J’ai passé en avril 3 jours géniaux sur l’Ile d’Oleron, invitée par l’office du tourisme. J’en suis revenue avec une liste de 10 activités incontournables à faire sur l’ile, que vous soyez en famille, entre amis ou en solo.
L’ile d’Oleron, je connaissais un peu. Du temps de mon enfance et des vacances en famille. Nous y avions passé une semaine, j’avais 11 ans je crois. De ce séjour lointain, j’ai conservé quelques souvenirs : le goût du sel sur mes lèvres, les courses dans les dunes, les vagues immenses de l’océan, l’odeur des aiguilles de pins qui brûlent sur les moules, l’araignée au fond de la piscine qui m’effrayait un peu tout comme mes petits camarades de jeu … de tout petit rien qui ont certainement participé à mon goût pour les territoires marins, les grands espaces, l’air iodé.
Mes souvenirs avaient par contre complètement occulté le charme des ports de pêche de l’ile, les petits villages authentiques, les maisons basses, les marais, les oiseaux, les cabanes de pêcheurs, les salins, la simplicité de l’ile … de quoi me donner une furieuse envie d’y retourner !
Entre averses de pluie et grand ciel bleu, rencontres humaines touchantes et sincères, balades très natures et découvertes artistiques sans oublier les pauses gourmandes faites de produits locaux, un petit plongeon involontaire dans les marais – promis, je vous raconte un peu plus bas – je me suis délectée d’un programme fait sur mesure en respirant à grands poumons l’air vivifiant de la Lumineuse avec l’envie d’y revenir encore et encore.
Un véritable coup de foudre océanique
Comme j’ai vraiment pas mal de choses à vous raconter et surtout de belles photos à vous montrer, je scinde volontairement mon billet en deux, histoire de prolonger le voyage 🙂
Allez, c’est parti pour les incontournables de l’ile d’Oleron, partie 1 !
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1 – Pêcher à pied dans les estrans
Ça, c’est l’activité que je voulais absolument faire !!
En bonne méditerranéenne, le ballet des marées me fascine toujours. Ce va et vient a cette faculté de nous rappeler immédiatement que nous sommes bien petits face à la nature.
Si vous êtes comme moi, accro à l’eau salée et à ces odeurs piquantes, il n’y a pas meilleure activité pour se shooter à l’iode !
J’ai eu la chance d’être accompagnée dans ma découverte de l’estran par Jean-Baptiste, coordinateur de l’association IODDE (île d’Oléron Développement Durable.)
Cette association œuvre à la préservation du littoral et des milieux naturels (dunes, marais, estrans…) ainsi qu’à l’institution d’une pêche à pied durable.
Il faut savoir que la pêche à pied est une véritable institution sur les littoraux, elle a permis aux oléronais d’avoir toujours de quoi se nourrir durant les dernières guerres. L’estrans donne beaucoup à qui en prend soin.
Toutefois, même sans volonté de nuisance, les touristes et pêcheurs occasionnels ne connaissent pas forcément les bons gestes, ceux qui vont permettre à la nature de se régénérer et de ne pas mourir devant l’affluence, notamment lors des périodes estivales.
J’ai appris notamment que les rochers peuvent être soulevés pour récupérer les coquillages et crabes qui se cachent en dessous mais ne doivent surtout pas être retournés. Les milliers de vies qui s’y trouvent – petits insectes marins, algues … – doivent retourner au plus vite dans leur milieu naturel.
IODDE lutte contre la dégradation de l’estran et contre le non-respect des tailles minimales des coquillages, la destruction physique des milieux et le gaspillage, L’association informe et sensibilise les pêcheurs (dont 90 % sont des touristes de passage) grâce notamment à une petite réglette qui indique les principales tailles des coquillages à respecter.
J’ai été très touchée par le travail de ces bénévoles qui porte ses fruits puisque les estrans oléronais vont bien aujourd’hui, même s’il reste toujours fragiles. La réglette IODDE a d’ailleurs fait des adeptes sur d’autres territoires et porte avec elle l’espoir que les milieux naturels marins resteront encore longtemps, le terrain de jeux des minots et de leurs parents 🙂
J’ai adoré ce moment passé avec Jean-Baptiste, les pieds et les mains dans l’eau salée. Mention très bien pour les oursins et les huitres dégustés aussitôt sortis de l’eau. Un shoot de nature x 10000 !!
Un petit mot sur les estrans, mot dont j'ignorais le sens. Les estrans en fait, ce sont les espaces dévoilés à tous lorsque l'océan s'en est allé sous l'effet des marais. Historiquement, estran signifie « délaissé sableux de la mer ». C'est joli non ? On trouve des estrans sableux et rocheux. Vous connaissiez ce mot ?
2 – Flâner à Couleurs cabanes
Sur le port de Château d’Oléron, d’anciennes cabanes ostréicoles ont été aménagées en ateliers d’artistes. Le lieu prend le nom de Couleurs Cabanes, tout un programme haut en couleur !
On y trouve des céramistes, des couturiers, des peintres, des sculpteurs, un luthier … installés le long des chenaux encore utilisés pour transporter les poches d’huitres.
