Plusieurs blogueurs vous livrent leur point de vue sur le tourisme solidaire.
Ce blog a toujours suivi de très près mes réflexions du moment et mes préoccupations, il est la continuité exacte de mes pensées. Il me ressemble à 100% #teamdavidetlaura.
Et en ce moment, ce qui me préoccupe notamment, ce sont les questions environnementales. La catastrophe est annoncée et perso, la situation me fait passer quelques heures blanches au fond de mon lit la nuit venue. A ce point-là. Je ne serais pas maman, j’y penserai moins certainement mais avec un gamin de 12 ans à élever, ces questions d’effondrement et de planète en sursis me font réellement flipper. Pour autant, je n’ai pas décidé d’aller élever des chèvres vous savez où. Mais tout de même, mes habitudes changent perceptiblement et mes préoccupations également.
Tourisme durable, responsable, équitable … kesako ?
Je cogite beaucoup sur le climat mais aussi sur le tourisme, l’un et l’autre étant étroitement lié. J’ai beau ne pas parcourir le monde en large et en travers, je ne me sens pas moins responsable de mes déplacements et de mes choix de voyage. A ce propos, si vous ne l’avez lu, je vous laisse vous plonger dans le dernier #debatdumardi sur l’impact des blogueurs voyage sur le tourisme, les commentaires laissés sous l’article y sont passionnants !
C’est dans cet état d’esprit contrarié et curieux, que les expressions « tourisme durable », « tourisme solidaire », « voyages responsables », « écovolontariat », « slow-tourisme », « micro-aventures » … ont fait leur apparition dans mes lectures. Et de prime abord, ce n’était pas très clair dans mon esprit, tous ces termes n’étant peu ou pas définis et se chevauchant les uns les autres. Peut-être est-ce-le cas pour vous également ?
Aussi, je vous propose quelques billets à venir sur ces sujets, histoire d'avancer ensemble dans la compréhension de ces notions que l'on voit fleurir - tels des coquelicots - un peu partout dans les médias. Et si elles étaient la seule façon qu'il nous reste de voyager ?
Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté, je ne mène jamais mes réflexions toute seule dans mon coin. Je suis une fille de débats, de discussion et il me plait de m’entourer d’avis contraires pour mieux forger mes croyances. Et comment pourrais-je vous parler de tourisme durable alors même que je ne l’ai pas – ou si peu – expérimenté ? C’est pour cette raison que j’ai demandé à des blogueurs, des professionnels du tourisme, des journalistes… d’intervenir avec moi sur ces sujets, de nous donner leur point de vue, leur mode de fonctionnement…
Le premier billet de la série donne la parole aux blogueurs. Je leur ai posé cette question
Qu’est-ce-que le voyage solidaire selon vous ?
Et en fait, dans mon esprit embrumé et confus, je les interrogeais sur le tourisme durable. Je pensais qu’ils allaient me parler de climat et de zéro déchet … Vous verrez à la lecture que ce qui est très clair pour les uns, ne l’est pas forcément pour les autres … Certaines des réponses – elles sont toutes très différentes et passionnantes – touchent à la fois le tourisme durable et le tourisme solidaire. Comme quoi, la frontière entre durabilité et solidarité est ténue.
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Le voyage solidaire comme un état d’esprit pour Claire & Jérémie du blog Soundwave On The Road
Avec son histoire, ses origines et son parcours, chaque être humain est unique. Mais avant d’être citoyen de son pays, nous croyons fortement que chacun est d’abord citoyen de la planète.
Solidaire rime avec aller ensemble dans la même direction.
Une direction où l’homme n’est pas le centre du monde mais où il fait partie du monde au même titre que la vie sauvage. Le voyage solidaire est un état d’esprit où l’humain vit des ressources de la planète avec conscience et respect.
Comment Claire & Jérémie pratiquent le voyage solidaire ?
C’est un mode de vie qui passe par une prise de conscience, une remise en question sur ta consommation, tes actes, et puis une recherche constante de l’équilibre qui te convient.
Pour nous ça passe par le choix de voyager lentement et sur une longue durée, en van aménagé ou chez l’habitant.
On privilégie aussi la nourriture locale et sans déchets. On cherche les sourires et les rencontres, baragouine quelques mots, découvre la faune avec des locaux… On reste humble, respecte l’intimité des autres et échange nos services dès qu’on a du temps devant nous.
