Comment concilier son blog voyage et la crise environnementale et sociale à laquelle nous assistons tous ?
C’est le retour du #debatdumardi avec la question qui fâche !! Cela faisait un moment que je n’avais pas balancé mon poil à gratter par ici mais là ça me démangeait un peu trop …
Tourisme et environnement : le combo impossible ?
Cela fait plusieurs mois maintenant que je m’interroge sur le tourisme de façon général. Comment il se développe, à quoi il sert économiquement, socialement, culturellement … et comme j’ai parallèlement à ça une profonde réflexion sur l’environnement, force est de constater que mes interrogations sur ces deux sujets s’entrechoquent violemment depuis quelques semaines.
Je ne vous apprends rien, le tourisme de masse fait des ravages. Nul besoin d’être Nostradamus pour envisager les méfaits de celui-ci et il suffit de se rendre à Venise, pour peu qu’on y aille avec les yeux grands ouverts, pour se rendre compte que quelque chose cloche.
Dans mon billet sur la cité lacustre, je vous disais comme j’avais été à la fois touchée par Venise et déçue aussi de n’y avoir pas croisé – ou peu – de vénitiens habitant encore la ville en permanence. J’avais vraiment touché du doigt que la ville ne devenait qu’un musée à ciel ouvert. Rien de nouveau sous le ciel italien certes mais le phénomène s’amplifie.
La presse ne m’a pas fait mentir, de nombreux articles étant sortis récemment pour alarmer sur ces villes qui souffrent du tourisme de masse et qui tentent pour certaines d’entre elles, de contrer le fléau que représente l’afflux massif de visiteurs. Venise bien sûr mais aussi Barcelone, Amsterdam … Je vous joins en fin de billet certains articles de presse qui sont révélateurs de la situation invivable de ces villes hyper touristiques.
Le problème n’est pas que social – augmentation des prix des loyers, difficultés de vivre dans des cités en surpopulation constante – mais également environnemental. L’impact du tourisme ne touche plus uniquement les conditions de vie des habitants mais bien la survie des zones elles-mêmes – consommation en abondance d’eau douce, érosion des sols, gestion des déchets, menace des biodiversités … c’est la cata !
Et quand on voit le projet touristique de la France qui veut atteindre 100 millions de touristes étrangers, qui vont forcément se rendre dans les zones les plus touristiques de notre pays – Paris, Côte d’Azur, Bordelais, Alpes … – je me pose des questions sur l’état psychologique de nos hommes politiques. Sont-ils complètement déconnectés de la réalité ?
Lapalissade bien sûr. Cela fait un moment que je ne me fais plus aucune illusion sur leur vision – à court terme, très courte même – de leur action politique.
Manifeste des #ET14
La semaine dernière, ce sont tenues les rencontres d’e-tourisme de Pau, les #ET14. Je n’ai pu m’y rendre mais j’ai tout suivi ou presque puisque l’ensemble des interventions est accessible en vidéos.
La fin du salon s’est terminée sur le Manifeste des #ET14.
L’idée est de proposer une ligne directrice aux professionnels du tourisme, travaillée collectivement le temps du salon, pour guider les acteurs du secteur dans leurs actions et réflexions tout au long de l’année.
Le thème de l’édition 2018 ? « Le temps court contre nous ! »
Passionnante intervention où les intervenants ont discuté théorie de l’effondrement, tourisme de masse, environnement, écologie, économie aussi …
Je retiens cette idée phare :
Si l’on ne fait rien, on va finir par détruire notre outil de travail
Mais comment équilibrer le besoin de promotion d’une destination, le développement économique d’un territoire et l’impact des touristes sur celui-ci ?
Le salon a tenté d’apporter des réponses et les destinations, notamment en France, réfléchissent sérieusement à la question. Je viens de voir passer un article ce matin sur le tourisme nocturne, on parle de plus en plus de micro-aventures – le sujet a été traité aux #ET18, le tourisme d’arrière-saison est encouragé, le tourisme vert, le slow-tourisme …
Je crois fortement qu’il est possible de valoriser une destination tout en la protégeant du poids des visiteurs. De toute façon, les destinations n’ont pas le choix. Non seulement, celles qui ne travailleraient pas en ce sens se couperont d’une partie de la population consciente des risques et soucieuse d’améliorer les conséquences de leurs déplacements – il n’y à qu’à voir le nombre de personnes dans les rues à l’occasion de la #marchepourleclimat – mais elles mettront aussi en danger leur propre outil de travail, comme souligné aux #ET18.
Marche pour le climat et réalités quotidiennes
Soyons bien d’accord, je suis consciente que bon nombre de personnes présentes dans les rues samedi finalement ne changeront pas tant que ça leurs habitudes quotidiennes qu’elles emmènent en voyage avec elles … entre la rue et la maison, il y a souvent un gouffre. Encore plus entre sa maison et celle en terre étrangère à l’occasion de ses vacances.
J’ai bien conscience également que le changement principal doit venir de plus haut et ce discours qui vise à culpabiliser les petits pollueurs que nous sommes me hérissent au plus haut point. Quel est notre impact par rapport aux industriels producteurs et déverseurs de déchets ?
On peut se dire qu’en effet notre responsabilité est minime mais lorsque nous partons en croisière, l’est-elle réellement ? Ou lorsque nous cumulons les miles pour nos déplacements personnels, sommes-nous moins responsables que les grosses entreprises ?
J’ai toujours cru dans la politique des petits pas – même si aujourd’hui elle ne suffit plus – à notre niveau, nous avons notre part à jouer dans le climat. Au quotidien et durant nos voyages.