Le lieu est d’une beauté incroyable avec ses cabanes de toutes les couleurs et j’ai adoré le mélange des genres entre les ostréiculteurs, encore bien présents et les artistes.
D’un côté les travailleurs manuels qui nourrissent l’estomac, de l’autre, les travailleurs manuels qui nourrissent l’esprit …
Une belle réussite, une aventure humaine sous forme d’association qui est devenu un incontournable de l’île.
3 – Faire du paddle dans les marais
Les marais à Oléron représentent 20% de la surface de l’ile, ils participent de cette exceptionnelle nature qui ne m’a pas laissée indifférente. Ils sont le lieu de reproduction de nombreuses espèces animales et c’est vrai que j’y ai vu des animaux magnifiques : des cygnes, des cigognes – notamment sur le route entre Marennes et Oléron – des hérons, des chevaux …
Certains marais sont redevenus salins après avoir été abandonnés de nombreuses années, certains sont dévolus à l’agriculture et d’autres sont composés de prairies d’élevage.
On peut s’y balader en toute tranquillité en pied, en vélo bien sûr et en paddle. C’est vraiment une façon très sympa et adaptée à toute la famille de découvrir le lieu et essayer de dénicher les animaux dans leur environnement.
Ce fut pour moi ce matin là, tôt, mon baptême de paddle. Le temps était gris, on espérait échapper à la pluie. J'enfile ma combinaison, je glisse mon ciré par dessus et après quelques explications de mon prof, nous débutons notre balade dans ce labyrinthe 100% nature. Je profite à fond, c'est beau, je trouve le paddle plutôt chouette, j'aime ! Mais qu'est-ce-qui m'a pris de demander à mon accompagnateur le taux de chute dans l'eau à chaque sortie ??? 5 minutes après qu'il m'ait répondu "ça dépend, parfois 0%, parfois 100%", j'avançais dangereusement les deux pieds sur mon paddle pour me vautrer littéralement la tête la première dans l'eau fraiche et boueuse du marais ! Comme j'étais seule, le taux de 100% fut atteint dans aucune difficulté :) Pour parfaire le tout, la pluie s'est invitée, histoire de me rincer ... Inutile de vous dire que je n'oublierai JAMAIS ma première fois en paddle ! Mon initiation fut faite grâce à Salicorne Stand-up Paddle qui propose des sorties dans les marais et des balades en mer. L'entreprise est gérées par 2 frères, marins depuis des années, vous pouvez y aller en toute confiance, ils sont hyper pros ! Et puis surtout, ils ne rigolent pas si tu as le malheur de tomber dans l'eau ;)
4 – Monter tout en haut du phare de Chassiron
L’un de mes coups de cœur absolu sur l’Ile, la visite du phare de Chassiron. Tout au nord de l’ile « au bout du monde », c’est le plus ancien phare en activité du département.
Superbe avec ses bandes noires et blanches, il se voit de loin et pose un regard massif sur les estrans et les écluses à poissons.
46 mètres de haut, 224 marches, la vue panoramique se mérite mais est incontournable ! De là-haut, on aperçoit la moitié nord de l’ile, la côte Rochelaise, les îles d’Aix, de Ré et le mythique Fort Boyard ! Mais aussi le magnifique jardin en rose des sables qui s’étend à ses pieds.
Pas de bol pour moi, je suis montée sous une pluie battante et redescendue sous un grand soleil. Je vous avoue que remonter les 224 marches pour prendre des photos m’a paru déraisonnable 🙂
Le musée du phare vaut vraiment le coup, notamment avec les enfants. C’est un parcours audio qui est proposé et qui suit la vie d’un jeune naufragé échoué sur la pointe de Chassiron. On le suit dans sa découverte des gens de l’ile, leur façon de vivre, de survivre, de travailler … ça dure 30 minutes et c’est vraiment très bien fait.
On y apprend comment les anciens utilisaient des écluses qu’ils bâtissaient en pierres et qui piégeaient les poissons dès que la mer se retirait.
Dans ce musée, une pièce émouvante, la cloche du Port Caledonia, un quatre-mâts qui s’est échoué au large des côtes de Chassiron en 1924 et qui a marqué très fortement la région. Sur cette portion de mer, les rochers affleurent l'eau et il en est un redoutable, le rocher d'Antioche. On ne le voit que par basse mer. Tapi au ras des flots, il est surnommé le "mauvais rocher". Tellement mauvais que de nombreuses embarcations s'y écrasèrent. Si le naufrage de Port Caledonia marqua tant les esprits, c'est qu'il n'y eut aucun survivants malgré les efforts des oléronnais pour tenter de les sauver. Cette fois-ci la mer fut plus forte et c'est impuissants que les sauveteurs assistèrent à la disparition du bateau et de ses occupants.
5 – Rêver sur un vieux gréement et devant les cabanes de plage à Saint Denis d’Oléron
Si Deauville se la joue glamour avec ses cabanes de plages, Saint Denis d’Oléron n’est pas en reste sur la plage de la Boirie.
