Je vous embarque dans un week-end 100% nature et culture !
Je bataille depuis des années en faveur du tourisme de proximité. Je suis persuadée, pour l’avoir vécu, que l’on peut être totalement dépaysé à quelques kilomètres de la maison. Si les voyages lointains sont des chances extraordinaires de s’ouvrir à d’autres cultures, partir en week-end pas très loin de chez soi, c’est la possibilité de s’évader sans trop de fatigue, de contraintes et sans jamais faire l’impasse sur l’exploration des inconnus !
Quel meilleur exemple que ces trois jours passés entre Tarascon, La Crau et les Saintes Maries de la Mer durant lesquels nous en avons pris plein les yeux.
Mon amie Sylvie et moi, on vous emmène en Camargue.
Tarascon : son château, ses bonnes adresses et ses environs
J’ai habité des années à Montpellier, je vis depuis presque 3 ans près d’Avignon et pourtant, je ne connaissais pas Tarascon. Honte à moi !
Ce n’est pas faute de m’extasier devant le château dès que je prenais la route pour la Camargue mais jamais je n’avais pris le temps de m’y arrêter promettant à chaque fois de revenir très vite.
On connait tous ça je crois.
C’est avec une grande curiosité que j’ai visité Tarascon et quelle surprise ! Si la ville a subit de plein fouet la désaffection des pouvoirs publics comme de nombreuses autres villes moyennes de France et que certaines vitrines restent fermées, j’ai été étonnée par le patrimoine riche de Tarascon, qui se dévoile au fil de ses ruelles. Une véritable plongée historique, des vestiges ayant été découverts attestant d’une occupation humaine dès le VIIème siècle avant JC !
C’est davantage des vestiges de l’Antiquité et du Moyen-Age que l’on retrouve dans la ville.
Château, collégiale, bâtiments anciens … si vous aimez l’histoire, vous serez servis.
Le château de Tarascon
S’il est impressionnant d’extérieur et se remarque de loin, il l’est tout autant de l’intérieur !
Véritable forteresse édifiée dans la première moitié du XVème siècle, nous sommes dès le pont franchi, absorbés dans un autre univers peuplé de gentilshommes et de gentes dames.
Longtemps lieu d’incarcération, transformés en cachots collectifs et individuels mais aussi lieu d’exécution des partisans de Robespierre durant la Révolution française, le château de Tarascon ne laisse pas indifférent et si les différentes salles du château vous laissent de marbre, la vue depuis sa terrasse vous saisira certainement. De là haut, le Rhône, les Alpilles, la Montagnette, c’est sublime.
La Montagnette est le nom donnée à la colline située à quelques pas de Tarascon. D'une superficie de 6000 hectares, couverte de pin d'Alep, la Montagnette aurait accueilli les légionnaires du général romain Caius Marius en l'an 105 avant J.c et peut-être même Hannibal et ses 27 éléphants en 218 avant J.C Petit territoire mais costaud !
Le château offre une succession de salles nues à découvrir, dénuées de meubles, ce qui laisse l’esprit libre pour déchiffrer les très nombreux graffitis recouvrant les murs, laissés par les prisonniers successifs. Ce sont de vrais gravures que l’on retrouve représentant bateaux de guerre, motifs religieux, profanes … C’est très touchant.
Vous serez peut-être surpris de trouver dans certaines salles de la moquette, désignée par le couturier Christian Lacroix, arlésien. Un mélange réussi entre le très austère château et les couleurs et motifs extravagants de l’artiste.
Le château est centre d’arts, il accueille régulièrement des expositions. En ce moment et jusqu’au 31 décembre, l’expo Mano a Mano, d’Iris Marchand et d’Arsène Welkin, intéressante mais pas transcendante …
La collégiale Sainte Marthe
Je n’ai pas pour habitude de vous parler de lieu de culte ni de leurs saints mais difficile d’évoquer Tarascon sans évoquer Sainte Marthe.
Vous avez certainement entendu parler de la Tarasque, sorte de dragon à 6 pattes courtes, recouvert d'une carapace de tortue, assoiffé de sang qui terrorisait les gens de la ville et de ses environs, le monstre étant vorace. C'est la jeune Sainte-Marthe venue évangéliser la région, qui osa affronter la bête. Grâce à sa foie, la Tarasque se soumit et elle put la ligoter. Les habitants, peu enclins à la mansuétude, tuèrent l'animal.
Cette légende a été inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2019. C’est donc dans la collégiale que repose Sainte-Marthe, juste en face du château.