Ce qu’on aime surtout c’est partir à la rencontre des « héros de la planète », ces acteurs de l’environnement et de la conservation qui se dévouent pour une cause. On se focalise sur ce qu’il y a de bon et ces personnes que nous mettons en lumière sur le blog nous montrent simplement la bonne voie. Pour la plupart, ils travaillent nuit et jour pour la sauvegarde d’une espèce ou d’un habitat naturel tout en encourageant la sensibilisation et l’implication des communautés locales.
Claire & Jérémie, les colibris
On pourrait très bien rester sur le canap, à regarder des séries. On pourrait très bien avoir une vie de métro boulot dodo et passer le dimanche en famille. On pourrait… mais on a plutôt envie d’aller réaliser nos rêves d’aventure. Il y a toujours cette petite voix qui nous appelle et nous pousse à sortir de notre zone de confort. Et ces dernières 9 années de voyage nous ont ouvert les yeux à bien des égards. On s’est rendu compte qu’un geste anodin pouvait avoir des conséquences décuplées, on part de ce principe et on essaie de jouer les colibris en projetant d’un battement d’aile une initiative positive et qui nous parle (souvent en rapport avec la vie sauvage). C’est notre façon à nous de nous impliquer, d’encourager la prise de conscience et de supporter ces héros. Pour nous rappeler à chaque fois qu’il y a du bon dans ce monde.
En savoir plus sur Claire & Jérémie sur leur blog Soudwave On The Road
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Le tourisme solidaire doit avoir un impact positif et durable pour Sébastien & Laura
Pour nous le tourisme solidaire est une forme de tourisme soucieux de participer au développement économique social et parfois environnemental des habitants de la destination visitée. Un tourisme qui tend à avoir un impact positif et durable.
Malheureusement, à notre sens, on le confond trop souvent avec le tourisme « humanitaire », ou le volontariat.
Voyage solidaire et volontariat
De notre côté, nous le distinguons vraiment du « volontourisme » envers lequel nous sommes très critiques. En effet, suite à l’engouement des missions de volontariat à l’étranger, on assiste à des dérives vraiment très graves (faux orphelinats, inutilité des projets mis en place, fausses associations qui détournent l’argent des volontaires …). Le désenchantement est croissant parmi les volontaires qui prennent conscience des effets pervers et néfastes de leur générosité et engagement. Car vouloir aider ne suffit pas.
S’impliquer sur des projets de développement demande des compétences, un engagement sur la durée et des structures locales fiables avec un projet solide. La manne financière que représente l’argent du volontourisme freine parfois des projets locaux menés pour, mais surtout par, les populations elles mêmes. Il est impossible de pouvoir considérer tous les enjeux socio-économiques et culturels d’une situation et apporter des solutions adaptées sur 1, 2 ou même 4 semaines, avec un turn over de personnes permanent.
L’exemple de l’alphabétisation des enfants est parlante en ce sens. Accepteriez vous que vos enfants soient pris en charge par des personnes sans aucune compétence pédagogique, avec des références culturelles très différentes et qui changent toutes les semaines ? Dans ce cas, une solidarité qui me semble plus opérante est de soutenir des initiatives pour permettre à ces enfants d’avoir des professeurs locaux durablement.
Et c’est là où le tourisme solidaire peut être une alternative intéressante.
Le tourisme solidaire pour lutter contre l’économie de la misère
Ce que nous apprécions dans le concept de tourisme solidaire, c’est qu’il nous semble plus transparent et honnête. Un organisme met en place des activités touristiques pensées et menées par des locaux auxquels les touristes participent moyennant finances. Il n’y a pas l’illusion de venir sauver le monde, mais de contribuer économiquement à un développement qui est réfléchi localement par des structures ou des organisations locales. Cela n’empêche en rien de fabuleuses rencontres, au contraire, elles sont même au centre de l’expérience. Et elles respectent davantage, à notre sens, la dignité des personnes. Nous ne sommes plus là sur une économie de la misère où l’on appelle à l’aide les « sauveurs » occidentaux, mais davantage sur des formes d’échanges interculturels, du faire ensemble. Les agences de tourisme solidaire reversent une partie du prix du voyage dans des projets locaux, mais font surtout appel tout au long du voyage à des prestataires locaux, communautaires ou coopératifs dont les revenus ne profitent pas qu’à une poignée de personnes mais bien à une communauté et ce de manière équitable. Les voyageurs peuvent participer ponctuellement aux projets sur le terrain, mais ceux là perdurent largement au-delà de leurs visites car ils sont gérés localement et ne dépendent pas de la présence physique des voyageurs.