Un brin moins chic mais vraiment pas moins choc, les cabanes de la plage de Saint Denis font rêver assurément. C’est qu’elles font remonter tellement de choses à la surface ces quelques planches de bois … l’odeur des frites mêlées à celle des glaces, l’eau fraiche du premier bain, le club enfant, les premiers émois amoureux de l’adolescence, les regards offusqués des parents devant tant d’arrogance, les courses sur le sable …
Instantanément, on a envie d’été et de ses longues journées de chaleur, à s’occuper d’un rien …
Ne croyez pas que ces cabanes sont le signe d’une quelconque appartenance à une famille bourgeoise ! Nous ne sommes pas à la Baule ou sur l’ile de Ré, Oléron préserve sa simplicité et son accès à tous. Ces cabanes appartiennent en effet à la mairie de St Denis d’Oléron qui les loue en contrepartie d’une rénovation régulière et d’un sacré coup de peinture. Il suffit de laisser parler son imagination et son goût pour les couleurs !
Juste à côté de cette jolie plage, j’ai fait la connaissance d’un sacré bonhomme, Jean-François Garenne qui m’a reçu à bord de son magnifique bateau, le Lola of Skagen.
Tout droit venu des pays du Danemark, ce vieux gréement est né en 1919, il servait à la pêche. Jean-François en est tombé amoureux, l’a ramené en France et l’a restauré pour lui offrir une nouvelle jeunesse et une nouvelle vie comme bateau de croisière.
Si vous saviez comme j’ai eu envie de prendre la mer immédiatement !! Ce n’était pas au programme et si la distance n’était pas si présente entre le Lola et moi, j’aurai déjà préparé mon paquetage pour apprendre à naviguer avec Jean-François …
Un jour peut-être …
Et là encore, ne croyez-pas que seuls les très riches peuvent s’offrir ce cadeau ! Un séjour de 4 jours/4 nuits à la découverte des îles charentaises par exemple coûte 589 €. C’est loin de convenir à toutes les bourses j’en conviens mais comme les chèques vacances sont acceptés, il y a moyen de se faire plaisir 🙂
« Et puis il y a autre chose encore,je ne sais quoi, dans les marais, au soleil couchant.J’y sens comme la révélation confuse d’un mystère inconnaissable,le souffle originel de la vie primitivequi était peut-être une bulle de gazsortie d’un marécage à la tombée du jour. »Guy de Maupassant
Comme Maupassant et bien d’autres encore, j’ai été subjuguée par Oléron, sa lumière incroyable, son charme un tantinet désuet, ses belles et longues plages, le bruit du vent dans les roseaux, les vols d’oiseaux sauvages, le ressac de l’océan qui gronde et claque, les embruns chargés d’iode qui font tourner la tête, ses couleurs incroyables qui habillent même les plus petites cabanes de pêcheur et surtout cette volonté farouche de préserver cette beauté mais aussi de la partager avec le plus grand nombre. Un sacré défi que relèvent avec brio les oléronais et oléronaises qui m’ont reçue avec une gentillesse jamais feinte.
Si comme moi, ces territoires soufflés par les vents vous séduisent, alors restez au rendez-vous pour le second article sur les incontournables de l’Ile d’Oléron qui arrive bientôt avec toutes mes bonnes adresses 😉
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Pour bien préparer votre séjour sur l’Ile d’Oléron :
- Prendre des renseignements à l’office du tourisme de l’ile d’Oleron
- Visiter Couleurs Cabanes
- Faire du paddle sur l’ile d’Oleron
- Monter en haut du phare de Chassiron et visiter son musée
- Naviguer à bord du Lola of Skagen
- Pêcher à pied avec IODDE
Très belles photos !
Habitué de l’ile De ré depuis 1967, j’ai toujours dénigré Oleron. Erreur de ma part, j’ai visité l’ile au mois de mai de cette année et j’ai retrouvé la saveur qu’avait l’ile De ré avant qu’elle devienne une presqu’île. J’y retournerai c’est certain.
Je crois que les 2 iles ont vraiment évolué très différemment et que peut-être, l’ile de Ré a perdu de son côté familial et « populaire » non ?
Le bonheur d’être en bord de mer… en plus avec ces cabanes si colorés, ce joli phare (je suis fan de phares !!) et les pêcheurs; le top !
Je ne connais pas du tout la côte ouest dans ce coin, ça m’a l’air magnifique !
C’est vraiment très beau, de belles découvertes sur chaque petite route !
Belle découverte! Ça semble charmant comme endroit. Bien hâte de lire la suite!
ça te plairait Annabelle !
Moi, aussi , il y a quelques semaines ai eu un gros coup de ❤️.. Pour la lumineuse que j’avais visité il y a 25 ans et qui à l’epoque.. Ne m’avait pas laissé le meilleur des souvenirs .. Aujourd’hui, je te rejoinds.. Pour annoncer haut et fort.. Que je suis prête à vivre. Sur cette ile.. Si elle veut de Moi…
Quelle belle déclaration d’amour Joséphine 🙂