Les ruelles de Tarascon
Dans les ruelles de Tarascon, c’est sur les traces du passé que vous marcherez avec de vieux bâtiments, des cours, des passages, des halles vers l’hôtel particulier d’Aiminy qui abrite la belle maison Souleiado créée en 1939. Cette marque a une histoire fantastique et je suis vraiment amoureuse de leurs imprimés colorés et floraux.
Sur place, une boutique bien entendu mais également le musée du tissu provençal qui dévoile les secrets de fabrication des célèbres indiennes. Par manque de temps, je n’ai pu le visiter ce qui me donne une jolie occasion de retourner à Tarascon.
Restaurants et chambres d’hôtes à Tarascon
J’ai testé trois restaurants lors de mon court séjour à Tarascon, l’un en solo avec des amis, l’autre en partenariat avec l’ACCM – je précise à toutes fins utiles que lors des séjours presse, nous sommes reçus de la même façon que les autres clients, les restaurateurs ignorants bien souvent qui nous sommes – et j’ai excellemment bien mangé à chaque fois.
Tarascon est une ville où l’on mange une cuisine faite maison, fraiche et de saison.
Tailles de Bon
Étonnant que ce restaurant Tailles de Bon qui propose ses plats en trois tailles différentes, l’une pour les petites faims, l’autre pour les faims normales et la dernière pour les affamés !
Attention, les petites faims ne sont pas si petites que ça et les portions normales sont très très bien servies 🙂
La cuisine est familiale, très gourmande, faite avec beaucoup de soin, une excellente table avec un accueil adorable dans un très joli décor.
Le Bistrot des Anges
Situé dans le centre ville, à deux pas de la mairie, j’ai beaucoup aimé Le Bistrot des Anges et sa cuisine du marché ! Les assiettes sont copieuses, fraiches, bien servies. J’ai adoré, mes amis également.
Bistrot la Caseta
D’extérieur, le bistrot ne paie pas de mine – une jolie terrasse en été – et dans l’assiette, c’est un sans faute total ! De l’accueil à la cuisine, on passe un très bon moment, les desserts sont incroyables !
Pour dormir à Tarascon : le Mas Armelin
A l’écart du centre ville mais toujours dans la ville de Tarascon – il vous faudra une voiture – les propriétaires du Mas Armelin savent accueillir.
Dans cet ancien corps de ferme datant du 1733, des chambres toutes différentes, une belle piscine, un joli jardin et des pièces en pierres au charme fou.
Nous y avons passé une très agréable nuit avant un petit déjeuner complet.
Les environs de Tarascon
Nous avons eu le temps de nous arrêter à Boulbon, joli petit village provençal avec son château perché, ses ruelles en calade et ses placettes et à la chapelle Saint Gabriel, une jolie chapelle romane dressée au milieu des oliviers.
De là, de nombreux sentiers de randonnées que nous avons tenté de prendre avant de faire marche arrière, la présence de chasseurs ce matin là nous ayant refroidies un peu.
La plaine de La Crau
Je ne connaissais de la plaine de la Crau que les petits tas de cailloux posés régulièrement sur ses étendues arides que l’on aperçoit depuis la route en allant vers Arles. Mon papa m’expliquait lorsque j’étais enfant et que je m’interrogeais sur ces monticules qu’ils avaient été créés par les prisonniers et les habitants des environs, réquisitionnés par les Allemands lors de la seconde guerre mondiale, ils craignaient un débarquement des alliés en Provence. J’étais curieuse d’en apprendre davantage …
La plaine de la Crau est un petit territoire, un triangle de 550 km² situé entre Arles, Salon de Provence et Port Saint Louis du Rhône.
Historiquement, la Crau n’était qu’une plaine aride, sur laquelle poussait une végétation unique, le cossoul, une véritable steppe provençale !
Entre cultures intensives et maraichages, la Crau a été réduite au fil des décennies et il reste peu malheureusement de cet espace naturel. Si la biodiversité est protégée aujourd’hui, la Crau reste en danger, les projets industriels ne manquent pas dans le coin, je vous rappelle que Fos est tout à côté.
Si l’on croit que la Crau est uniquement sèche, on se trompe puisqu’une Crau humide existe, irriguée par le canal de Craponne – j’adore ce nom – qui donne d’ailleurs un foin de grande qualité, au label AOC, le foin de Crau.
Vous apprendrez tout ceci et bien plus encore par la visite de l’éco-musée de la Crau et en suivant le sentier de Peau de Meau qui vous emmènera au cœur de la Réserve naturelle nationale des coussouls de Crau.
