Je continue la série sur le tourisme durable avec un invité engagé et parfois même enragé. Cette fois-ci, ce sont les blogueurs voyage qui sont dans le collimateur de Guillaume !
J’ai rencontré Guillaume sur Twitter il y a quelques mois. J’avais été très surprise par l’une de ses vidéos qui met en relation le tourisme et les courants migratoires. Un sujet très rarement abordé qui m’a beaucoup touché. La grande humanité que j’ai perçu chez Guillaume m’a donné envie d’en savoir plus sur lui.
Et force est de constater que nous avons des points communs, notamment sur les effets du tourisme sur le climat, sur le développement des territoires … même si Guillaume est bien plus avancé dans ses réflexions que moi et bien plus engagé.
Normal, le garçon est notamment président de l’association ATD, les acteurs du tourisme durable. Nous échangeons régulièrement et ses articles, ses interventions, ses vidéos m’apprennent beaucoup.
Ce jour-là, nous discutions à nouveau de l’impact de l’avion sur le climat et notamment de l’utilisation de celui-ci par les blogueurs voyage.
Je lui ai alors proposé de prendre la parole sur mon blog, il a accepté sans hésiter. Comme Guillaume a un côté très politiquement incorrect, l’idée de son grain de sel sur le blog me plaisait bien 🙂
Ses propos suivants sont très cashs et je sais d'ores et déjà qu'ils vont déplaire. Ils me déplaisent également rassurez-vous et je me sens autant visée par le sniper Guillaume que chacun d'entre vous pourra l'être :) Pour autant, ses propos sont intéressants et certainement vont-ils dans le bon sens, celui de la protection de la planète, qui s'embarrasse peu malheureusement de chacune de nos envies.
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Les blogueurs voyage, tous coupables ?
Je n’avais jamais lu autant de réflexions sur l’environnement et sur le climat dans les bilans 2018 des blogueurs et leurs perspectives 2019. Mais que se passe-t-il du côté des influenceurs ?! Vous avez mal à la tête à force de recevoir des critiques sur le fait que vous voyagez trop ? Que vous prenez trop l’avion ? Est-ce que c’est encore une question de jalousie (je te clashe parce j’aimerais TROOOP avoir la même vie que toi…) ou y’a-t-il vraiment un déclic, une réflexion profonde autour de ce satané climat qui se dérègle ?
A en croire les justifications que je lis ça et là, ça vous touche quand même tout ça, au-delà des critiques plus ou moins acceptables… Beaucoup d’entre vous se justifient et cherchent à montrer que le voyage a d’autres vertus, économiques, sociales, interculturels, que des entreprises et des destinations se bougent pour rendre le tourisme plus responsable. Certains vont plus loin et prennent même des décisions, des engagements pour 2019. « Moins mais mieux ! », « Plus aucun vol en Europe ! », « Je vais compenser mes émissions ! » ou encore les ambitions « #StayGrounded ».
Mais alors, que se passe-t-il ?
De mon côté, en tant que professionnel du secteur, consultant, en veille régulière sur ces sujets et président de l’association Acteurs du Tourisme Durable, je prends toujours un plaisir à décrypter les signaux faibles autour de ce sujet. Et là, j’en vois clairement un !
Bon, je ne vais pas refaire un tour d’horizon de la situation climatique mais bon, c’est la grosse merde. En fait, il suffit de lire les tweets de Donald Trump sur la question. Plus ils sont ridicules, plus il y a urgence… Et sur ces derniers messages, je trouve que l’on a atteint un haut, très haut niveau. Autant dire que l’urgence est plus que là et elle est confirmée par les alertes répétées des scientifiques aux quatre coins du monde. On parle de plus en plus régulièrement de l’effondrement systémique de la civilisation quand même ! Ce n’est pas comme s’il s’agissait d’un petit rhume pour la planète Terre.
Bien sûr, les professionnels du tourisme vous diront toujours qu’ils s’engagent, qu’ils vont vers des certifications environnementales et qu’ils enclenchent des démarches de RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise). Mais le problème, c’est le nombre ! On est de plus en plus à vouloir voyager un maximum et je ne parle pas que de chez nous en France et dans les pays développés mais aussi dans tous les pays qui commencent à avoir accès à des congés payés et à un pouvoir d’achat suffisant pour découvrir le monde.