Mais là encore, dans son choix d’agence ou d’intermédiaire pour le tourisme solidaire, il faut toujours rester vigilant et garder son esprit critique aiguisé.
Nos conseils ? Posez vous beaucoup de questions sur ce qui vous paraît le plus efficace, le plus éthique, le plus cohérent. Posez les ensuite aux opérateurs. Renseignez vous sur leur fiabilité, leur sérieux, prenez le temps de choisir pour être sûr de ne pas contribuer, malgré vous, à une nouvelle forme d’instrumentalisation des communautés locales.
Le tourisme communautaire vu par Laura & Sébastien sur leur blog les Globe-Blogueurs
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Le témoignage très franc de Chris & Alex : le voyage solidaire, c’est non merci !
Pour nous le « voyage solidaire » c’est un terme un peu « malaisant ». On va mettre le pied dedans, mais ça fait très « blancs sauveurs » et on ne se considère absolument pas de la sorte, nous ne sommes absolument pas des sauveurs, nous sommes même très humains et banals.
On va être encore une fois honnêtes, mais si on part en voyage, on le fait uniquement pour nous. Nous ne souhaitons pas engranger ou mettre en place des actions pour soulager notre conscience. Nous ne sommes ni compétents sur le sujet, ni sur les protagonistes à contacter, ni sur les techniques/expertises. Par contre, on essaie d’agir à l’étranger comme on fait à la maison : on voyage en véhicule nomade, on consomme local, on vérifie que notre argent arrive aux bonnes personnes.
On ne produit quasiment aucun déchet, on consomme le minimum d’eau (la moindre des choses, surtout dans les pays où elle se fait rare), on respecte l’environnement et on prend le temps de faire connaissance avec les gens qu’on rencontre sur notre chemin.
On respecte aussi les lieux, les coutumes, les façons de vivre.
Si le hasard, le moment, le besoin ou la volonté, font qu’on veut/peut/doit aider, on le fera, mais spontanément. Ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite calculer ou faire absolument.
Comme dans la vie de tous les jours : on ne projette pas d’aider son voisin parce que ça fera bien et que ça nous renverra une bonne image de nous-mêmes. On sait déjà que sur la question du don de soi, on pourrait faire mieux, mais qu’on ne le fait pas.
On « agit» parce que ça nous fera plaisir de l’aider si on le croise en train de galérer dans l’escalier ou dans une autre situation compliquée. C’est tout.
Le « voyage solidaire » on laisse ce terme à ceux qui savent faire et qui ont de vraies expertises : les soignants, les ingénieurs, éducateurs…. Ceux qui sacrifient une partie de leur vie à cela et qui ont la pudeur de le garder pour eux (ou pas, selon). Ou encore à ceux qui ont un vrai engagement, aka, au dessus de leur égo.
Les rencontres de Chris et Alex au Maroc : à lire sur Wait and Sea
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Pour Laura, le voyage solidaire, c’est un tourisme écologique
Quand on évoque le tourisme solidaire, la plupart du monde imagine immédiatement un voyage humanitaire pour bâtir une école, donner des cours, creuser des puits dans des zones arides. Oui. Le tourisme solidaire c’est un peu le bénévolat et l’entraide. Mais c’est aussi un tourisme écologique où l’on est conscient de son impact sur l’environnement et les populations locales. Pour voyager solidaire, il faut aussi voyager responsable et équitable. Voici l’angle de vue du tourisme solidaire que je souhaite aborder ici : le voyage écologique.
Pourquoi voyager écologique ?
L’enjeu du XXIe siècle est incontestablement l’environnement. Et le tourisme a un impact considérable à l’échelle mondiale que ce soit par l’essor du transport aérien, la mise en marché de zones naturelles, et la course pour aller voir les incontournables, mais toujours en cherchant une approche très personnelle.
