… je crois qu’il n’y a rien d’autre à dire
J’ai beaucoup aimé le au chômage barré associé au très gentille, je pourrais p’tre répondre que je suis gentille la prochaine fois qu’on me demande mon boulot lol
Pourquoi pas 🙂
J’aime bien le très gentille et le chômage avec le trait, j’ai lu « très au chômage » lol
C’est tjrs aussi bien écrit…
Merci Allye
Eh beh ! Quelle perte de temps quand on tombe sur personnages comme ça. Moi ce qui me laisse perplexe, c’est ceux qui parlent de leur boite, du poste offert, mais qui ne me pose aucune question sur moi. Du coup, comment font-il pour choisir ? à la « plus canon » ? Ben j’suis pas près d’être choisie, hein, car je suis pas un thon, mais pas spécialement canon non plus !
Parfois on se demande effectivement à quoi tiens le recrutement
La vache !! Non mais wahou quoi !
Ça et l’histoire d’Evelyne… le monde de l’entreprise, ça fait rêver !!
Bonjour Olivia,
Ta deuxième partie est excellente. Je pense que ce monsieur avait plus envie finalement de voir ta bouille et que vois la sienne. C’est effectivement insupportable.
Cela me rappelle une expérience dans une boîte de PAP haut de gamme dont le siège social se trouve entre bonneveine et les plages du Prado à Marseille donc. Le big boss est un peu de ce genre là. De plus celui-ci fait partie de la liste électoral de notre cher très cher maire de Marseille… Je tairais ici, donc son nom.
L’histoire fut un peu similaire : » et bla-bla-bla. Moi, je … Et bla-bla-bla. Moi… Moi et moi » me disait-il , puis arrive le moment où il m’imposait : » bon et bin maintenant vous allez passez un entretien avec … » je te l ‘donne dans mille ! —> Sa mère !
Oui, sa mère … Tout un programme d’artifices et de superficialités. Je crois que la mère de Juseppé (et quelle référence !) est un lapin de 6 semaines en comparaison de cette rare espèce de femme …
Souvenir amer donc car j’ai tout de même tenu 4 jours dans cette entreprise familiale. Lorsque je suis allée récupérer ma paye celui-ci m’a dit d’une manière théâtrale : » Mais. Qui êtes-vous ? »
lol
Le coup de la maman !! Que c’est drôle !! et pathétique à la fois
Un phénomène cette personne !
Comme dans le film en effet; merci pour cette tranche de rire ^^
que j’aime faire rire mes lecteurs/trices !
Punaise Olivia je te trouve vachement difficile ^_^