Je suis pourtant persuadée qu’il est déjà trop tard et que la théorie de l’effondrement n’est plus qu’une théorie mais jamais je ne m’accommoderai du très commode « foutu pour foutu ». Cet argument est bien trop facile.
Et notre impact en tant que blogueurs dans tout ça ?
Alors entendons-nous bien, j’ai parfaitement conscience que les foules ne se déplacent pas en masse dans une destination après avoir lu l’un de mes billets, mais n’empêche que je m’interroge sur les conseils que je donne. Et ceux donnés par mes copains.copines blogueurs.ses voyage. Que nous soyons nano, micro ou gros influenceurs, nous avons tous, j’en suis persuadée, une responsabilité dans ce que nous publions.
Qu’en est-il de notre sérieux lorsqu’après avoir été à Barcelone, nous conseillons de se rendre dans la ville parce que vraiment « elle est trop géniale !! » ? Ce qui est vrai de surcroit.
Non seulement je m’interroge sur notre impact propre – les avions, les déplacements, les trains, les croisières parfois pour à peine quelques jours sur place … mais aussi sur cette activité de conseil, d’inspiration que nous avons.
Peut-on accepter de promouvoir les croisiéristes, peut-on encore accepter un déplacement à l’autre bout du monde pour 3 jours sur place, peut-on tout simplement continuer à prendre 10 avions dans l’année, qu’il s’agisse de voyages pros ou perso ?
Et peut-on continuer sans sourciller à conseiller à nos communautés de se rendre dans des endroits touristiques ?
Quid de notre responsabilité lorsque nous postons des images de Santorin en plein été, qui font forcément envie tant l’endroit est incroyable ?
Je m’englobe volontiers dans ce « nous ». J’ai, sur le blog, des articles sur Barcelone, Venise, l’Ecosse, la Sardaigne …
J’aimerais vous dire « ne vous inquiétez pas, je vais renoncer à toutes tentations de voyage dès lors qu’elles ne seront pas écologiquement raisonnables » mais ce serait vous mentir et me mentir.
Je suis dans une véritable réflexion sur mon impact d’individu sur l’environnement et ses déréglements éco, sociaux …mais aussi sur mes voyages. Je vous l’avoue, je suis très inquiète, non pas pour moi, mais pour mon fils. Que sera son avenir dans 30 ans, lorsque les dominos auront commencer à tomber les uns après les autres ?
Je reste la voyageuse des sentiers battus mais je tends à privilégier les petites destinations moins touristiques, les déplacements hors saison, le train et le ferry plutôt que l’avion et à mettre en avant, lors de mes voyages, des parcours qui font sens comme je veux le faire sur Itinér’aires. Si mes voyages peuvent se coupler avec le sentiment de faire avancer, à ma façon et en toute humilité, la situation économique, sociale et environnementale, j’en serai la plus heureuse.
Je pense aussi aux missions écologiques comme le ramassage du plastique en mer, couplé à l’apprentissage de la navigation…
Sur le blog à venir, plusieurs billets tourneront autour de ces questions avec notamment un billet collaboratif sur le tourisme durable/solidaire et un second avec la participation de plusieurs acteurs du secteur. La réflexion continue.
Est-ce une une sorte de compensation mon empreinte carbone ou de racheter ma culpabilité ? un peu des deux sans doute.
Et je ne me fais aucune illusion, le cœur a ses raisons que la raison ignore et je faillirai plus d’une fois. J’ai bien accepté de partir il y a 15 jours à Dubaï et Abu Dhabi alors que je m’étais jurée que je n’irai jamais !! (finalement, ce voyage n’aura pas eu lieu me laissant à la fois soulagée et très déçue).
Bref, la question est délicate et je suis très curieuse de vos retours sur la question.
- Blogueurs.ses, commencez-vous à réfléchir à votre impact écologique et social ?
- Voyageurs.ses occasionnels.les ou non, réfléchissez-vous aussi à votre façon de voyager et d’accueillir les conseils des « influenceurs ? »
- Professionnels du tourisme, prenez-vous conscience de ces dangers climatiques et sociaux ?
Voilà le #debatdumardi est maintenant entre vos mains. Les commentaires sont ouverts pour vos remarques, observations, arguments … tant que vous n’oubliez pas les 2 maitres mots du #debatdumardi : bienveillance et courtoisie 🙂
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Pour aller plus loin dans la réflexion :
* Tourisme de masse : 6 lieux viennent de légiférer
* Thaïlande : la baie du film La plage dégradée par le tourisme de masse
* Tourisme de masse, quelles solutions ?
* Le tourisme fait s’envoler le réchauffement planétaire
* La croisière pollue
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Excellent article, je me pose beaucoup ces questions depuis un moment. Je me sens coincée entre l’envie de partager et celle de protéger les lieux que je découvre. Je ne pense pas peser beaucoup dans l’influence non plus, mais une petite influence reste une influence, j’imagine !
Ça fait plaisir de voir ces micro-aventures, slow tourisme, tourisme durable qui se développent en tout cas. J’ai vu aussi de plus en plus de voyageurs cacher volontairement la localisation précise des endroits qu’ils partagent, pour les mêmes raisons. Après je pense qu’il est surtout important de sensibiliser, autant les touristes eux-mêmes que les professionnels du secteur comme tu le pointes avec les ET14, une belle initiative ce manifeste !