Résultat : Une croissance folle du tourisme internationale. +6% encore en 2018 par rapport à 2017. Des prévisions de l’Organisation Mondiale du Tourisme qui ont éclaté les compteurs avec 2 ans d’avance. On est à 1,4 milliards de touristes internationaux en 2018. Et l’association IATA sur le transport aérien prévoit un doublement du nombre de passagers dans les avions d’ici à 2037 pour atteindre 8.2 milliards de personne…
Et l’avion, oui, ça impacte énormément ! C’est énorme. Quand on sait qu’un habitant sur la planète ne devrait consommer que 2 tonnes par an pour toutes ces consommations et qu’un vol Paris – Bali en A/R, ça fait… 2 tonnes ! Merde, on a un problème !
Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il faut faire de vrais efforts, radicaux, pour inverser la courbe du climat.
Mais, alors, pourquoi continuons-nous de prendre l’avion comme on prenait le bus avant… Pourquoi on fait passer notre plaisir et notre confort de loisirs avant la préservation de notre terrain de jeu ?!
Oui, je vous culpabilise là, je sais.
[bctt tweet= »Je l’ai déjà dit ailleurs mais une personne qui prend l’avion une fois par mois ne peut pas se dire écologiste ! » via= »no »]
Non ! Alors, oui, il faut changer. Vraiment changer !
Mais alors, on fait quoi ?!
Oh, bien sûr, mon message ne va pas plaire à tout le monde et il ne va clairement pas dans le sens des envies des nouvelles générations (quand je discute avec mes étudiants par exemple…) ou de celles des pays émergents.
Et bien, il faut faire son deuil.
Faire son deuil de certaines destinations que l’on ne verra pas tout de suite ou même jamais. Il faut préserver son capital carbone et consommer en toute sobriété. Il faut absolument intégrer ce paramètre dans sa consommation de tous les jours, dans chaque choix que nous faisons. Ne regardons pas uniquement le prix. C’est un leurre. J’ai l’impression de voir un individu avec des œillères qui ne voit que le bon plan de Voyages Pirates devant lui sans voir les conséquences environnementales que ce voyage va engendrer.
Bien sûr, faire ce(s) deuil(s), c’est un sacré travail car nous ne sommes pas nés, nous, Génération Y et Z, avec ce genre de privation. On veut avoir accès aux choses, le plus vite possible, en toute facilité, pour un kiff rapide… comme les likes sur Instagram.
Génération de l’instantanéité.
Mais il va falloir déconstruire tout ça.
[bctt tweet= »L’envie de l’Ailleurs, ça commence en bas de chez soi. » via= »no »]
On n’a pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour se dépayser l’esprit et vivre une aventure. Quand on devient végétarien, on a l’impression qu’on va toujours manger la même chose : des soupes, des pâtes et des salades. Or, c’est là où l’on devient créatif en cuisine… On cherche de nouvelles idées, de nouvelles recettes. On sort de sa zone de confort.
Quand on décide de prendre moins l’avion, c’est la même chose, on pense qu’on va se faire chier mais en fait, c’est le début des plus belles des aventures. On repense les déplacements, les activités. On part de chez soi pour aller bivouaquer comme Alastair Humphreys, l’inventeur anglais des microaventures. Et après, on fait la diagonale du vide à pied comme Mathieu Mouillet… ou on part sur les Chemins noirs de Sylvain Tesson.
Et quand on décide, en toute conscience et en toute responsabilité, de repartir loin en avion. Ce ne sera pas juste une consommation lambda mais un vrai régal, avec l’ensemble de vos sens et de vos chakras ouverts ! Ça vous fera le même effet que votre premier grand voyage, quand vous étiez petits et que vous aviez les yeux grands ouverts à chaque instant, quand vos poils se hérissaient à chaque bruit. Vous retrouverez enfin cet état de pleine conscience.
En tant que blogueur voyage, la sincérité du message est de ta responsabilité !
