C’est par hasard que je suis tombée nez à nez avec ce roman, dans la médiathèque de ma ville, au rayon rentrée littéraire.
Je n’en avais pas entendu parler, je ne connaissais pas l’auteur. J’ai appris que c’est lui, Gérard Mordillat, qui était à l’origine de la série télévisée « Les Vivants et les Morts » tirée de son propre roman, qui traitait des patrons voyous qui ferment des usines pour satisfaire leurs actionnaires. J’avais aimé cette série.
J’ai bien compris que je partais à la lecture d’un roman social.
À vingt-trois ans, Jennie n’a qu’un but dans la vie : réunir ses sœurs et son frère dispersés dans des familles d’accueil et un foyer afin de les emmener voir la mer depuis les falaises d’Étretat.
Au cours de cette quête à travers la France, Jennie va rencontrer Quincy, un acteur qui ne veut plus l’être. Lui aussi est animé d’une volonté sans faille : venger le suicide de sa mère.
Unis face au pire et portés par une détermination farouche, ces amants tragiques mettront tout en œuvre pour parvenir à leurs fins.
Un récit incarné par une héroïne bouleversante et sublime, où l’espoir mène tout droit à la folie.
Il ne faut pas tellement se fier à ce résumé puisqu’on ne retrouve Jennie âgée de 23 ans qu’à la moitié du livre. Dès le début, on la suit, elle a 13 ans et une vie déjà pas facile.
Une mère instable, un père inconnu et des frères et soeurs de papas différents mais qu’elle considère comme les siens. Une vie « la faute à pas de chance » qui devient pire que ça et qui va la mener jusqu’au point de non retour.
Ce roman peut surprendre puisqu’il est pratiquement construit uniquement sur des dialogues. Mais c’est ce qui le rend très vivant.
Malgré sa vie sombre et son avenir triste, Jennie est un personnage lumineux, doté d’une force de caractère peu commune et on s’attache à elle et à son désir de réunir ceux qu’elle aime.
C’est une belle découverte pour moi.