Un sujet très engageant et qui mérite réflexion. Je suis moi même voyageuse (en tour du monde) , une blogueuse qui fait ses débuts et en marketing de profession (je risque de ne pas me faire bcp d’amis 😃) . Tout les commentaires sont dans le vrai et très réalistes . Pour ma part, en voyage depuis 7 mois à petit budget j’ai essayé de minimiser les vols ( 14 vols – oui je sais !), cependant, pour mon précédent travail j’ai dû effectuer plus de 100 vols en moins de 12 mois (j’ai un droit d’accès à tt les lounges, ce qui ne m’en rend pas plus heureuse !). Et je faisais partie d’une equipe de pres de 100 personnes qui voyageaient comme moi voir plus. Bref, un peu spécifique comme réflexion mais tt cela me laisse à penser que ce n’est pas un débat qui devrait se limiter à nous les voyageurs qui souhaitent découvrir le monde (autre que part les médias et les livres mais en vivant une expérience incroyable ) ou une famille qui part en vacances une fois l’an sur des destinations à prix réduits. Je serais dépitée de voir les futurs générations privées de voyages à cause d’une législation sur le quota de tourisme qui favoriserait une certaine minorité (entreprises, pouvoir d’achat élevé). La responsabilité de notre planète et en chacun de nous, l’education est très importante ainsi que l’engagement des services publiques et de l’état. L’île de Pâques a été pour moi un élément révélateur. Endommagée et polluée par les touristes des générations precedentes, les autorités publiques ont mis en place des initiatives limitant l’accès à des sites critiques, régularisant le quota de touristes, éduquant sur l’importance de ramasser les déchets, de recycler, favorisant le vélo comme moyen de transport … Les habitants de l’île eux mêmes sont véhiculeurs de ce message auprès des touristes.
Encore merci pour ce sujet que j’ai aussi débattu avec mon compagnon. Au plaisir de te lire
Je te remercie beaucoup pour ce commentaire et je ne peux m’empêcher de crier, 100 vols en 12 mois ???!!! c’est juste hallucinant !
Attention, il ne s’agit pas de jugement hein, juste d’un grand cri du coeur sur ce chiffre impressionnant !
Je suis comme toi, très malheureuse à l’idée de quotas, de restrictions, de renonciation … mais malheureusement, je ne vois pas d’autres solutions hormis celle de laisser la planète se détruire par nos choix :/
Salut,
Merci d’avoir écrit ton article sur un sujet auquel je suis sensible.
Je suis partie cette année en Ecosse pour la 3ème fois et je suis allée sur l’Ile de Skye (l’une des destinations à la mode en 2018). Cette île je l’ai découverte grâce aux blogs que je suis et j’ai eu à mon tour envie d’y aller. Je pense donc que notre impact en tant que blogueurs est forte qu’importe la taille de notre blog. Les gens veulent visiter/voir des lieux sauvages (Ecosse, Islande, Norvège, …) et nous leur donnons envie par nos récits et surtout par nos photos d’entreprendre le voyage et de partir à l’aventure.
Sur place, je me suis rendue compte que les infrastructures n’étaient pas prévues pour accueillir autant de monde car l’augmentation du nombre de touristes a surement été soudaine, que les touristes n’ont aucun respect pour les lieux qu’ils vont visiter au point de saccager le paysage en marchant n’importe où (j’ai écrit un article coup de gueule à ce sujet). Et surtout ce qui m’a choqué ce sont ces personnes qui sont là uniquement pour prendre une photo et dire : « Tu vois j’étais là bas en 2018! » J’avais déjà vécu ça lors de mon voyage à Yellowstone alors que des cars de personnes asiatiques faisaient des sauts de puces montre en main pour se prendre en selfie devant telle ou telle cascade, devant tel geyser. Quel agacement !! Les gens voyagent-ils pour vivre une expérience pour se nourrir des sensations vécues ou juste pour rapporter aux autres qu’ils sont allés là ? Je sais que la frontière est mince.
Comment faire pour que les gens ouvrent les yeux car au-delà de notre rôle de blogueur à ne pas parler de lieux à préserver, comme changer les gens et les rendre plus responsable de la protection de la planète ? Voila la question que je me pose.
Nous partageons la même réflexion :/
Je pense que quitte à avoir, un peu d’influence sur le web, du moins être lus, autant que cela serve à transmettre des messages et si tous les blogueurs utilisent leur support pour communiquer de façon vertueuse, nous avancerons un peu plus et un peu mieux.
J’ai lu ton article avec beaucoup d’intérêt. Ton interrogation, je pense que tout amoureux du voyage, ayant un minimum d’intérêt pour les questions liées à l’environnement, se l’est posée au moins une fois.
Pour ma part, j’essaie de faire attention à mon mode de vie, à ma façon de consommer, mais j’admets avoir plus de mal à l’appliquer à mes voyages. Comme beaucoup je pense, je travaille pour pouvoir profiter de 5 semaines de congés et voyager (enfin, pas uniquement, mais en partie quand même !). La tentation est forte de prendre l’avion pour une destination lointaine, de choisir un hôtel climatisé ou avec piscine … non sans une pointe de culpabilité, mais parce qu’on a envie de profiter de cette parenthèse pour se détendre et se faire plaisir.
De ce point de vue, je trouve la vidéo de Chillowé et le concept de micro-aventure vraiment intéressants. On peut certainement répondre à ce besoin de d’évasion et de déconnexion autrement, et plus régulièrement aussi. Et du coup, être prêt à davantage de compromis lorsque l’on part en vacances…
Nous serons obligés de renoncer je pense, un jour ou l’autre à nos conforts, notamment de vacances. Cela ne me réjouit guère mais je pense que nous ne pourrons faire autrement. Alors faut-il attendre de ne plus pouvoir faire autrement, ou faut-il anticiper pour mieux vivre ces renonciations ? Question difficile encore …
Salut Olivia ! Je trouve super que tu ais fait de cette réflexion un article.