Après, je peux largement comprendre que pour certains blogueurs, c’est votre job et vous vous devez de découvrir des destinations et de faire partager cela à votre communauté. Devez-vous pour autant les inciter à voyager un maximum, de voyager le plus possible pour découvrir le monde ?!
Je pense que c’est là que réside votre responsabilité. Vous devez leur faire comprendre que le voyage a un véritable impact sur le climat et donc sur la qualité de la vie des générations futures sur la Terre. C’est comme le slogan « évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé ».
Trop voyager en avion n’est pas bon pour la santé de la planète.
Et ce serait donc bien que les blogueurs voyage expliquent sincèrement à leur communauté qu’il vaut mieux voyager moins en avion mais mieux et ne pas enchaîner les destinations comme des cases à cocher ou des scratch maps à gratter.
J’espère sincèrement que ce sera un sujet qui sera largement débattu au salon des blogueurs voyage, le #WAT19 cette année par TOUS les acteurs et pas simplement les quelques blogueuses hyper engagées que l’on connaît.
Anticiper un nouveau monde
Après, bien entendu, ça restera le choix individuel de chaque personne, en son âme et conscience. Pour moi, je sais qu’il y a des destinations que je ne ferais pas sur la superbe bucket list que j’avais écrite il y a 10 ans. Trop de destinations chouettes, pas assez de carbone à brûler. Mais ce n’est pas grave, j’ai trouvé d’autres plaisirs et d’autres formes de dépaysement et d’aventures. Moi qui adore faire de la randonnée sur le long court et marcher des jours et des jours à travers montagnes et vallées, le terrain de jeu en France et en Europe est déjà infini. Le bonheur, l’épanouissement et l’émerveillement ne sont pas l’apanage des voyages lointains…
[bctt tweet= »Je pense que nous sommes la génération qui aura eu la chance de voyager le plus, de prendre le plus l’avion et de découvrir le monde. » via= »no »]
Je ne vois pas trop la prochaine génération avoir cette chance par contrainte climatique, législative ou autre. Les déplacements en avion seront bien plus chers. Les solutions propres n’arriveront pas de sitôt pour une aviation vraiment basse en carbone alors, autant se préparer pour faire des aventures différemment ou… continuons de consommer outrageusement, sans penser à l’après.
A vous de voir. De mon côté, j’ai fait mon choix.
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Si vous voulez suivre les réflexions de Guillaume, je vous invite à le suivre sur Twitter où il est très actif sous le pseudo @GiomCromer et sur son site ID-Tourism.
Je vous avez prévenu, les propos de Guillaume ne manquent pas de faire grincer quelques dents n’est-ce-pas …
Le voyage c’est comme tout : Avec modération et un choix éclairé. Donc pas loin, chez l’habitant. On mange local. On découvre autres choses que les photos d’insta.
Article bien condescendant et moralisateur, malgré le fait qu’il expose des éléments intéressants (responsabilité des influenceurs etc).
On peut être cash sans pour autant donner la leçon.
La responsabilité bien qu’individuelle, repose lourdement sur les compagnie aériennes. Quid de la recherche et innovation en matière d’aéronautique électrique dans les 30 prochaines années ? des mesures pour tout ce qui est compensation de son empreinte carbone, restrictions kilometriques/an/ durée ?
La technologie n’est plus suffisante malheureusement …
[…] – Guillaume Cromer, Président de l’ATD (à lire sur le blog de la fille de l’encre) […]
[…] Le blues climatique des blogueurs voyages par Guillaume Cromer […]
Je ne le trouve pas trop cash ni trop dérangeant et Guillaume nous pousse bien à la réflexion si nous ne l’avons pas déjà commencé. C’est à grâce à des articles comme cela, que l’on est poussé à réfléchir, à se poser des questions, à aller plus loin.
J’ai entamé ma réflexion il y a 6 mois, j’ai pour l’instant arrêté de prendre l’avion depuis 4 mois et je veux remettre du sens à mes voyages et transmettre cela par mon blog. J’ai encore beaucoup de chemin à faire, mais ce ralentissement, ce temps de réflexion offre beaucoup de possibilités.