Qui plus est, le tourisme est une économie en pleine expansion, et les paysages s’adaptent au tourisme de masse.
Aussi partir en avion, loger dans un hôtel tout inclus, et participer à des circuits organisés risque bien souvent de ne pas vous confronter aux locaux.
Tandis que partir dans un contexte différent, à vélo par exemple, vous ouvre aux rencontres, vous amènent à découvrir des sites moins touristiques mais tout aussi intéressant, à discuter avec les populations locales, à économiser vos frais d’essence pour les réinvestir auprès de magasins locaux – et bien sûr à moins polluer.
En tout cas, c’est pourquoi j’apprécie plus que tout au monde de voyager à vélo à travers la planète.
Astuces pour voyager écologique
- Penser à voyager proche de chez soi avant d’aller au bout du monde;
- Tenter de trouver des alternatives de transport écologique : vélo, voilier, stop, transport en commun;
- Avoir ses contenants réutilisables toujours avec soi afin d’éviter les emballages à usage unique;
- Encouragez les entreprises locales et écologiques : plutôt qu’un hôtel tout inclus, pourquoi pas aller dans un éco-lodge ?
- Choisir un équipement éco-responsable et durable : parce qu’il vaut mieux acheter une chose une seule fois que d’acheter à bas prix le même objet plusieurs fois, fabriqué à l’autre bout de la planète et qui finit à l’enfouissement mais ne se dégradera jamais.
Voyager responsable, c’est un peu comme penser à éteindre le robinet pendant que l’on se lave les dents : c’est un ensemble de petits gestes qui peut avoir un impact énorme sur l’environnement et les populations locales que l’on visite. Quant à toi, c’est aussi l’occasion de vivre un voyage d’exception en vivant des expériences uniques.
Lisez d'autres conseils de Laura pour voyager écologique sur son blog la Cyclonomade
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Le slow voyage comme composante du voyage solidaire pour Isabella
Le voyage responsable ou le voyage solidaire sont des notions très proches qui pour moi signifient faire profiter un maximum les locaux de l’argent que je dépense en voyageant. En réfléchissant à la question « Suis-je une voyageuse solidaire? », je me suis rendu compte que je voyageais de manière solidaire plutôt naturellement.
J’ai toujours aimé prendre mon temps dans la vie et cela est particulièrement vrai en voyage. Voyager lentement me permet de mieux comprendre le mode de vie et la culture du pays que je visite. Me loger chez l’habitant, manger local, me déplacer en transports en commun ou acheter de l’artisanat et des produits régionaux sont autant d’opportunités d’échange avec les locaux et de moyens de faire bénéficier les populations locales de l’argent que je dépense en voyage.
Être attentif à son comportement et à ses tenues vestimentaires, s’informer au préalable sur les us et coutumes pour ne pas froisser qui que ce soit est essentiel à mes yeux. Pour la majorité d’entre nous ce point tombe sous le sens mais malheureusement je suis de plus en plus souvent témoin de comportements déplacés que ce soit envers la population où la nature.
Mes principales motivations dans le voyage solidaire sont l’enrichissement personnel, la rencontre et l’échange avec les locaux et la compréhension de différents modes de vie et culturels.
Retrouvez Isabella sur son blog, Chaux me le monde
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Le tourisme traditionnel est solidaire selon Alexandra
Je vais vous faire un aveu : je n’ai jamais fait d’humanitaire ni de volontourisme, je n’ai jamais associé aucun de mes voyages à un projet caritatif.
Je suis une touriste lambda, qui aime la découverte et les belles expériences.
Et pourtant, je prétends que ma façon de voyager est solidaire.
Quand on entend « tourisme solidaire », on pense souvent à des jeunes gens qui vont soigner des éléphants dans un sanctuaire en Thaïlande.
Le tourisme comme levier de développement économique
Le tourisme « normal », celui des gens qui veulent simplement découvrir une belle région, manger dans des restos sympas et dormir dans un joli hôtel, est rarement associé à la solidarité. Au mieux, il est considéré comme anodin, au pire, il est décrié et considéré comme peu écolo, trop égoïste, etc.
Le tourisme n’a pas bonne presse en ce moment.
Pourtant, je reste persuadée qu’il est un des leviers de développement des territoires les plus essentiels qui soient.