J’avoue me poser la même question très régulièrement depuis plusieurs mois. J’ai même dernièrement hésité à continuer le blogging voyage (même si ça me plaît). Après de nombreux doutes, la culpabilité que je ressens pour l’environnement et des heures de réflexions en solitaire et à deux (puisqu’on est deux sur notre blog), j’en ai pour l’instant conclu que je pouvais continuer le blogging voyage mais en mettant en avant les enjeux écologique des destinations ou on va et parler plus d’écologie pour sensibiliser plutôt que de tout arrêter.
Pendant notre en Amérique du sud, nous essayons de rencontrer des gens sur place (volontariat ou non) qui ont des projets pour améliorer/réduire leur impact négatif sur l’environnement, on est aussi entré en contact avec des assos écolos (comme il y a près d’une semaine en Bolivie), et on met en avant sur notre blog ces choses qu’on apprend.
Côté personnel, on fait le choix de ne plus aller dans certains lieux qui sont trop populaires (ex : Le désert d’Atacama) et d’écrire le pourquoi du comment pour présenter et montrer que parfois il faut savoir ce restreindre malgré nos désirs. De nombreux pays devraient d’ailleurs faire ce que fait la Thaïlande en ce moment (ici fermer certaines iles au public) pour que les écosystème puissent se régénérer.
Comme je disais dans un autre commentaire, la renonciation va vraisemblablement faire partie de nos vies dans les années à venir et notamment, dans nos voyages :/ Si c’est le prix pour tenter de maintenir notre survie, allons-y !
Et je partage ton point de vue, nous avons, en tant que blogueurs, une voix qui porte, autant l’utiliser à bon escient.
J’ai lu avec intérêt cet article-débat, parce que je me suis posé cette question sous l’angle de l’impact de la photographie sur les paysages naturels récemment.
En gros, certains paysages sont massacrés par le mercantilisme et vandalisés par le tourisme de masse, en partie à cause des réseaux sociaux comme Instagram. Parce que tout le monde veut son selfie devant tel ou tel lac de montagne…Je pense donc que ma responsabilité, en tant que photographe, est de ne plus taguer l’emplacement précis de certains endroits, pour les préserver.
En tant que grand voyageur, je pense qu’il faut résister à la tentation de parcourir de grandes distances juste pour « survoler » une région, et prendre des photos à la va-vite pour dire « j’y suis allé ». L’intérêt d’un voyage s’inscrit dans la durée pour moi, je veux savourer mon séjour. Il faut en quelques sorte rentabiliser le voyage, pour ne pas faire 12h00 d’avion pour seulement quelques jours et quelques photos…
Merci de ton commentaire, il est très intéressant. En tant que photographe, comme en tant que blogueur, tu as aussi un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement. Et bravo pour ton blog, il est top avec de supers articles !
Travaillant au quotidien dans les énergies renouvelables (plutôt son stockage dû à la production intermittente), clairement je me pose la question de mon impact écologique.
Je suis sans cesse tiraillée entre mon envie de prendre l’avion (car en plus les avions me fascinent, je les adore, j’adore la sensation de voler dans les airs, j’aimerais tellement qu’ils ne polluent pas autant !!).
Bref cette année je voulais ne pas prendre l’avion du fait d’un gros voyage que je me prévois pour l’année prochaine et puis finalement j’ai craqué pour un beau voyage. A coté de cela je n’achète quasiment plus rien de neuf (voir plus rien du tout), j’essaie de faire du ZD, de ne plus manger de viande, je n’ai pas de voiture et réalise tous mes déplacements à pied ou en transport en commun. Malgré tout pour avoir fait le test sur un site, tous ces efforts du quotidien sont réduits à néant par mes trajets en avion. Néanmoins j’ai quand même bien réduit le rythme par rapport aux années précédentes et je ne fais plus de courts séjour / week-end en avion (ou alors j’allie quelques jours de tourisme avec des déplacements professionnels que je dois faire).
On fait tous ce qu’on peut à notre échelle, c’est déjà bien de commencer par quelque part non ? comme toi, je n’achète plus grand chose de neuf et par contre, je préfère largement le bateau à l’avion 🙂
Salut Olivia ! Super sujet de réflexion qui fait écho à une conversation qu’Arnaud et moi avions il y a quelques jours.
Je vais commencer rapidement par ma vision des choses en tant que blogueuse puis j’enchainerais avec celle en tant que voyageuse (parce que je me considère avant tout comme une voyageuse).
En tant que blogueuse, mon influence est minime. Néanmoins, je pense à certains endroits que nous avons vraiment apprécié (parce qu’il étaient sans touristes) et pour lesquels on se demande si on devrait vraiment écrire dessus. Mon but est d’être lue mais j’estime qu’en partageant nos « bns plans » nous avons tous, blogueurs, une responsabilité face aux modifications de certains lieux, voire de certaines destinations. Ainsi, ça nous ait arrivé de ne pas parler de certains endroits, pour les préserver.
En tant que voyageuse maintenant. Je ne suis pas influencée par les autres pour choisir mes destinations, enfin pas par les réseaux en tout cas. Et d’ailleurs, quand je sais que je vais partir quelque part et que je commence à faire des recherches je repère en général les endroits où … je ne trouve pas grand chose d’écrit dessus. Ainsi, l’Islande ou Bali et le circuit « Laos-Cambodge-Vietnam » ne me tentent pas car, juste à la vue du nombre d’articles présents sur Internet, je sais que le tourisme pratqués dans ces endorits ne me plaira pas, aussi splendide la destination fusse-t-elle.
