Je vous raconte semaine après semaine comment j’ai vécu l’atelier d’écriture suivi entre novembre et décembre avec Charlotte Moreau.
Pour ne rien dévoiler de l’atelier qui pourrait gâcher votre plaisir si vous décidez de vous y inscrire, je partage avec vous uniquement la façon dont j’ai vécu cette expérience. Ne vous attendez pas à trouver ici les sujets des exercices donnés par Charlotte, je ne dirai rien 🙂
Comment se passe l'atelier de Charlotte : Chaque semaine un exercice expliqué en vidéo avec des consignes précises. En fin de semaine, l'exercice doit être envoyé soit directement à Charlotte, soit dans un groupe dédié. Aucune obligation de soumettre ses textes aux regards des autres participants.tes. Le semaine suivante, Charlotte revient sur l'exercice passé par mail et de façon totalement personnalisée. Les réussites, les ratés par rapport aux consignes, tout y passe avec toujours un regard bienveillant. Deux rendez-vous en live, au début de l'atelier pour fixer le cadre, au milieu des 7 semaines pour les questions qui se posent en cours de route. Et la disponibilité de Charlotte en dehors de ces moments déjà prévus.
Atelier d’écriture semaine 1 : départ en douceur
On commence sur un exercice tout simple qui ne monopolise pas chez moi beaucoup de ressources. Il dit pourtant beaucoup de notre état d’esprit. On commence cet atelier en douceur.
Semaine 2 : directement recalée !
Je dois écrire court pour ce nouvel exercice, cela ne m’inquiète pas plus que ça persuadée de le faire déjà jusqu’à ce que je reçoive le détail de l’exercice. J’aime pas :/
Je replonge directement au collège, dans un exercice traditionnel de nos cours de français, celui que je n’aimais pas. Je suis déçue mais mon côté bonne élève prend le dessus, je m’y colle sérieusement. Enfin je le crois et je suis même plutôt contente de mes lignes, écrites sans douleur et avec rapidité.
Relire ? Pourquoi faire ?
Une semaine plus tard, le couperet tombe, je ravale ma satisfaction. J’ai pris la consigne sans grande considération et ça se voit.
Première leçon, l’écriture ne pardonne pas et déteste l’approximation.
Écrire, c’est travailler.
Semaine 3 : la douloureuse
On aborde le sujet que je redoutais, celui que je suis venue chercher inconsciemment dans cet atelier.
L’exercice était libre mais je choisis de me confronter à ma plus grande peur, écrire sur elle dont je porte l’absence comme un fardeau depuis 15 ans.
Je m’installe à mon bureau le soir, une fois les tâches de la journée terminées, l’esprit plus fatigué certes mais libéré du poids des obligations quotidiennes.
Mes écouteurs, de la musique. Un thé, ma petite lampe de table et le noir autour.
Le premier jet se fait sur le tempo de mes playlists : j’en profite pour découvrir des artistes comme Fishbach, Juliette Katz, Archive, écouter Chopin, Mahler et même de l’ethnic-electro. Les mots, la musique, ma bulle et le sentiment de me tenir entre deux mondes.
Un voyage chamanique sans chamane mais avec un clavier.
Ce soir-là, j’ai beaucoup pleuré entre les phrases. Et dansé aussi, après les phrases. Le texte écrit, j’en ai eu envie, j’en ai eu besoin. Un concert de M, une chanson qui dure 1000 ans, moi en pyjama, 1h du matin, je danse et je ris.
Semaine 4 : je m’amuse !
Comme chaque semaine, c’est le lundi, voire le mardi que j’ouvre le mail de consigne, regarde la vidéo explicative de Charlotte. Jamais avant. Comme je lirais en diagonale tous les feed-back en quelques minutes à peine, suffisantes pour avoir la couleur de la semaine passée.
Je me suis vite aperçue de cette bizarrerie, je survole les conseils de ma professeure et les classe très vite dans un fichier dédié.
Je ne refuse aucun retour de Charlotte, je les attends même avec impatience. Seulement, je sais son regard sur mes mots précieux, alors ses remarques, je les garde bien au chaud, pour après. Quand elle et moi ne serons plus liées par ces rendez-vous hebdomadaires. Je ressortirai ses messages plus tard, comme des bonbons pris au hasard dans une grande boîte en fer. Certains piqueront mon palais et mon égo, d’autres seront plus doux sur ma langue, tous seront là pour me guider vers la suite et me rappeler comme j’ai aimé cet atelier.