Sans tourisme, des régions entières de France auraient été désertées, à commencer par les massifs montagneux.
Sans le ski l’hiver et la rando l’été, ces hameaux d’altitude, isolés, difficilement accessibles, peu rentables dans l’économie classique, seraient tous des villages fantômes à l’heure qu’il est, et un pan essentiel de la culture traditionnelle de notre pays aurait disparu sans espoir de retour.
Sans tourisme, les habitants d’un grand nombre de régions rurales n’auraient pu rester chez eux, continuer à proposer des services, des activités, un dynamisme qui bénéficie à tous. L’économie classique favorise l’uniformisation, l’accessibilité, les plaines, mais le tourisme, quant à lui, valorise les territoires enclavés, préservés, lointains, car perçus comme plus authentiques. Il encourage la conservation des identités locales, il incite les régions à ne pas gommer ce qui les différencie et fait leur charme. Il apporte de l’argent et crée des services dans des coins isolés, il fait vivre des milliers de personnes.
Quand vous choisissez d’aller dépenser de l’argent dans une région qui n’est pas la vôtre, que vous décidez de consacrer une part de vos revenus mensuels dans une nuit d’hôtel ou un repas chez un restaurateur, vous contribuez à l’économie de la région, vous permettez à des gens de rester vivre chez eux et de gagner leur vie.
Les astuces d’Alexandra pour voyager plus solidaire en France
Alors, suffit-il de partir en vacances pour être solidaire ? Je pense que pour aller au bout de la démarche, il faut veiller à ce que l’argent que vous dépensez profite bien aux acteurs locaux.
Je préfère éviter les grandes chaînes d’hôtel et les Air BnB (qui tendent à priver les locaux de logements en location et à « gentrifier » les cœurs de ville) et privilégier les petits hôtels indépendants ou les chambres d’hôte déclarées.
Côté restaurants, je me fie de plus en plus à un label précieux, car décerné par l’Etat lui-même (sur inspection des services préfectoraux) : le label « Maître Restaurateur ». Il garantit que la majorité des produits utilisés sont frais, que le restaurateur travaille avec des circuits courts et des produits locaux, et que les plats sont faits maison. Aucun restaurant labellisé de la sorte ne m’a encore déçue, et je sais soutenir des filières locales.
Quand j’achète un souvenir, je veille à aller chez un artisan ou un producteur local.
Je ne suis évidemment pas parfaite : il m’arrive parfois de déroger à ces règles, de prendre une nuit dans un Mercure ou un Novotel car c’est pratique, ou de manger du réchauffé dans un bistrot quelconque. Mais de façon globale, j’essaie vraiment de rester fidèle à cette ligne que je me suis fixée, car elle correspond à mon envie de voyager et à ma vision du tourisme intelligent.
Et c’est elle qui me permet de vivre les plus belles expériences !
Ce type de tourisme, c’est ce que je veux mettre en valeur, à la fois sur mon blog et dans mes articles de presse.
Montclar, station solidaire
Ma plus belle expérience de tourisme solidaire à ce jour, c’était à Montclar dans les Alpes du sud, une station de ski rachetée et gérée par ses habitants, où le village tout entier s’emploie à la promotion et à l’exploitation touristique de ce territoire, qui serait mort si la station avait fermé. Une initiative courageuse, trois hôtels indépendants, trois maître-restaurateurs, des artisans et prestataires ancrés dans leur territoire, un domaine préservé : c’était tout ce que j’aime !
Découvrir Montclar sur le blog d'Alexandra, Itinera Magica
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Alors qu’en dites-vous ? y voyez-vous un peu plus clair maintenant ?
Moi oui, un peu. Suffisamment en tout cas, pour penser que tourisme solidaire et tourisme durable sont deux notions différentes, même si certainement et en toute logique, l’un doit aller avec l’autre …
J’attends bien entendu vos avis en commentaire, ces billets « réflexion » sont faits pour échanger et confronter toutes nos idées. Ensemble, on va plus loin – en faisant attention à notre empreinte carbone bien sûr 😉
Quant aux pratiques de voyage de Laura, Christ, Alex, Sébastien, Claire, Alexandra … qu’ils ont gentiment partagé avec nous, ils m’interrogent aussi sur ma propre façon d’envisager le voyage et les rencontres qui n’est aujourd’hui, ni très solidaire, ni très durable. Il est d’ailleurs possible que je vous parle de Montclar à mon tour dans quelques semaines.