Maintenant, on prend l’avion. En 2018 j’arais pris 3 fois l’avion et Arnaud 5 fois. On est conscient que ce n’est pas bien, même si à côté nous faisons plein d’autres efforts. Après, on ne part jamais moins d’un mois, mais ça reste insuffisant. Je viens cependant de lire un article qui relativise l’impact carbone de l’avion face à celui de la voiture. Je me dis alors que prendre l’avion une ou deux fois par an mais ne pas avoir de voiture et faire attention à tous le reste (conso de viande, eau , elec, tri déchet etc) c’est déjà mieux que rien.
On a choisi une vie de voyage, je ne me vois pas me cantonner à la France et ses alentours car je suis profondémment attiré vers les destinations plus lointaines. C’est certainement égoïstes mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de m’empécher de voyager. En revanche, on a choisi de s’installer durablement à différents endroits, ce qui nous donne, par la même occasion, la possibilité de visiter de nouvelles contrées sans prendre l’avion.
A voir comment ça évolue. Les voyages lents nous attirent de plus en plus et la culpabilité nous rattrapera aussi certainement. Mais pour l’heure, nous espérons « faire la différence » en prônant des voyages différents, du tourisme responsable et du voyage lent.
Votre démarche est vraiment intéressante et sincère car oui, vous prenez l’avion mais vous privilégiez les séjours longue durée. Alors même si ça ne compense pas physiquement le bilan carbone, dans le sens que vous donnez aux voyages et aux rencontres, ça change tout.
Par contre, il faudra que tu me donnes tes trucs pour trouver les destinations les moins touristiques d’un pays … car aussitôt que tu cherches sur le net, il est très difficile de sortir des lieux hyper connus.
Parfois cette surexposition, comme toi, me rebute … je pense que je serai fan de l’Islande par exemple mais je l’ai tellement vu sur le net que je ne suis finalement plus pressée d’y aller :/
Bonjour à tous.
Très bon sujet. Il est certain que vu l’ampleur prise par le marketing d’influence dans le secteur du tourisme, il faut que les blogueurs s’interrogent et mettent cartes sur table leurs usages en voyage et les conseils à leur communauté. Si le tourisme est la 1è industrie mondiale, elle s’avère hyper concentrée sur quelques destinations devenues des hotspots où l’on vit de plus en plus mal et où le voyage peut devenir une expérience dénaturée : l’un des rôles majeurs des blogueurs est donc de mettre en évidence l’intérêt de voyager ailleurs, et en d’autres saisons. Voici un article éclairant , mettant en relief ce fait par des données de UNWTO (UN World Tourism Organization), compilées et analysées par HowMuch : https://www.travelpulse.com/news/destinations/thailand-records-highest-visitor-spend-in-all-of-asia.html
Merci pour le lien Anne Charlotte et oui, je pense que nous avons encore des choses à partager avec nos communautés mais de façon plus consciente.
Merci Olivia pour ce texte qui met des mots sur des réflexions que j’ai aussi en ce moment.
Je vais répondre en tant que voyageuse. J’ai longtemps enchaîné les courts voyages et souvent en avion. Aujourd’hui sensibilisée, j’ai pris la décision de ne plus le faire : faire moins de voyages, mais y consacrer plus de temps. Et le temps permet de mieux voyager, au moins en termes de transports. Mon voyage jusqu’à Pékin sans avion fait parti de cette démarche et c’est à contre-cœur que je suis rentrée en avion… À moyen terme, j’aimerais ne plus prendre l’avion du tout et je me prépare dans cette optique.
Par contre, je ne suis pas une grande convaincue de la théorie du colibri. J’y participe pourtant : moins d’avion, moins de déchet, meilleure consommation, plus de viande, etc. Mais une partie de cette énergie pourrait être mise à dénoncer les vrais responsables. Est-ce que tous les petits voyageurs ponctuels qui profitent d’une offre – vraiment trop tentante – pour passer un week-end d’hiver au soleil dans le Sud de l’Espagne sont plus responsables que les compagnies qui proposent des billets à 20 € pour traverser la moitié de l’Europe ? Le consommateur a bien sûr sa part de responsabilité, mais elle me semble minime par rapport à un système qui permet aux compagnies aériennes d’appliquer ces prix dérisoires ou encore qui favorise les bus grande distance pour trois francs six sous plutôt que de rendre plus accessible le train.
Bref, je m’égare un peu.
Concernant les influenceurs, je pense que leur responsabilité est énorme. Quand on lit les chiffres de l’impact des blogs/vlogs sur la vente d’un produit ou service, je ne peux pas m’empêcher de me dire que si chacun de nous, même avec une influence minime (d’où l’introduction du « nous »), avait un petit mot pour informer et sensibiliser, les comportements changeraient à toute allure ! Le rôle d’exemple est une sacrée responsabilité qu’il faut endosser en tant que telle à mon sens. Il y en a de plus en plus qui parlent d’écologie, et c’est bien ! (Bon même si des fois les discours se couplent à plusieurs aller-retours à l’autre bout du monde…).
Non, tu ne t’égares pas du tout … nous sommes finalement peu de choses par rapport aux industriels et aux enseignes mondiales. Il est humain de vouloir se faire plaisir à bas prix et nous céderons tous ou avons tous déjà cédé à cette tentation. Et comme toi, la démarche des colibris me séduit mais le problème est tellement plus profond qu’elle parait bien dérisoire. Le système dans son ensemble est à revoir et surtout dans notre relation à l’argent. On revient toujours à la question du capitalisme.