J’ai pris l’avion pour la première fois à 19 ans et c’était quelque chose de fabuleux. Je réapprends aujourd’hui cette rareté.
Je me souviens aussi des premiers vols en avion, c’était magique car rare ! J’aime me dire comme toi, que l’on va retrouver un peu de cette sensation 🙂
[…] même à faire le deuil de certaines destinations que je le disais dans ce papier sur le « blues climatique des blogueurs voyages ». Comme il est précisé dans cet article du Monde (désolé, pour les […]
J’ai cette réflexion depuis plus de 2 ans maintenant mais c’est très dur de faire le deuil de ses voyages. Ayant vécu à l’étranger je pense tous les jours à mon deuxième chez moi et me dire que je n’irai plus, c’est très dur… pour l’instant, je n’ai pas réussi à prendre cette décision mais pour le moment je ne voyage plus en avion autre part… enfin entre devenir végétarien et arrêter de voyager y a pas photo, arrêter de manger de la viande c’est 1000 fois plus facile, c’est pas un deuil du tout par rapport !! Mais bon ce billet de blog reste très interessant. Merci !
Chacun a ses propres difficultés et ce qui sera compliqué pour l’un ne le sera pas pour l’autre … mais je te rejoins, j’ai plus de mal à renoncer à l’avion qu’à la viande 🙂
Article très intéressant qui fait réfléchir sur le voyage et l’intérêt de ces blogueurs, si ce n’est pas pour un enrichissement personnel mais seulement pour alimenter leur fil instagram, je ne vois pas trop l’intérêt.
Oh il y a énormément de raisons qui poussent à voyager !
Les éléments que nous connaissons sont décrits depuis le rapport du club de Rome mal traduit de l anglais par les limites a la croissance.
L enjeux désormais est de faire de la place a tous et de s entraider. S entraider a reconstruire reconstituer les sols, l’ eau et les océans, l atmosphère.
C est mal engagé mais c’est est épanouissant et désirable. Le tourisme sera peut être prochainement tellement accessoires face aux éventuelles pénuries d eau et d’alimentation…
Pour le transport aérien le développement n’ est uniquement soumis a la révocation des Açores de New York de 1944 et de la non taxation des carburants sur les vols internationaux… 😉
Je suis ancien charge de mission énergie climat auprès de la région Rhône-Alpes.
Le tourisme est aujourd’hui affaire de privilégiés même si les prix bas des avions poussent à la démocratisation (mais le prix seul ne rend pas les voyages plus démocratiques). Et certainement, cela sera le cas davantage dans quelques années.
Une question qui devrait en entraîner une autre : A quoi sert de voyager pour voyager. Quel est l’Intérêt d’enchaîner les destinations ? est ce seulement de pouvoir gratter une carte du monde là ou l’on est allé, de pouvoir prendre des photos en boostant les couleurs et de les poster sur des réseaux sociaux ?
Sans même mettre en avant l’aspect écologique, le voyage prend une tout autre valeur quand on veut lui donner du sens.
Quand on peut vivre une véritable expérience où l’on s’immerge complètement dans une monde qui nous est complètement étranger ou juste un petit peu différent, la richesse de ce que l’on vit est alors bien plus grande.
Joli commentaire Bernard 🙂
Tout à fait d’accord avec vous. Le voyage est plus généralement l’aventure est nécessaire à chacun d’entre nous. Certains choisiront de voyager en sortant autour de chez eux, d’autres à travers un livre ou la pratique de l’art, d’autres en allant au contraire au bout du monde. Toute action a un impact. L’idée n’est pas d’arrêter de bouger sous prétexte qu’il y a la menace climatique et sociale annoncée. Mais de réfléchir à des alternatives pour réduire son impact. Perso, je cherche à voyager le plus possible à vélo et à « me donner du temps » car c’est le facteur principal de responsabilité/durabilité. Pas facile …
C’est tout à fait ça. Il n’est pas question de ne plus faire mais de tenter de faire différemment. Et mieux.