Je vous laisse méditer sur ces riches partages et revient très vite avec un autre billet. Cette fois-ci, ce seront des professionnels qui auront la parole. Le sujet ? il n’est pas entièrement défini encore mais si vous avez des suggestions, n’hésitez pas !
Quelle expérience ! Votre tourisme solidaire m’a permis de me questionner sur moi-même et mes ambitions. Je trouve ça génial et je vous remercie pour votre partage 🙂
Kevin
Rien ne me fait plus plaisir que de susciter de nouvelles réflexions !
Le tourisme éthique et solidaire vous intéresse ? Et vous souhaitez visité une ville avec un guide qui vous fait découvrir sa ville d’une autre manière différente ?
Voici la solution ! Découvrez MyStu a qui développé la première application qui permet aux particuliers et aux entreprises de booker instantanément des étudiants. Leurs études matchent les centres d’intérêt des utilisateurs et ils sont rémunérés pour leurs services.
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N’hésitez pas à booker un étudiant dans l’application pour l’aider à financer ses études !
Merci pour ce texte promotionnel 😉
Très intéressant comme article avec de nombreux points de vue ! Et il est toujours intéressant de voir les avis et retours sur un sujet d’actualité comme celui-ci.
Je me retrouve beaucoup dans la façon de penser de Chrys et Alex sur le sujet du « sauveur ». Après, même si je dis souvent que le voyage « responsable » est une alternative, je considère plutôt que ça devrait être une norme. C’est en tout cas ma norme de respecter les traditions, de participer à l’économie locale en préférant des petits hôtels parfois tout pourris au milieu de nulle part… Et à la question « est-ce qu’on peut continuer à voyager comme on le fait aujourd’hui? », clairement, à mon sens, non. C’est aussi de la responsabilité de chacun de se rendre compte de l’impact qu’on a en voyageant trop et trop loin.
nous sommes pourtant loin d’une prise de conscience généralisée :/
Débat passionnant et indispensable. Nous qui (re)quittons tout pour devenir nomades, nous allons aussi en quête de sens et nous nous sommes posés plusieurs fois la question de l’engagement au fur et à mesure de notre avancée. Je rejoins, je crois, la vision de Chris et Alex, et je vois une forme d’hypocrisie de notre part. Combien de blog « vendent » l’engagement comme une solution pour se loger pas cher… On n’en est où du coup de la démarche altruiste ? Et combien d’association finissent par transformer ce genre d’élans en arnaque financière… Et pourtant, je partage aussi avec beaucoup, ce sentiment très fort de devoir quelque chose au monde qui nous accueille. Les gens comme la terre elle même… Nous réfléchissons, forcément, avec notre culture et notre éducation en base de référence et j’ai parfois peur de me tromper, de faire mal. Qui suis je, par exemple, pour aller donner des cours pendant 2 mois à des enfants, quand en réalité je n’ai aucune formation pour cela, quel est mon impact à ce moment là ? Ne serait ce pas plus pérenne de former des gens sur place ? Bah oui mais comment on fait ?
Comme Audrey, j’ai bien conscience aussi que le premier pas du voyage, je le fais en avion… D’ailleurs notre premier voyage au long cours on l’avait fait en camion… Alors c’est bien joli de vouloir « compenser » ensuite en déambulant à pied, transports en communs et consommer local, mais en réalité je sais aussi que ce n’est plus une option de ne pas le faire, c’est un minimum… Il faut se réveiller et maintenant…
Je me rends compte que je ne fais pas avancer le débat mais en tous cas merci à vous tous, car cela nous fait nous interroger sur notre impact et sur les choses que nous pourrons mettre en place à notre niveau, et c’est peut être un début de solution, la prise de conscience…
Merci Athéna pour ton commentaire qui prouve bien encore une fois qu’il n’existe pas une seule solution magique et que chacun avec nos sensibilités différentes pouvont oeuvrer pour un monde un peu plus solidaire et responsable.