Et tu n’es pas la seule à avoir remarquer certains discours contradictoires avec les faits … c’est vraiment dérangeant je trouve. Ca pose une véritable question de sincérité envers sa communauté.
Merci pour ce billet passionnant. Air du temps ou effet de l’âge (l’environnement semblant une énorme préoccupation de toutes mes connaissances passé la trentaine), je n’échappe au dilemme entre envie de voyager et envie de protéger la planète – qu’il s’agisse de limiter la pollution en général ou des sites que j’aime en particulier. Mon blog est toujours trop petit pour avoir le moindre effet concret, même si je travaille avec des gros acteurs du tourisme dans ma région et donc, contribue indirectement à l’afflux de voyageurs, notamment européens, dans ma région jusque là très peu courue.
J’ai tendance à penser que le voyage étant à la mode, il passera forcément de mode à un moment. Devant des préoccupations environnementales devenues bien trop pressantes d’ici quelques années (mais combien ?), la téléportation à l’autre bout du monde ne sera-t-elle pas ringardisée, délaissée au profit de voyages plus lents et plus proches ? Ou ne sera-t-elle pas tout simplement devenue inabordable par pénurie de carburant ?
Au niveau personnel, je n’ai malheureusement pas épuisé mes envies de voyage. Mais je sens le vent tourner, et ma culpabilité me rattraper. Je n’envisage pas d’arrêter de voyager, mais prendre des longs courriers pour quelques jours, si.
Ouh je doute que le voyage passe de mode au contraire ! Il a été tellement démocratisé – ce qui est aussi une bonne chose hein, marre que seuls les plus fortunés puissent voyager – qu’il est devenu un acte courant chez beaucoup, qui finalement n’a plus le sens qu’il avait. Je connais tant de monde qui voyagent pour se contenter de rester dans leur hôtel sur leur transat ! Mais finalement doit-on les blâmer de vouloir profiter aussi du soleil, des bas prix et du confort alors que la routine quotidienne est pour beaucoup une véritable souffrance ?
Je vois que cette envie de réduire ses lointains déplacements pour quelques jours revient chez beaucoup d’entre nous … la voix de la sagesse passée 30 ans ? 🙂
C’est une réflexion que j’ai vraiment par rapport à mon travail dans le tourisme où on travaille avec des agences de voyage, des croisiéristes et ça me rend dingue (on = la structure, pas moi. Je pense que je pourrais pas…).
Pour ce qui est du blog, je suis plus mitigée. Il y a les très gros qui ont l’opportunité de voyager sans cesse, qui en font aussi de leur côté en perso, qui en font pour le travail… Ca doit pas être facile de se raisonner.
Pour les autres, blogueurs ou pas, il y a de plus en plus d’offres pour voyager pas cher en avion alors c’est clair que c’est tentant. A terme les nouveaux avions seront, normalement, bien moins polluants qu’aujourd’hui mais en attendant, si on n’arrive vraiment pas à se passer de prendre l’avion, on peut encourager un autre tourisme. Hors saison, hors des sentiers battus (ne pas aller place St Marc, aller au musée de la vie romantique et pas au Louvre le WE…). Des trucs qui font du bien aux lieux et rendent l’expérience du voyageur bien plus sympa que d’être au milieu de la foule, voir ce que tout le monde a vu…
Le rôle du blogueur est de conseiller ce genre de choses, pour voyager autrement, puis faire de la prévention aussi comme ne pas franchir les barrières aux Dolomites, sujet récent emmené par des blogueurs.
On peut faire le bien à notre manière, essayer de sensibiliser les gens. Par contre, je pense que les blogueurs ne touchent pas le coeur du problème comme ceux qui voyagent par tour operator & croisière qui eux ne font que suivre et n’iront jamais plus loin dans la découverte ou le respect du lieu qu’ils visitent…
Ah cette histoire sur les Dolomites, ça me rend folle !! Moi qui suis une amoureuse de l’Italie, tu vois, c’est une région que je n’envisage pas du tout … j’aurai tellement mal au cœur je pense de voir toutes ces incivilités débiles.
Quant au boulot, il faut bien continuer à bosser et nous devons tous composer avec les contraintes de la société, même si elles nous heurtent, à moins d’en sortir totalement et de vivre en ermite :/
Les croisières me posent aussi un vrai problème … déjà j’ai du mal à envisager de passer du temps dans une ville flottante, à se presser pour apercevoir un bout de côte et un bout de ruelle lors des excursions mais le côté polluant des mers me touche beaucoup.
J’ai pris régulièrement le ferry ces dernières années et celui-ci est en principe moins polluant que l’avion et les gros bateaux de croisière mais rien que de voir les nuages de fumée au-dessus de ma tête me fait culpabiliser durant toute la traversée.
Je me pose souvent la question de mon impact sur l’environnement en tant que voyageuse. Je suis végétalienne, j’évite d’acheter au supermarché, je vais à la médiathèque pour ne pas acheter (trop) de livres neufs mais… je prends l’avion. Oh, pas souvent, seulement pour les voyages hors Europe. Mais, apparemment c’est trop et certaines personnes en profitent pour me juger et me critiquer.
C’est d’ailleurs en publiant mon article sur mon choix de ne pas aller au Machu Picchu que j’ai reçu le plus de critiques. Dans l’article j’explique que j’ai choisi de ne pas visiter cette nouvelle merveille du monde à cause de la mauvaise gestion du site, de la construction d’un aéroport à proximité et des effets négatifs du tourisme de masse en général. Je ne prône pas le boycott du site mais j’invite à réfléchir à notre impact en tant que touriste. C’est au Pérou que ces réflexions se sont imposées à moi : plutôt que de passer par des grosses agences de voyage, pourquoi ne pas aller directement dans les villages et loger chez l’habitant ? Pourquoi ne pas aller boire un jus de fruit frais sur le marché plutôt que de s’installer dans un Starbucks ? Pourquoi ne pas entrer dans un boui-boui et manger local plutôt que de se gaver du Big Mac au guacamole de chez McDo ?