Oui, il y a le voyage à l’extérieur et le voyage intérieur. Je pense qu’on va naturellement de plus en plus de l’un vers l’autre…
Je pense aussi … même si je trouve parfois que certains pratiquent le voyage vide de sens :/
Si l’on se base sur les mesures à prendre pour rester en-dessous des 1,5°C de réchauffement en France, en s’appuyant sur les prévisions du GIEC, il faudrait, rien que pour les transports:
– interdiction de vendre des véhicules neufs pour les particuliers dès maintenant
– trajets en voiture /2, transports en commun x2, trajets en vélo x6
-Suppression des vols intérieurs disposant d’une alternative (route ou fer en moins de 4h) dès 2022
– interdiction de tout vol hors Europe non justifié dès 2020
– Autorisation de 2 vols A/R longs courrier par jeune de 18 à 30 ans
– Instauration d’une loterie nationale distribuant 500 000 vols par an
Ah, et pour les bloggeurs:
– Interdiction de la publicité en ligne intégrée aux sites internet
– le flux video consommé doit être divisé par 3 d’ici 2030.
Toutes ces mesures peuvent sembler farfelues mais elles proviennent de groupes de réflexion très sérieux…
source: https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/infographie-interdiction-d-acheter-une-voiture-neuve-ou-de-prendre-un-long-courrier-couvre-feu-thermique-quotas-sur-les-produits-importes-les-mesures-chocs-pour-rester-sous-1-5-c-146877.html?fbclid=IwAR0IE5wxve6lOzTJsa4elXpjdllBs4hm2sxj1LMwLlA29tYTVKGWPRx7Wf4
C’est donc pas très encourageant mais ça devrait être un moteur pour développer d’autres formes de tourismes plus locales, comme beaucoup e vos commentaires attestent déjà!
Oh j’ai bien vu cette enquête et elle est effroyable !! Je ne pense pas que nous soyons en mesure d’appliquer toutes ses mesures malheureusement, moi la première :/
Je suis tellement d’accord sur ce que l’on ressent quand exceptionnellement on reprend l’avion pour s’offrir un beau et long voyage après 4 ans d’errance au sol (et toute avec plaisir).
Je ne dis pas que je ne prendrai plus jamais l’avion, mais j’aime que ce soit exceptionnel même si effectivement en europe le prix du train demande de tout repenser. Ce n’est pas facile quand on a un petit budget mais c’est finalement possible en reprenant tout depuis la base : qu’est ce qui est important dans ce futur voyage ?
Je me souviens aussi petite fille de ce que représentait l’avion pour moi : le grand voyage, la découverte, l’extraordinaire … et en effet, on a beaucoup perdu de cette magie des airs.
On prend l’avion pour les ponts, pour les week-ends, pour quelques heures. Doit on compter sur les prises de conscience et les changements de comportement ? Je miserais plutôt sur une hausse massive des tarifs des billets des vols courts et moyens courriers. On ferait peut-être baisser le trafic. Et avec les recettes on mènerait des actions en faveur de l’environnement !
Le prix sera en effet un argument fort en faveur du changement … nous sommes tous très faibles par rapport à notre plaisir et seules des contraintes je pense nous forceront à elle vers moins.
C’est un témoignage très intéressant ! Merci pour le partage.
Je me sens tout à fait concernée par l’écologie depuis de nombreuses années et je m’engage de plus en plus à travers notre blog à passer des messages pour le respect de la planète. Il est grand temps de changer notre manière de voyager mais cela n’a pas besoin d’être en s’arrêtant complètement de découvrir et rencontrer. Comme dit Guillaume, c’est en repensant ses activités et ses déplacements. Exactement ce qu’on commence à mettre en place petit à petit en ce qui nous concerne. 2019, j’ai un dernier projet en place où je dois prendre un avion, après, je compte bien revoir tout ça et favoriser les aventures françaises et eurpoéennes et sensibiliser de plus en plus nos lecteurs à entrer dans une démarche de tourisme local et responsable.
Notre pays et notre continent ont tellement à offrir, il y a moyen de sortir de la routine et découvrir de belles choses sans partir au bout du monde, même si on en rêve !
On s’est mordu les doigts l’année dernière lorsque l’on a réalisé que notre seul trajet en avion nous avait coûté tous les efforts que l’on avait fait sur toute l’année.