Très intéressant comme débat ! J’ai lu avec intérêt les avis de chacun, n’ayant moi-même pas encore beaucoup réfléchi à cette question. Je me suis retrouvée dans certains points de vue, et me suis rendue compte que je voyage moi aussi, à ma façon, de façon solidaire. Vivre chez l’habitant, rencontrer les gens, essayer de comprendre leur façon de vivre et de m’en imprégner sur leur territoire, consommer local et auprès d’artisants… Autant de choses qui me paraissent naturelles en voyage, et que je respecte pourtant beaucoup moins à la maison tiens ! Et voilà d’autres questionnements qui naissent en moi…
Généralement, on relâche ses attentions lorsque l’on est en vacances … tu sembles fonctionner à l’inverse. C’est intéressant de voir que tu attaches plus d’importance à ton entourage et à ton environnement lorsque tu es loin de chez toi. Je veux suivre tes réflexions quand tu auras avancer un peu 🙂
Merci pour ce nouvel article débat qui est très intéressant !
Le « tourisme solidaire », nous le pratiquons, mais ce terme a un côté péjoratif maintenant. Comme le mentionnent Laura et Sébastien, il y a toutes ces fausses ONG et fausses assos qui cherchent plus à soutirer de l’argent aux gens qu’à aider les locaux ce qui fait que nous avons une vision très mauvaise de ce terme maintenant. Mais à mon avis on peut visualiser cela sur une plus petite échelle, une échelle individuelle en aidant des particulier, et c’est ce que nous avons découvert avec le volontariat via des plateformes comme Workaway.
L’idée est de travailler contre le logement et parfois le couvert, il y a des profils d’hôtes de toutes sortes, mais parfois certains projets sortent du lot et se démarquent. Ce sont souvent des gens comme nous qui ont besoin d’un coup de main pour un projet important pour eux, la construction d’une maison écologique, la rénovation d’une maison d’hôte avec des systèmes écolo aussi (solaire, éolien, récupération d’eau, etc), etc (en me basant sur nos expériences) et aider ces gens nous permet de leur apporter le coup de main dont ils ont besoin, nous permet d’apprendre et il y a souvent un vrai échange entre eux et nous. En soit, c’est de la solidarité et nous sommes en voyage donc « en tourisme solidaire ».
Au delà de cette partie, je prône aussi l’idée de soutenir le tourisme local en visant au maximum les artisans et agences locales. Mais les intervenants sur cet article, comme Alexandra, le disent très bien donc je ne vais pas m’épancher sur cette partie là. ^^
Merci Candie pour ton commentaire, ta vision des choses et l’idée du volontariat responsable. Ces actions ne peuvent se mettent en place qu’à condition de rester un moment dans le pays j’imagine ?
Vraiment intéressant cet article ! Il donne à réfléchir. Au final même si chacun donne son avis sur la question, ils ont un peu touq la même idée dans la tête : le local, les rencontres…
Une façon de voyager que moi même je développe comme je peux et à ma façon dans mes voyages.
Du coup je suis super curieuse de lire les avis des autres professionnels sur le sujet et j’ai hâte que les prochains articles sortent.
Avec plaisir Amandine 🙂
Intéressante cette série d’articles que tu as suscités et rassemblés !
Si je devais donner mon avis, je commencerais par dire que je n’aime ces expressions toutes faites comme « tourisme solidaire », même si je considère la solidarité comme une valeur essentielle. J’aime la voir à l’oeuvre dans d’autres cultures que la nôtre (Ne devenons-nous pas de plus en plus individualistes ? ).
Et puis j’utiliserais beaucoup deux mots qui me semblent essentiels et qui accompagnent mes voyages : paix et respect. Si le second est bien présent dans les articles, il me semble que celui de paix n’apparaît pas. Or voyager à l’étranger de façon respectueuse me semble toujours être un petit, tout petit, acte en faveur de la paix.
C’est vrai que le mot paix n’est pas celui qui revient le plus lorsque l’on évoque les sujets du tourisme solidaire mais pourquoi pas après tout ?!
Très bel article et tout ça me laisse toujours sans voix, dans le sens où dans notre monde ce manque de « allons ensemble » manque terriblement à notre société…
Belle soirée
Je pense que le « allons ensemble » est bien présent, même en France mais il est trop souvent occulté dans les médias et dans notre quotidien par l’individualisme qui existe malheureusement.