Je pense qu’on peut tout à fait respecter ses idéaux et principes même en voyage. Il suffit juste d’oser chercher, demander aux locaux, fouiller sur les blogs et forums pour trouver les infos au lieu de foncer tête baissée dans une agence. Peut-être que je suis à côté de la plaque et que ces gestes qui me paraissent simples sont des montagnes infranchissables pour d’autres.
En ce qui concerne ma nano influence je me pose aussi des questions lorsque je parle du parc Sajama en Bolivie. J’ai adoré le lieu et je le recommande à tout le monde. La raison pour laquelle j’ai aimé le parc ? Il n’y avait pas de touristes. Alors oui, ça serait horrible que Sajama devienne un nouveau Uyuni mais en même temps je me dis que pour l’instant le tourisme, encore faible, peut aider les populations locales à améliorer leurs conditions de vie. Il faut juste espérer que le tourisme de masse n’arrive pas jusqu’au parc…
Merci pour cet article et cette réflexion vraiment très intéressante !
Je suis toujours très partagée aussi sur cette question entre économie et tourisme. Les locaux d’un pays ne devraient pas avoir à vivre grâce au tourisme … cela marque vraiment le désengagement de l’état concerné et son incapacité à nourrir sa population. Malheureusement, c’est un fait aujourd’hui dans nombreux pays en voie de développement. d’ailleurs, en 2018, plus aucun pays sur terre ne devrait être en voie de développement … c’est dingue quad on y pense !!
Alors oui, je pense sincèrement que ce n’est pas aux voyageurs à se substituer à un état mais d’un autre côté, comment accepter de priver des individus d’une façon de vivre ou de survivre ?
Bref, j’ai un peu digressé 🙂
Pour finir, je ne comprends même pas que l’on puisse te reprocher tes engagements. ça aussi, ça me parait dingue.
Article très intéressant !
J’étudie dans le cadre de ma thèse un territoire du sud de l’Italie qui s’appelle l’Irpinia, qui souhaite vivement être reconnue comme une destination touristique mais qui peine à structurer son offre et donc à attirer les visiteurs… tandis que d’autres endroits d’Italie sont bondés et aimeraient peut-être se « décharger » des touristes… ce qui me pousse à m’interroger souvent sur comment l’Italie pourrait mieux équilibrer ses flux de touristes (mais j’imagine que c’est valable aussi en France).
Surtout, beaucoup de territoires « ruraux » d’Italie ressemblent à la Toscane et plairaient sans doute aux touristes nationaux et internationaux !
Ce que je conseille alors, et que j’essaie d’appliquer également, c’est de se renseigner sur les labels touristiques comme la « Bandiera Arancione » (Drapeau Orange) du Touring Club ou les « Borghi più belli » (Plus Beaux Villages) qui offrent un « catalogue » de très beaux villages peu connus où poser ses valises, dans chaque région, en ayant la certitude de trouver des lieux de qualité tant pour l’hébergement, la restauration et les activités possibles. Dépaysement et confort garantis !
Alors si tu commences à me parler d’Italie Lucie … tu me prends par les sentiments 🙂
Tu vois, je commence à pas mal connaître l’Italie mais je m’aperçois que je n’en connais que les lieux touristiques même si nous tentons de nous éloigner des lieux communs comme lors de notre semaine à Turin où les amis et la famille n’ont pas tellement compris pourquoi nous avions choisi ce coin pour nos vacances. Et pourtant, c’était top. Et en plein mois d’août, la zone région était désertée et pas du tout touristique, nous avons adoré.
La difficulté justement est d’avoir accès aux informations des zones plus confidentielles, le net étant trusté par l’affiliation qui renvoie vers les sites touristiques à faible valeur ajoutée qui ne parlent que de Rome (que j’adore) ou des Pouilles (dont je rêve).
Je note les labels que ru cites et je suis bien curieuse sur cette région d’Irpinia. Je vais tenter d’en savoir un peu plus.
Et tu seras toujours la bienvenue pour parler d’Italie, avec moi, c’est un sujet qui fonctionne toujours 🙂
Je me sens concernée, mais depuis quelques année les tentations de prendre l’avion sont nombreuses. Avec les compagnies low cost, il revient souvent moins cher de prendre l’avion pour un city trip dans une ville étrangère que de prendre le train ou sa voiture pour aller passer un week-end en France. C’est fou, non ?
Je vais continuer à voyager car on ne s’arrête pas comme ça, mais plus lentement quand c’est possible. J’essaie aussi de promouvoir sur mon blog les destinations de proximité et en particulier inciter à (re)découvrir la France (#EnFranceAussi !).
Mais le train est tellement cher !!! Je dois me rendre cette année à Lille et à Strasbourg certainement et devant les prix du train, je vais devoir choisir l’avion probablement. Mon portefeuille ne me permet pas de choisir le mode de transport le plus écolo, comme beaucoup de gens d’ailleurs qui sont guidés par les prix.
Très intéressante réflexion, je ne peux qu’etre d’accord en ce qui concerne la conscience que chaque voyageur doit prendre vis-à-vis de l’impact de ses déplacements. Par contre en réfléchissant à mon usage des blogs que je lis, je me rends compte que ce n’est pas pour choisir une destination mais plutôt pour avoir des conseils une fois qu’elle est choisie. Du coup si les blogueurs voyagent de façon plus « responsable » les lecteurs tels que moi trouveront sur les blogs des conseils plus responsables aussi, ce qui est plutôt une bonne chose non ?