De notre côté, nous sommes super convaincus par ce discours. Au point que l’on culpabilise de prendre un avion pour aller en Norvège, le point de départ de notre prochaine aventure à vélo.
Ça me donne envie de pointer une problématique du voyageur à vélo : remonter depuis l’Italie avec un vélo en train ou en bus, c’est un peu compliqué. Et j’en suis toujours navrée : les gares sont inadaptées (porter notre vélo sur 3 étages et l’installer dans un wagon à 50 cm du sol, avec 20kg de bagages dessus, c’est méga sport), interdiction de prendre les vélos à bord du train (en France, il faut donc prendre les TER et changer tout le temps), prix exorbitants… il y a énormément de progrès à faire pour favoriser le cyclotourisme et le tourisme durable. Mais pour l’instant c’est l’inverse qui se passe. De nombreuses lignes ont enlevées leurs compartiments vélo 🙁
À plusieurs reprises, nous avons fait des longs trajets de la sorte, on en sortait toujours plus épuisés. Mais c’est sans doute ce que l’on va faire en rentrant d’Espagne ceci dit, un retour train + vélo ! On aura déjà pris l’avion pour aller en Norvège, faut pas abuser non plus hein ? 😀
J’ose croire que ça va évoluer en tout cas. L’Europe est pleine de merveilles, que nous n’avons fini d’explorer. J’ose croire que le tourisme changera, deviendra plus lent et surtout, moins envahissant.
Le train n’est pas du tout adapté encore … tarifs plus chers que l’avion, difficultés de transporter du matériel, retards … bref, il y a du boulot. Pas étonnant alors que l’avion apparaisse comme une solution plus pratique.
J’ai été voir ma meilleure amie à Strasbourg en janvier et devant le prix exorbitant du prix du train, j’ai choisi l’avion. Sans fierté aucune et même avec beaucoup de scrupules mais niveau budget, à ce moment-là, je ne pouvais pas me permettre de payer plus :/
Il est important de se poser des questions, de faire au mieux dès que possible mais je refuse de me flageller alors que tant d’autres et surtout les politiques et les industriels se posent beaucoup moins de questions que nous !
Je comprends tout à fait ton point de vue. C’est juste que de notre côté, on prône plutôt un tourisme alternatif, durable et au maximum sans avion sur notre blog. Ce serait donc hypocrite de notre part de passer notre vie en avion. Et ce, même si l’on a conscience que nos efforts ne sont rien du tout dans ce vaste monde. 🙂
Heureusement, beaucoup de voix s’élèvent en ce moment pour favoriser davantage le train. Espérons qu’elles soient écoutées !
PS : Désolée pour les fautes dans mon 1er commentaire, je ne m’étais pas relue, c’est une cata :-/
L’orthographe, on s’en fiche un peu lorsque l’on est passionnée par son sujet 🙂
En plein accord avec cette vue du voyage. J’ai bientôt 67 ans… J’ai pris l’avion fois dans ma vie (Crête, Turquie 2X) Depuis des années, je me refuse à des city-trip de quelques jours (voire quelques heures) au prix de deux trajets en avion. Mes dstinations de vacances sont, essentiellement, la Belgique (mon si beau pays)et la la France. Par contre, je voyage beaucoup avec des documentaires que je visionne à la télé… Les réalisateurs de ces documents ont d’ailleurs des entrées et des points de prises de vue que je n’aurai jamais moi-même en allant sur place! Mon dernier luxe pour voyager, ce sont les livres… Je pense n’avoir que peu d’impact négatif sur la planète en voyageant de la sorte. Et qu’est-ce que c’est beau, le Voyage!
Vous êtes bien raisonnables François, bravo ! Personnellement, je ne suis pas certaine d’arriver à l’être autant que vous :/
Merci pour cette réflexion et pour ce partage. Guillaume met les mots sur des intuitions, des réflexions personnelles. Et je ne peux que confirmer, après mon voyage jusqu’en Chine par voies terrestres cet été, que le voyage sans avion est loin d’être ennuyeux ! C’est un beau challenge qui nous attend tou·te·s et je me réjouis par avance des belles initiatives et idées qui vont naître de la contrainte.
ah mais toi, tu es exceptionnelle Léa. Une source d’inspiration au quotidien !!