J’ai vraiment adoré cette balade de presque 5 km avec panneaux explicatifs (un peu vieillissants toutefois), idéale pour les enfants, c’est tout plat et en ce mois d’octobre, nous étions seules au monde 🙂
A savoir : pour vous rendre sur le sentier de Peau de Meau, il faut auparavant récupérer un pass à l'éco-musée. Le pass éco-musée + sentier est à 7€ en tarif plein et 4,50€ en tarif réduit.
Où dormir dans la plaine de la Crau ?
Nous avons été hébergées chez Lou Meinado, des chambres d’hôtes modernes, indépendantes à Saint Martin de Crau.
Les chambres sont très spacieuses, disposent de frigo, tables et d’une cuisine commune pour les repas pris sur place.
Vraiment bien pensées aussi bien pour les salariés de la zone que pour les touristes.
Une belle piscine et un jardin agréable également.
Accueil impeccable !
Les Saintes Maries de la Mer, capitale de la Camargue
Ce n’est pas la première fois que je vous parle des Saintes sur ce blog et ce ne sera pas la dernière, tant j’aime ce village !
J’y vais régulièrement, même seule, le temps d’une journée, lorsque je suis en manque de ma belle Méditerranée ! Je l’aime surtout hors saison et même en hiver, lorsque que le vent s’engouffre dans les ruelles vides.
Notre matinée fut consacrée au Parc ornithologique du Pont de Gau auquel j’ai déjà consacré un article, qui va être mis à jour avec de nouveaux clichés et de nouvelles informations. On y fait toujours des découvertes !
A bord du Tiki III
L’après-midi, nous avons profité d’un soleil incroyable et des derniers départs du Tiki III avant son hivernage.
Le Tiki III est un bateau à roue qui embarque les visiteurs sur le petit Rhône. Nous sommes sur du 100% slow-tourisme, la cadence du Tiki n’est pas nerveuse !
A bord de ce joli bateau, la vie est douce et très touristique, ne nous le cachons pas. Mais du touristique toujours très sympathique et qui donne le sourire. Ainsi, ce gardian sur son petit cheval blanc n’est pas là par hasard, tout comme les jeunes taureaux qu’il ramène ensuite au près, tout comme les magnifiques bêtes de la manade Raynaud attirés par nos ballots de paille. Qu’importe, le spectacle est agréable surtout en fin de saison lorsque le bateau n’est pas bondé et que le Tiki III ne sort plus si souvent, limitant son impact sur la nature et les animaux.
Vous l’aurez compris, je déconseille la sortie en pleine saison !
Outre les taureaux et les chevaux, ce sont de très nombreux oiseaux que l’on a la chance d’admirer : cygnes, grues, hérons, aigrettes …
On peut voir également les installations des pêcheurs et leurs jolies cabanes qui donnent bien envie de poser ses valises pour quelques jours au bord du Rhône.
Voilà pour ce week-end entre Montagnette et Camargue. J’espère qu’il vous donnera des idées pour vos prochaines escapades. Et n’oubliez pas surtout, la Provence, comme de nombreux autres territoires en France prisés des touristes, est fragile. Le hors saison est toujours une bonne idée !
Week-end organisé en partenariat avec l'ACCM, la communauté des communes Arles, Crau, Camargue, Montagnette. Bien évidemment, je reste entièrement libre de mes propos et des adresses que je vous présente ici.
Quelques uns de mes articles sur la Camargue :
- La Camargue, une passion douce-amère
- Hôtel en Camargue : l’Oustau Camarguen au Grau du Roi
- Quand aller au parc ornithologique du Pont de Gau ?
- Les salins d’Aigues Mortes
- Une journée à Aigues Mortes
Et un article de Sylvie sur le Château de Tarascon : la forteresse cache son jeu !
[…] carcéraux – on y trouve les graffitis des prisonniers de l’époque, comme dans le château de Tarascon dont je vous ai déjà parlé. On préfère nettement la version moderne ! Si le jardin est […]
Tarascon, c’est chez moi! Merci pour ce très agréable et documenté reportage .
Avec grand plaisir, j’ai adoré découvrir la ville !
Très jolie balade, c’est une jolie petite ville, j’ai failli confondre avec Tarascon dans les Pyrénées ! 😀
Il est trop mignon ce petit bateau à roue ! 🙂
Ah je ne savais pas qu’un Tarascon pyrénéen existait !
Je retrouve bien l’ambiance de ce riche WE avec Olivia à travers ses superbes photos!
Merci Sylvie 🙂