L’idée serait de mettre en place un cercle vertueux : des voyages plus responsables, des conseils plus responsables également.
Décidément, j’adore les débats du mardi !
En tant que voyageuse, j’avoue un peu honteuse que l’empreinte écologique de mon séjour de m’effleure même pas quand je décide de partir en vacances. Mais pour ma défense, il me semble indispensable d’appliquer ailleurs ce que je fais chez moi (trier mes déchets, limiter au maximum la consommation de produits à usage unique, respect des lieux et des individus, etc.). Car chez moi c’est partout ! Je suis une Terrienne 😉
-> De mon point de vue il est nécessaire que chacun, de l’individu aux états prenne ses responsabilités et participe au nettoyage des espaces, à l’amélioration des pratiques et à l’éducation de tous !
Quand aux sirènes des destinations « tendance », je ne me laisse pas influencer par le côté hype de certaines destinations (je ne suis jamais allée à Santorin, même si ça a l’air très beau). En général, je suis une voyageuse d’opportunités du genre à décider d’aller à tel endroit parce qu’une de mes connaissances s’y trouve ou parce que le transport n’est pas très cher à la période où je veux partir. C’est comme ça que j’ai fait de belles découvertes : la Bretagne ou Taiwan sont au nombre de mes souvenirs de voyages préférés.
Enfin, je suis aussi une professionnelle du tourisme (d’affaires) à Montpellier et en tant qu’hôte, l’impact environnemental et sociétal des événements et des groupes que je reçois me préoccupe beaucoup ! J’essaie toujours de trouver des solutions pour limiter les déchets, entretenir de façon écologique nos locaux, suggérer à mes clients d’utiliser les transports en commun pour venir, faire travailler les petites entreprises du coin, etc. C’est un domaine dans lequel j’ai encore beaucoup à apprendre et à faire donc je suis à l’écoute de ce qui se fait ailleurs et je (m’) inspire !
Je pratique aussi le tourisme d’opportunité et sans lui, je n’aurai pas découvert la Sardaigne. Alors, tant pis s’il est mal jugé parfois, il réserve parfois de très belles surprises. Je connais ton engagement et surtout ta volonté de faire toujours mieux pour tes hôtes et ta maison alors j’ai confiance en ta capacité à améliorer leurs habitudes et petites manies 🙂
Débat très intéressant où tu aurais pu encore plus forcer la porte ouverte je pense. On a décidé de ne plus prendre l’avion, hormis quand c’est nécessaire (vraie contrainte de temps/accessiblilté, ou très très très long voyage). Evidemment que nous avons tous une responsabilité, à tout niveau et je le vois bien dans les réactions de nos écrits (et notamment quand ils sont bien placés dans le SERP). On est tous dans le systéme, à donner envie aux gens de choses auxquelles ils ne pensaient même pas avant, alors oui, il est de notre responsabilité de véhiculer des destinations et modes de voyages alternatifs. Au moins dééjà commencer par essayer. On ne peut pas être parfait, mais faire des oyages en avion 4/5 fois par an (et plus), je trouve ça dingue, est-ce vraiment nécessaire bordel ? En plus, j’ai l’impression que le fait d’être blogueur voyage a fait naître une émulation malsaine, de la course à la destination, de celui qui voyagera le plus, là où c’est le plus « beau » (ça reste complétement relatif et subjectif je suis d’accord). Cette émulation négative, on fait ensuite nâitre des envies chez ceux qui nous suivent. Les réseaux sociaux et l’égocentrisme, le profit aussi qui en découle aussi, ne sont pas non plus étrangers dans cette émulation qui grandit à fond les ballons : à parier que si on les supprimait, une partie de la bataille à « qui a la plus grosse » retomberait comme un soufflet. va falloir réagir les blogueurs, c’est fou d’avoir autant la tête dans le nombril. On est aussi très inquiets aussi sur le sujet et si on se bat, c’est aussi pour les génération qui viennent.
Nous partageons beaucoup d’idées et de valeurs communes, mais tu es beaucoup plus engagée que moi dans la démarche environnementale et surtout plus rigoureuse, j’ai l’impression que les tentations te sont moins difficiles à ignorer.
Quant à la course à la plus grosse, c’est malheureusement le quotidien d’Instagram … Et je pense que c’est loin d’être fini. Il va falloir s’y faire, les RS se sont emparés de nos vies et ne les lâcheront plus même si on voit fleurir partout des detox digitales. Un truc marketing encore non ?
Bref, les RS sont là et pour longtemps. Alors plutôt que de lutter contre, il va falloir plutôt accompagner je pense, éduquer et y introduire plus de sincérité et de responsabilisation. Peut-être peut-on lutter contre les fake-news et contre le manque de conscience sociale en même temps ?
Je comprends tout à fait le problème que tu soulèves! J’ai d’ailleurs choisi d’aller à Barcelone en février il y a deux ans pour justement partir hors saison. Je n’ai pas le choix de partir hors vacances scolaires, mais je ne peux que recommander de partir une semaine à vélo à la découverte de la France 🙂
J’ai fait Rome en février aussi et c’était top ! Très peu de monde et une ville à visage humain. Moi aussi, les vacances scolaires me bloquent et il y a là aussi certainement beaucoup à dire et à modifier … les professionnels du tourisme et de l’éducation vont devoir accepter tôt ou tard que les périodes scolaires soient repensées et redéfinies, pour cette raison environnementale.