Je trouve que Guillaume a tout à fait raison. Je ne me considère pas comme une blogueuse « voyages » même si j’ai une rubrique qui concerne cet aspect sur mon blog. Je suis consciente de prendre l’avion un peu trop souvent (parfois pour le travail), mais en contrepartie, le reste de l’année, j’utilise les transports en commun comme le tram, le métro, le train… et mes jambes, moyens qui sont beaucoup moins polluants puisque j’ai décidé de ma passer de voiture depuis bientôt 6 ans quand je suis partie vivre au Japon. La ville où j’habite depuis six mois n’est pas spécialement bien desservie par les transports en commun, tout le monde m’avait d’ailleurs dit « mais à Casa, il te faudra ABSOLUMENT une voiture ! » mais c’est non, et je suis la preuve qu’on peut y arriver sans 😉 Je pense que les pouvoirs publics nous culpabilisent beaucoup sur le sujet mais ne font pas grand chose pour aider à cette transition écologique nécessaire, que ce soit au niveau des entreprises (qui polluent tout de même bien plus que les simples citoyens mais ne sont pas spécialement taxées) ou au niveau des infrastructures publiques qui pourraient être largement améliorées en matière d’écologie. Les choses bougent… mais lentement.
J’ai l’impression que les choses bougent beaucoup plus vite chez les particuliers tandis que les industriels trainent toujours pour changer. C’est pas normal !
Finalement quelqu’un qui met un coup de pied dans la fourmilière, j’aime ça ! Je prends peu l’avion et j’essaie de le remplacer complètement par le train, mais quand je pense qu’à côté de ça, une masse de gens incite une masse d’autres à voyager le plus possible, ça me dérange. C’est vraiment se mettre des œillères… je n’ai jamais pris de long courrier, et si je le fais un jour, je veux que ce soit pour partir longtemps, parce que la dépense écologique m’a toujours semblé absurde si c’est pour deux semaines sur place. Donc les mots de Guillaume me font plaisir à lire, enfin !
Je te rejoins mais malheureusement, le voyage au long cours n’est pas toujours possible, notamment lorsque tu as une famille et un boulot qui demande d’être sur place :/
Intéressant comme post, alors une fois par an un voyage en avion n ‘est pas fait pour préserver notre planète…
Je ne voyage pas beaucoup e je préfère prendre le train quand je peux alors là je me sens peu concernée cette fois-ci quoi que bientôt…
L’avion est l’ennemi de la planète et quel dommage !! Je rêve d’avions non pollueurs !
C’est un point de vue très intéressant et il est de toute façon urgent de se poser la question. Son côté « cash » ne me dérange pas du tout, car les propos ont un vrai fondement et sont assez vrais.
Pour ma part, j’aime beaucoup voyager, mais je ne suis encore jamais sortie de l’Europe, rien que pour le budget des fois, c’est pas facile. Après, ça ne me manque, car il y a déjà tellement à voir en Europe !
Quand je peux prendre le train, je préfère, mais parfois on n’a pas 3 jours de vacances (sur 5) à prendre pour ne faire que du train sur le trajet. Si j’avais du aller en Finlande en train, ça aurait été compliqué, long et très cher. Après, il ne faut pas abuser des voyages en avion c’est sûr, il faut surtout veiller au quotidien à nos émissions, à notre mode de vie. Le quotidien est très important également. Et puis, la premier source d’émissions de gaz à effets de serre, ce sont surtout les entreprises et là il y a un gros boulot à faire en priorité, même si les bloggeurs voyage doivent adopter des attitudes et un discours écolo, ils ont la responsabilité de sensibiliser les gens.
Nous sommes bien d’accord que les industriels sont les premiers pollueurs et que rien ne semble évoluer de ce côté-là. Et bien entendu, faire mieux chaque jour est très important, ne serait-ce que pour notre conscience citoyenne.
Et la Finlande, quel beau voyage !!