Un débat riche et stimulant ! J’adhère pas mal à beaucoup d’idées dont celles de Chris et Alex. Sans être experte, on peut se solidariser en effectuant au quotidien de petits gestes, des actions sans pour autant s’imposer comme l’occidental riche et puissant. Quant au tourisme et ses enjeux, je suis tout à fait d’accord avec Alexandra. Il est nécessaire de conserver un tourisme intelligent et ne pas d’emblée le condamner du fait de certaines dérives. Il permet une mise en avant des cultures,des territoires, de ses richesses et contribue à soutenir les locaux,leur identité. A nous de savoir respecter les lieux que l’on découvre. Concernant le Slow Travel, je pense comme Isabella qu’un voyage plus lent permet naturellement la solidarité en explorant chaque recoin d’une ville, d’une région. Même s’il est parfois difficile de résister à vouloir « tout voir », c’est un beau concept.
Bravo à tous pour cet article constuctif, enrichissant et passionnant !
Très intéressant comme toujours. Je distingue tourisme « solidaire », axé sur l’humain, et tourisme « durable », axé sur l’environnement. J’ai deux expériences de tourisme « solidaire » dans mes bagages, mais toujours dans des pays à niveau de vie au moins égal à la France (Finlande et Japon), faits quand j’étais étudiante. Aller aider les autres à l’étranger me semblait alors une bonne idée, d’autant plus que ces projets avaient tous deux une composante environnementale. Mais on ne m’y reprendra pas, car le concept même de volontourisme me laisse désormais perplexe : pourquoi ne pas développer les réseaux de bénévolat locaux et faire venir des gens de l’autre bout du monde pour nettoyer un lac ?
Sur le versant du tourisme durable, c’est assez délicat de se prétendre écologique en prenant l’avion tout en essayant d’être zéro déchet. Ce peut toutefois être un bon moyen de compenser les émissions de carbone dues aux voyages lointains. J’admire la démarche de quelques blogueurs come Léa de Bons Baisers ou Laurent de One Chai, qui vont loin sans prendre l’avion, une démarche plus cohérente à mon sens. Je m’inclus évidemment dans les voyageurs qui prônent le respect de l’environnement tout en prenant souvent l’avion – je t’écris d’ailleurs depuis la Corée du Sud. Égoïstement, je ne pense pas arrêter de voyager car je suis loin d’avoir tout vu, mais je me prépare au jour où voyager tel qu’on le fait actuellement ne sera plus une option, et je cherche des pistes pour contenter mon envie d’ailleurs sans nuire autant à la planète.
Finalement, la seule chose qui m’a fait tiquer dans tout ces témoignages, c’est quand tu dis qu’être parent te fait davantage réfléchir. Je t’assure qu’on peut être sans enfant et se préoccuper viscéralement de l’avenir de la planète et du tourisme.
La question est « pouvons-nous continuer de voyager comme nous le faisons en 2018 ? »
Nous agissons comme si nous avions conscience que nous devions changer mais avec une vision à long terme alors que finalement, l’échéance est à notre porte non ? Je crains que si nous ne changions pas maintenant, cela soit trop tard …
Encore un très bon article sur un sujet qui a tendance à nous passer (un peu trop) par l’esprit. C’est intéressant d’avoir différents avis pour pouvoir alimenter sa propre réflexion. Et quelle réflexion… À quel moment peut-on qualifier qu’on fait du « tourisme solidaire », quand on se contente d’appliquer des principes de vie basiques, comme dans la vie de tous les jours ?
Merci pour cet article (qui retourne le cerveau de bon matin) !
J’aime bien remuer les cerveaux 🙂
Comme toujours, un vrai plaisir de retrouver ces débats sur ton blog et de lire les avis des uns et des autres. Je me retrouve totalement dans le rejet du tourisme humanitaire exprimé par Chrys et Alex, j’aime beaucoup la vision développée par Seb et Laura… je pioche des accords chez un peu tout le monde sur divers points. Merci pour ce bouquet d’idées stimulantes. Ravie d’avoir participé
Personne n’a bien évidemment la bonne réponse … piocher à droite et à gauche, se nourrir des réflexions et des idées des uns et des autres est une bonne base je trouve 🙂