Je digresse pardon.
L’exercice de la semaine est ludique. J’écris à la main sur une grande feuille de papier puis je barre, ordonne, classe avant de retranscrire le tout sur un fichier word. Mon texte me plait, je le trouve léger, amusant, pile dans l’exercice.
Cette 4ème semaine marque aussi le retour de Charlotte sur mon exercice précédent, celui qui a été si douloureux.
Je lis en diagonale et le range, rassurée, dans mon fichier. Je le ressortirai quand ce sera le moment.
Toujours cette semaine, un mot de l’une des participantes de l’atelier sur ma boite privée Instagram. Il est question de coup de cœur et de talent. Ça me touche évidemment.
Un cadeau de plus de ces rendez-vous intimes avec l’écriture.
Semaine 5 : trouver le mot juste
Un exercice qui pointe nos facilités de langage, nos expressions maladroites, nos abus de langage où l’on se rend compte que trouver le mot juste est tout un art. Un gros travail du moins.
Semaine 6 : je me confronte encore à mes peurs
Le sujet ne s’emballe pas plus que ça, longtemps il tourne dans ma tête, sur quoi écrire ?
Inventer une histoire pour illustrer l’exercice ? pas envie.
Alors je vais encore vers elle.
J’hésite, je n’ai pas envie de lasser ma correctrice avec la même figure comme héroïne de mon texte mais les mots s‘imposent rapidement, je les ai déjà en tête depuis des années. J’écris. Avec un peu de douleur encore mais sans larmes cette fois-ci. Et sans danse nocturne.
Semaine 7 : déjà la fin ?
L’atelier se termine, nos rendez-vous réguliers avec Charlotte également, tout comme ses retours sur mes textes.
J’ai éprouvé tellement de bonheur ces 7 semaines d’atelier d’écriture ! Comme une gamine, je voudrais que ça ne s’arrête jamais.
J’ai appris beaucoup sur les mots et sur moi ces dernières semaines, ce qui sera précieux pour la suite :
- C’est souvent lorsque je suis au volant que les premières phrases de mes textes se construisent. J’entrevois entre la quatrième et la cinquième le chemin sur lequel je veux aller. C’est con, je n’aime pas beaucoup conduire.
- J’ai compris au fil des semaines de l’atelier que l’élément déclencheur de mon écriture est la musique. Des chansons planantes, des rythmes orientaux, un son un peu fort… Le combo parfait pour m’évader et laisser les mots venir à moi.
- Je ressens beaucoup de joie dans ces moments d’écriture entre moi et moi – et ma musique – même si les mots ne viennent pas facilement et que les larmes s’invitent parfois. Moi qui pensait être incapable de me concentrer plus de 20 minutes, il me manquait juste de mieux connaître mes déclencheurs, mes rituels, mes besoins essentiels.
Je pensais écrire court, j’écrivais finalement avec trop de mots. La logorrhée rédactionnelle n’est pas une bonne amie.
Viser court, c’est viser juste.
L’atelier d’écriture est terminé depuis un mois pratiquement jour pour jour.
Et déjà des changements presque quotidiens :
- J’écris beaucoup plus. Parfois sur des temps très courts ou qui ne s’y prêtent pas : sur un fauteuil aux urgences, dans un café, au milieu de mes amis qui parlent autour de moi. Je n’ai plus besoin comme je le pensais, d’avoir le cadre idéal pour écrire.
- Je pense à l’écriture sans cesse. Je le prends comme un appel. Et j’y cède.
- Je chope au vol des souvenirs, des expériences, des rencontres, je les couche sur mon papier pour ne pas en oublier les détails.
- J’ai ritualisé les rendez-vous avec les mots. Dorénavant dans mon agenda, une plage horaire est réservée à l’écriture personnelle. Ceci n’est pas une contrainte, c’est la recherche permanente d’une meilleure organisation, d’un juste équilibre entre tout ce qui compose ma vie.
- Je suis les masterclasses de Charlotte sur les rituels d’écriture. Une mine de ressources, de bonnes idées, d’expériences passées pour maintenir une dynamique, une envie, un besoin sans s’éparpiller, se distraire ou s’épuiser.
Alors pour toutes celles et ceux qui ont envie d’écrire, je vous conseille vraiment de suivre un atelier d’écriture.
C’est un beau cadeau à se faire.